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    Toujours devant la fenêtre se trouvant près de sa chambre de fortune, Harry fixait un point dans le ciel que seul lui semblait voir. De temps à autre il soupirait lourdement, se frottait énergiquement l'arrière de la tête ou encore posait une main sur la vitre froide, laissant une trace sur celle-ci qui disparaissait aussitôt.
- "Harry..."
- "Draco, vas-t'en, j'ai besoin de rester seul"
- "... ça fait plus d'une heure que tu es debout devant cette fenêtre..."
- "Et ça fait plus d'une heure que j't'ai demandé de me laisser tranquille"
- "Hors de question que je te laisse tout seul, on est plus en sécurité j'te signale !"
Draco commençait à perdre patience, Harry mettait ses nerfs sur lui alors qu'il n'y était pour rien. Il essayait seulement de l'aider mais toutes ses bonnes attentions commençaient à laisser place à de la colère et son sale caractère menaçait de refaire surface à tout moment.
- "Je n'ai pas besoin de garde du corps !" lui cracha le brun.
Draco respira profondément afin de ne pas faire ou dire quelque chose qu'il regretterait sûrement par la suite.
- "Ecoute Harry, je veux juste t'aider-"
Le gryffondor le coupa d'un rire amer.
- "M'aider ? Et comment est-ce que le fils d'un mangemort pourrait m'aider ? SAM N'AVAIT RIEN FAIT DE MAL ! IL N'AVAIT RIEN À VOIR LA DEDANS ! CE N'EST MÊME PAS UN SORCIER !!!!"
- "Je-"
Le brun le bouscula puis descendit les escaliers en courant. Il savait qu'il était allé trop loin et regrettait déjà ses mots mais il lui était impossible de faire demi-tour. Une force invisible l'en empêchait. Il passa à toute vitesse devant le salon où se trouvaient les adultes, puis prit la direction du petit bois.
- "Harry ? Harry où vas-tu c'est dangereux !" Mais le brun ignora Sirius et continua sa course. "Je vais le chercher" lança-t-il en quittant le salon à son tour.
- "Harry arrête toi tout de suite ! "
Mais le brun refusait de répondre ou de s'arrêter, il courait de toutes ses forces, il courait à en perdre haleine, il ne savait pas trop pourquoi, ni où allait le mener sa course, tout ce qu'il savait, c'était qu'il ne voulait pas s'arrêter. C'était sans compter sur la rapidité de son parrain qui finit par le rattraper par le bras à l'orée du bois.
- "Lâche-moi !!!" arriva-t-il à peine à articuler. Ses poumons étaient en feu et sa respiration saccadée. Il se laissa tomber à genoux, à bout de souffle. Sirius posa alors une main sur son épaule puis s'assit en face de lui.
- "Harry, mon garçon... je comprends ta tristesse, Sam était ton ami..." Harry leva ses prunelles vertes embuées vers son parrain. Il l'interrogea du regard, les joues rougies par sa course.
- "...était...? Sirius, Sam EST mon ami, pourquoi est-ce que-"
- "Je suis désolé Harry...." lui souffla-t-il en guise de réponse. Il le serra alors dans ses bras, mais le brun tenta de le repousser en sanglotant,  en vain. Sirius le serra encore plus fort. A bout de force, Harry laissa tomber sa tête sur l'épaule de son parrain, de grosses larmes dévalant ses joues. Il pleura pendant de longues minutes, puis finit par se calmer, bercé par l'étreinte de son parrain. Sirius recula légèrement de sorte à voir le visage de son filleul. Il posa affectueusement une main sur la tête du brun puis lui tendit un vieux mouchoir en tissu bleu foncé qu'il sortit de sa poche. Harry, les yeux rivés sur le sol, prit le morceau de tissu, retira ses lunettes puis s'essuya maladroitement les yeux. Il se moucha ensuite, remit ses lunettes et leva timidement la tête vers Sirius.
- "Depuis quand...". Sa voix était enrouée et il ne pu finir sa phrase sous peine de se remettre à pleurer. Mais Sirius avait compris et il répondit avant même d'avoir la suite de sa question.
