11 ·  ·  · 𝑳𝒆 𝑩𝒂𝒍 𝒅𝒆𝒔 𝑨𝒑𝒑𝒂𝒓𝒆𝒏𝒄𝒆𝒔

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— Pièce d'identité.

— Euh, je l'ai oubliée...

— Tu vois bien qu'elle est avec moi.

— Bien sûr, monsieur, mais les ordres sont les ordres.

— Je t'ai dit -

Elle fouille rapidement dans son sac, et avant que je ne termine ma phrase, elle lui tend sa carte d'identité.

— Ne vous prenez pas la tête, c'est bon, je l'ai !

L'homme la vérifie presque en détail, puis dit :

— Bienvenue, Antonia Velasquez.

Elle fronce légèrement les sourcils, puis affiche un sourire. Je murmure à ses oreilles :

— Ton prénom ce n'est pas Anastasia ?

— Si, si, c'est juste une erreur administrative, tu sait comment sont les bureaucrates. Mon vrai prénom est Anastasia, mais pour une raison inconnue, il est inscrit Antonia sur ma carte d'identité. Je dois vraiment aller rectifier ça dès que possible.

Elle pense réellement que je vais digérer cela comme un con ?

Mais bien sûr que je vais faire comme si c'était le cas.

— Ah oui, je comprends mieux.

Nous pénétrons dans la salle déjà bondée de monde. Les femmes commencent à chuchoter, sûrement choquées, languissant de jalousie devant le fait que je ramène une femme. Elles ont toujours eu l'espoir d'être l'une des premières à mon bras, mais je ne leur ai pas donné ce plaisir.

— Ok, prête pour la comédie ?

— Bien sûr que je suis prête !

Je la guide vers le groupe où se trouve mon parrain, un cigare en bouche, et d'autres associés à lui. Il me fait une accolade.

— Oh, mon fils, tu es enfin là, je commençais à penser que tu allais te faufiler comme la dernière fois.

Il se tourne ensuite vers "ma petite amie" et lui prend la main pour déposer un chaste baiser dessus.

— Enchanté, je suis Santiago, c'est donc toi la ravissante petite amie d'Andrew.

Elle affiche un léger sourire timide. Je l'observe depuis tout à l'heure, et elle n'a pas l'air gênée, au moins contrairement à moi.

Les lieux remplis de monde la perturbent pas, mais là, devant mon parrain, elle a l'air, je ne dirais pas impressionnée, mais mitigée.

— Anastasia, celle qui a piqué le cœur de notre petit Sharp.

Elle me lance un regard, mais l'un de ces regards qui veut dire tellement de choses, mon cœur s'emballe pour des raisons que j'ignore.

— Je dois te dire que tu es très forte, et surtout ne sois pas gênée si tu deviens le sujet principal de cette soirée, c'est la première fois que mon petit ramène une fille ici, et en plus de cela, qui est ravissante.

— Mieux vaut attendre et aspirer à grand que d'être pressé et prendre la première broutille que l'on voit.

— Il a de la répartie, il te ressemble beaucoup, Santiago, prononce l'un de ses copains de jeux.

Je ne lui ressemble pas...

Non, Sharp, tu es unique, et on ne connaîtra que ton nom pour tes exploits. J'en ai marre d'être toujours "le petit" de Santi.

Anastasia ou Antonia ricane légèrement.

— Allons, mon fils, va saluer les autres.

— J'y vais immédiatement.

J'entraîne Anastasia qui me suit sans broncher. Nous nous dirigeons vers un groupe de femmes insupportables, et je lui chuchote doucement.

— Elles, ce sont les commères, alors si elles te parlent, réponds poliment, mais sans trop leur donner de détails, d'accord ?

— D'accord !

— Oh, mon grand, qu'est-ce que tu nous ramènes ici, elle est divine.

— Mmmh, non, elle n'est pas si jolie que cela...

— J'imaginais que tu nous ramènerais une fille avec plus de poitrine, les Colombiens aiment ça généralement.

Voilà ce que je déteste chez les femmes... Elles se disent féministes, mais à la moindre petite chose, elles ne se gênent pas à rabaisser les autres. En toute sincérité, je trouve qu'Anastasia est très bien comme elle est, et elle n'a pas besoin de toutes ces chirurgies.

Elle ne prononce rien, mais je vois bien à son regard qu'elle essaye de garder la tête haute, mais que ça la peine.

— De toute façon, ils ne vont pas durer ensemble, c'est le genre de femme que l'on garde pour la nuit, mais pas pour toute la vie.

Et c'est à ce moment-là qu'elle décide d'ouvrir sa bouche.

— Et c'est avec les femmes comme moi que ton mari te trompe, parce que être belle, ce que vous n'êtes pas, ne veut pas dire satisfaire un homme. En plus de cela, vous avez peut-être une grosse poitrine, mais en ce qui concerne le cerveau, j'en doute fort.

Si je devais dire une phrase là, c'est "elle a mal au rein quand je la démonte".
En plus d'être belle et naturelle, elle a de la répartie.

— Comment oses-tu, petite peste !

— Eh, Sharp, tu deviens un homme, à ce que je vois.

S'approche un mec dont je ne me rappelle même pas l'existence. Je me tourne à peine une seconde pour lui serrer la main, mais cela a suffi pour que l'autre se jette sur les cheveux de "ma petite copine", ce que je découvre par contre, c'est que Anastasia c'est se battre, et pas comme une femme. Elle lui a mis un bon coup à la figure, ce qui fit saigner le nez de l'imbécile.

— Oh, je suis outré, c'est quoi cette femme...

— Elle n'est pas digne d'être une grande dame, quelle honte, viens avec nous, Carline.

Les femmes jugeaient, par contre, les hommes, eux, étaient ravis devant la scène, sauf le mari de cette imbécile qui sort une arme et la pointe vers nous.

— Sale traîner, tu ne sais pas où tu as fourré tes mains.

J'observe la réaction de Anastasia, et elle n'a même pas un gramme de peur. Si elle avait été une fille lambda, elle se serait accrochée à mon cou par peur, mais non, c'est comme si elle avait l'habitude de voir des armes, et maintenant je suis sûr qu'elle trempe dans des choses sombres.

Elle se rapproche de l'homme en le fixant dans les yeux, provocatrice. Je ne sais pas si la défendre ou la laisser faire. J'ai la sensation d'être de trop actuellement.

— Et toi, sais-tu où tu t'es mis ?

Bim, il ferme sa gueule, et pour le coup, je la ferme aussi.

Il tchip et dit :

— Je ne vais pas m'en prendre à une femme faible, continue ton chemin, et toi, Sharp, fais bien attention à elle.
Et là, je me sens obligé de l'ouvrir.

— Tu me menaces ?

— Qui sait ?

Devant tout le monde, il ose ouvrir sa bouche. Mon sang-froid n'est plus d'actualité là, je dégaine mon arme, et sans hésitation, je lui tire dessus.

— Connard.

— N'ose plus jamais me menacer, et cela est valable pour les autres également.

She Idealizes The Mafias  Where stories live. Discover now