OUI JE MOUGOU !BXB!

30

Here's my story, it's sad but true
It's about a boy that I once knew
He took my love then ran around
With every single guy in town

---

Après une longue journée de travail, je sors du cabinet. L'air frais me frappe au visage pour me rappeler qu'il est meilleur que celui de la climatisation. Je rejoins ma voiture quand j'aperçois une silhouette qui m'est familière. Même si ça fait plusieurs années que je ne l'ai pas vu, je le reconnais facilement. Sans hésiter, je m'approche de lui.

— Will ?

Il se retourne. Dès qu'il me voit, il retire spontanément ses lunettes la bouche entrouverte.

— Marco ? C'est toi ?

— Oui, c'est moi.

— Waw ! T'es devenu encore plus beau.

— Je n'en dirais pas de même pour toi.

— Toujours aussi insolent à ce que je vois.

— Eh oui ! Je n'ai pas mûri avec l'âge.

— Je suis content de te revoir.

— Moi aussi.

— Ça fait tellement longtemps. Quand tu m'as dit que tu préférais rester avec Kader, on ne s'est plus jamais revus.

— C'est vrai hein !

— Vous êtes toujours ensemble ?

— Oui.

— T'as fait le bon choix alors !

Je préfère garder le silence sinon il aura envie de rentrer dans les détails de mon couple. Or, je n'en ai absolument pas envie.

— Qu'est-ce que tu fais là ? demandai-je pour changer de sujet.

— Je cherche un cabinet d'avocats dans les environs.

— Ah ! Il y a un seul cabinet d'avocats dans cette zone et c'est même là-bas que je travaille.

— Tu es avocat ?

— Non. J'y travaille en tant que juriste.

— Pourtant, tu ferais un bon avocat hein, fait-il remarquer ! Passe le concours !

— J'y penserai. Pourquoi tu cherches un cabinet d'avocats à cette heure ?

— J'ai des problèmes.

— Lesquels ?

— Ne me juge pas s'il te plaît !

— Will, j'ai 30 ans. J'ai passé l'âge de ces enfantillages.

— Alors, j'ai couché avec l'un de mes élèves et sa mère est au courant. Elle veut me traduire en justice pour abus de pouvoir. J'ai besoin d'un bon avocat.

— Tu sors encore avec tes élèves ? Je pensais qu'avec moi, t'aurais retenu la leçon...

— Marco, murmure-t-il d'un air dépité.

— Bref, j'arrête de te juger. Je ne pense pas que ma patronne acceptera de t'aider. Elle est très homophobe. Lui dire que tu as couché avec ton élève n'arrangera pas les choses.

Il s'adosse sur ma voiture. J'ai de la peine pour lui. Je n'arrête pas de me dire que ma vie est minable. Mais, la sienne est encore pire.

— Je suis foutu, dit-il.