La fatalité. Voilà un concept bien curieux.
Les cultures ancestrales défendaient ardemment la croyance selon laquelle notre vie était soumise à une volonté divine. De la naissance à la mort, chacun de nous incarnait un pantin voué à se débattre au milieu de la toile des vicissitudes déjà écrites de son existence. C'est un dogme que nous avons délaissé en évoluant. La société contemporaine prône un individu seul forgeron de son avenir. Elle récuse l'empreinte d'une main supérieure, répugne à l'idée qu'elle ne saurait contrôler : celle de la prédestination.
Je ne croyais pas non plus à la fatalité. À mes yeux, ce n'était que l'excuse des rêveurs fainéants, l'histoire que se racontaient les autres pour donner un sens à des aléas inexplicables ou, le plus souvent, pour justifier des déchéances dont ils ne parvenaient pas à porter le blâme. « C'est le destin qui l'a voulu », « Les voies du Seigneur sont impénétrables » Combien de fois l'avons-nous entendu ? Comment pouvais-je l'entendre ? J'étais travailleuse et pragmatique. Ma vie se construisait selon mes désirs à la hauteur des efforts que j'avais toujours fournis. Et quand il m'arrivait d'échouer, jamais je ne déchargeais la faute sur les chimères d'une quelconque transcendance.
Alors non, nos vies ne dépendaient d'aucune fatalité. De hasard, oui, sûrement, et surtout beaucoup, beaucoup de notre persévérance.
Nous sommes, après tout, les seuls forgerons de nos avenirs.
JE LEEST
La Désillusion | Tome 1
FantasyDu lait pour les fées, des cercles de sorcière, des forêts enchantées... Magie et superstitions ont bercé l'enfance de Kaly, autant de croyances qu'elle a rejetées en grandissant. Pourtant, le jour où une randonnée dans les bois la mène au cœur de t...