5 ·  ·  · 𝑬𝒏𝒕𝒓𝒆 𝑰𝒍𝒍𝒖𝒔𝒊𝒐𝒏𝒔 𝒆𝒕 𝑹𝒆́𝒂𝒍𝒊𝒕𝒆́𝒔

Depuis le début
                                    

Je ne regrette même pas d'avoir fait cela, car j'ai aimé ressentir la pression sur mon cœur, qui faisait vibrer tous mes sens. J'ai aimé le sol qui se rapprochait de moi, me montrant le danger et le courage que j'ai en moi.

Après cela, j'ai décidé de faire un régime pour maigrir et être plus légère, afin que le vent puisse m'emporter telle un oiseau.

00 h 20, Calle Zona Rosa, Bogotà, Colombie.
╴╴╴╴╴╴╴╴╴╴╴╴
      ﹀

De retour dans le présent, je gare la voiture non loin de notre maison et aide ma sœur à sortir du véhicule en passant son bras par-dessus mes épaules. J'ouvre la porte d'une main et la pousse avec mon pied.

Dès qu'on rentre, je la conduis directement dans sa chambre et la dépose sur le lit. Je lui enlève délicatement ses chaussures et l'allonge confortablement avant de la couvrir avec ma petite couverture en fourrure toute chaude qu'elle adore tant.

Je règle le réveil pour demain matin et file sous la douche. L'eau qui dégouline sur mon corps forme des traces marron dans la baignoire, indiquant que la teinture de mes cheveux se dissipe. Elle suit le mouvement et s'échappe dans les tuyaux.

Une fois ma douche terminée, je me sèche et me fixe dans le miroir. Quelques cicatrices marquent mes bras, mais elles ne me dérangent pas tant que ça. Elles me rappellent l'aventurière que je suis et illustrent ma vie.

En revanche, je déteste mon corps, alors je détourne rapidement le regard du miroir et m'habille prestement avant de rejoindre mon lit.

Le pire dans tout ça, c'est que toutes les filles ici sont bien faites, ce qui ne fait qu'accentuer mes complexes.

9 h 50, Carerra Séptima, Bogotà, Colombia.
╴╴╴╴╴╴╴╴╴╴╴╴
      ﹀

Je suis garé non loin de chez lui depuis plus d'une heure, surveillant sa porte, mais rien ne se passe. J'espère qu'il n'est pas sorti pendant la nuit, car je n'ai pas envie de le chercher dans toute la ville.

Attends, je suis idiote, le traceur me dit qu'il est bien ici. Octave m'a assuré qu'il fonctionne en temps réel avec précision.

S'il ment, je lui éclate la cervelle !

Enfin, après dix longues minutes, il sort enfin de chez lui. Parfait ! Je commence à le suivre de loin pour qu'il ne puisse pas me repérer. Il faut vraiment que j'achète mon propre moyen de transport, comme ça je serai tranquille.

11 h 45, Calle Cali, Bogotà, Colombia.
╴╴╴╴╴╴╴╴╴╴╴╴
      ﹀

Cela fait plus d'une heure que je surveille monsieur Sharp, mais il ne fait rien d'intéressant, juste les cent pas et il guette.

Je me demande s'il n'attend pas une livraison. Il finit par rentrer dans un immeuble noir, et je me demande bien ce qu'il y a à l'intérieur.

Environ une heure plus tard, il ressort de l'immeuble en continuant d'observer autour de lui. J'imagine que c'est un endroit caché où il se retrouve avec des prostituées, car je ne vois pas ce que ça pourrait être d'autre.

Il reprend alors la route, montant cette fois-ci dans son véhicule. J'essaie de ne pas le perdre de vue, alors je double certaines voitures pour rester au même niveau.

Au bout d'un moment, je sens qu'il accélère, alors par peur de le perdre de vue, je fais de même. Ce con s'arrête d'un coup, et mon talon reste bloqué sur l'accélérateur. Quand je réussis à le décoincer, il est trop tard : ma voiture percute la sienne.

Oh putain, oh putain ! Ok, calme-toi. Je commence à paniquer légèrement, mais au moins j'aurai mon excuse pour lui parler.

J'arrange rapidement mes cheveux en me regardant dans le rétroviseur, et il sort de sa voiture en se dirigeant vers la mienne.

Nico va me tuer pour lui avoir abîmé son véhicule de déplacement.

Je baisse la vitre de ma voiture. Bien sûr, je fais celle qui est choquée que ce soit le même garçon que celui d'hier. Comme les gens n'étaient pas très contents, nous décidons de nous garer ailleurs.

— Je suis -

Bandes de cons ! Un jour, je les menacerai tous de leur brûler la cervelle, comme ça, ils fermeront leur gueule, et je leur montrerai que je serai leur future reine.

Au début, son visage était comme absent et distant, suivi d'un ton de voix sec, mais soudainement, son comportement changea, comme s'il revenait à lui-même ou avait simplement des moments de vide.

Il se confie à moi et me dit qu'il n'a pas l'habitude d'aller dans des réceptions.

C'est pas comme s'il avait volé un gros diamant qui pèse plus que la statue de la Liberté, mais tranquille.

Non, mais en vrai, peut-être que je fais juste de la diffamation.

Eh, je peux pas aller en prison pour ça, hein ?

Je le pense, mais je ne le dis pas, alors laissez-moi la liberté de laisser courir à mon imagination.

Quand il prononce mon "prénom", j'allais lui dire qu'il s'était trompé, mais en réalité, je lui avais menti, et maintenant, je devais continuer de jouer le jeu.

Il commence à me poser des questions, et je mens rapidement, comme si j'avais fait cela toute ma vie, mais en réalité, je ne sais même pas où sont les magasins ici.

D'habitude, je mens très peu, enfin, je n'ai pas eu l'occasion de le faire, je dirais. Mes parents étaient habitués à mes bêtises, alors j'ai toujours tout assumé comme si elles étaient normales, j'en étais plutôt fière même.

Quand il me demande de l'accompagner à un événement, je me dis que c'est gagné d'avance, j'ai réussi à rapidement gagner sa confiance, et là-bas, je pourrais sûrement découvrir pas mal de choses sur son gang. Je pourrais aussi me rapprocher de lui, car j'ai également pour but de le séduire.

Je ne comprends pas trop à quoi cela va me servir si après je devrais le buter, mais bon, ça me permettra de m'amuser un peu avant de passer aux choses sérieuses et de commettre mon premier homicide volontaire.

Il paraît si innocent quand il sourit, alors qu'en réalité, c'est un tueur, un criminel. Ça me fait rire de l'intérieur, car je suis sûrement pire que lui.

— Eh bien, j'accepte, surtout si ça me permet d'être pardonnée, je suis tellement maladroite, pardon.

— J'ai vu cela hier et aujourd'hui.

Nous ricanons tous les deux, mais son rire semble presque forcé, ou c'est juste une impression ? Après tout, je ne le connais pas assez pour affirmer une telle chose.

— Bon, je vais devoir y aller.

Il remonte à l'intérieur de sa voiture. Je ne vais pas continuer à le suivre, car ça paraîtrait vraiment suspect maintenant qu'il m'a remarquée.

She Idealizes The Mafias  Où les histoires vivent. Découvrez maintenant