- " A l'instant. Je croyais que tu avais entendu le centaure venu nous l'annoncer..."
Le brun secoua la tête pour dire que non, ce n'était pas pour ça qu'il s'était précipité dehors malgré les mises en garde des adultes. Et maintenant qu'il y repensait il se sentait honteusement imprudent. Depuis l'annonce de l'attaque, il se sentait coupable. A force d'y réfléchir, il avait fini par intégrer le fait que s'il n'avait pas passé la soirée à batifoler avec Draco, il aurait entendu quelque chose, ne serait-ce qu'un petit bruit suspect et il aurait pu venir en aide à Sam à temps. Il aurait pu le sauver, il en était sûr. Cette culpabilité, avait fait naître en lui une douleur indescriptible. Ne sachant pas comment s'y soustraire et sentant la colère monter en lui à chaque fois que Draco ouvrait la bouche ou s'approchait de lui, il avait choisi la fuite. Ou plutôt son corps l'avait choisi pour lui puisqu'il s'était mis à courir sans même s'en rendre compte. Mais cette douleur qui lui avait fait dire toutes ces horreurs injustes au blond, cette douleur qu'il trouvait insupportable il y a à peine un quart d'heure de cela, lui semblait maintenant insignifiante face à celle qui était venue le frapper de plein fouet à l'annonce de la mort de Sam. Il ne savait plus quoi faire. Il avait l'impression que toutes les personnes qui avaient le malheur de croiser son chemin finissaient par souffrir ou pire, périr.
- " Sirius je- j'ai l'impression que tous ceux qui me sont chers finissent par souffrir..."
- "Harry..." Sirius pris quelques secondes pour continuer sa phrase, comme s'il pesait minutieusement chacun de ses mots " Tu sais, tout ce qui arrive est uniquement la faute du seigneur des ténèbres, et c'est justement grâce à toi que nous pourrons en venir à bout. Harry, tu ne t'en rends pas compte mais tu représente l'espoir d'un monde meilleur..."
- "Je ne crois pas" souffla-t-il pour lui-même.
- "Ecoute-moi mon garçon, je sais que ça ne va pas être facile, mais il faut que ton seul objectif aujourd'hui soit de gagner en puissance et en technique. Il faut que tu concentres tous tes efforts sur l'entraînement. C'est le seul moyen pour protéger ceux qui comptent pour toi. Ne pense à rien d'autre qu'à ça."
Harry hocha simplement la tête mais Sirius était loin de penser à quel point ses mots avaient fait écho en lui. L'entraînement. C'était ce qui importait aujourd'hui. Il fallait qu'il devienne plus fort pour qu'il puisse enfin anéantir Voldemort, c'était le seul moyen pour lui de retrouver la paix. Toute cette tristesse, toute cette culpabilité, toute cette colère, il allait les transformer en haine. Et c'est cette haine pour celui qui lui a enlevé tant d'êtres si chers à ses yeux, qui allait devenir son carburant.
Il se releva, essuya ses lunettes embuées puis remercia Sirius. Il prit alors le chemin de la vieille bâtisse des Weasley, son parrain lui emboîtant le pas.
- "Je suis désolé, ça ne se reproduira plus" lança-t-il à l'attention des adultes en pénétrant dans le salon. Tous arboraient une mine abbatue.
- "Oh Harry personne ne t'en veut mon garçon." lui répondit Molly en le prenant dans ses bras.
- "Nous sommes toutes et tous attristé.es par cette horrible nouvelle Harry, nous comprenons ton chagrin, nous te demandons juste de rester prudent. Alastor nous a trouvé un nouvel endroit où nous pourrons finir l'entraînement en toute sécurité. Encore quelques dernières choses à régler et nous partirons."
- "Très bien" répondit-il à Rémus avant de prendre les escaliers en direction de sa chambre.
- "Allons allons mon cher Rubeus, ne vous mettez pas dans un état pareil, tenez "
Le géant prit le mouchoir des mains d'Albus et se moucha tellement fort que l'extrémité du tissu ondoya, ce qui fit plisser de dégoût le nez du professeur de potion.

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