Asma: Pour parler de quoi ?

Layla a haussé les épaules. Elle était assise par terre, la tête entre les bras sur mon lit. Puis elle s'est redressée soudainement pour nous regarder tour à tour.

Layla: Tu te souviens de l'histoire... Tu vois là, ce que je t'ai dit la dernière fois...

Asma: Hein ?

Layla: Si ! La semaine dernière quand on était sur le banc près du bloc H. Même on parlait de Warda.

Asma: Ah ça !

- Quoi ?

Layla: Dis-lui s'il te plaît, tu sais mieux parler aux gens.

Elle a soupiré et a emmêlé ses doigts sur l'oreiller qui était posé sur ses genoux.

Asma: Bon.

- Qu'est-ce qu'il y a ?

Layla semblait stressée et regardait Asma en attendant qu'elle m'explique la situation.

Asma: Layla a entendu que comme quoi...

Elle a marqué une pause.

Asma: C'est un peu délicat comme sujet en fait.

Elle s'est tournée vers Layla.

Asma: T'es sûre que tu veux pas lui dire toi ? C'est pas moi qui l'ai entendu après tout.

Layla a secoué la tête.

Asma: Tant pis. Bref apparemment... Ça me met mal à l'aise de dire ça mais vas-y je vais aller droit au but : Jamila.

- E-

Asma: Elle est enceinte apparemment.

J'ai fixé Asma, qui faisait passer son regard de moi à Layla qui me fixait elle aussi en attendant une réponse de ma part. Et moi, j'attendais une suite à leur histoire.

Le silence s'éternisait trop alors j'ai décidé de le rompre.

- J'ai vraiment sommeil, vous êtes sûres de pas vouloir me laisser dormir un peu ?

Asma: Tu t'en fiche ?

Layla a posé une main sur son visage.

Layla: Mais t'as pas raconté la suite toi aussi ! C'est normal qu'elle s'en foute. Tout le monde s'en fout qu'elle ait un gosse ou non.

Asma a levé les yeux au ciel.

- Pourquoi c'est censé m'intéresser ? Il va sortir de mon ventre son bébé peut être ?

Asma: Euh... Ça va bientôt t'intéresser parce que... Hmmm...

Layla: Tu connais le père... du gosse.

Je suis sûre que mon visage est devenu tout pâle à cet instant. J'étais déjà pas très bronzée, là je devais ressembler à un verre de lait.

La première personne à qui j'ai pensé a été Kaïs.

Mais il détestait Jamila autant que moi et il était incapable de passer près d'elle sans l'insulter dans sa tête au moins cent fois.

Alors je me suis mise à imaginer toutes les possibilités de paternalité de l'enfant parmi les gens que je connaissais. D'Ilyes à Asmar en passant par tous les hommes près de moi que je connaissais.

- Si j'ai le même sang que l'enfant, je préfère ne pas savoir qui est le père s'il vous plaît.

Ce n'était pas le moment de me balancer une énormité comme ça. Autant rester dans le déni pour le moment et affronter la nouvelle plus tard. Je préférais garder la surprise jusqu'à l'accouchement, histoire de me préparer psychologiquement.

𝕷𝖊𝖎𝖑𝖆: ℭ'𝔢𝔰𝔱 𝔩𝔢 𝔡𝔢𝔰𝔱𝔦𝔫Where stories live. Discover now