Chapitre 1

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- Asuna !

Je me retournais vivement vers mon petit frère. Il accourut, les larmes aux yeux. Je me suis mise à sa hauteur et aie dégagé les mains de son visage.

- Qu'est-ce que qu'il y a ?

- Reste avec moi s'il te plait. J'ai peur...

Je le ramenais alors doucement vers moi.

- Tu seras toute l'après-midi avec des enfants de ton âge. Il ne va rien t'arriver du tout.

- Mais je ne connais personne, se plaignit-il.

- Tu sais... Tu vas te faire des copains. Et j'ai entendu dire, mais c'est un secret d'accord ? (j'obtins enfin son attention et l'arrêt de ses larmes). L'entraineur est le capitaine d'une grande équipe !

Je vis alors les yeux de mon frère briller d'excitation.

- Alors le binoclard, on a peur du ballon ? Se moqua un enfant qui passait à côté de nous.

Je fronçai largement les sourcils en voyant mon frère baisser la tête. Je me mordis nerveusement les lèvres. Les enfants de son âge n'avaient pas le droit d'être accompagnés afin de les aider à s'autonomiser.

- Viens avec moi.

Je l'accompagnais jusqu'au terrain où les enfants commençaient déjà à s'échauffer, mais aucune présence du coach.

- J'ai mis ton goûter dans ton sac. Je reviens.

Mon petit frère resta silencieux, mais acquiesça. Je fis le tour du terrain en cherchant où les coachs installaient leurs affaires. Je n'avais jamais rencontré ce joueur, je le connaissais uniquement de réputation. Je savais uniquement qu'il était bon, et populaire auprès des filles. À chaque match, les greluches de ma classe n'arrêtaient pas de parler de lui. Pourtant, nous n'étions même pas dans le même lycée que lui. J'entrais dans le bâtiment et entendis une voix d'homme. J'en conclus que c'était lui.

Je me dirigeais vers la salle et vis que la porte était ouverte. Je m'approchais tranquillement et m'apprêtais à toquer.

- Bonj...

Je n'eus pas le temps de finir ma phrase qu'un projectile atterrit sur mon visage alors qu'une voix féminine s'élevait dans la pièce.

- Le volley c'est tout ce que tu as dans la tête !

Je ramassais la gourde d'eau qui m'était rentrée dedans et releva les yeux. Je me massais le front en grognant. Je vis alors celui que je devinais être Oikawa de dos. En m'entendant, il se retourna vers moi.

- C'est fini Tooru ! J'en ai marre de tout faire toute seule dans notre relation !

J'écarquillais les yeux, assistant à leur rupture. Lui, ne me lâchais pas des yeux, ce qui n'échappa pas à sa petite-amie.

- Peut-être que tu as rencontré quelqu'un d'autre, comme elle par exemple !

Je pointais un doigt en ma direction, outrée. J'en perdis l'usage de la parole, seul un son douloureusement aigu sortit du fond de ma gorge en guise de désapprobation.

- Peu importe, oublie-moi, fit-elle en balançant la main.

Elle passa à côté de moi, me bousculant au passage.

- Eh ! tentais-je désespérément avant de réaliser la situation.

Je me retournais alors vers le coach de mon frère, rouge comme une tomate. Il me dévisageait toujours avec ses yeux noisette. Je vis nettement ses pupilles se rétrécir, comme s'il analysait un problème mathématique. Je me suis sentie... nue.

- P... Pardon, balbutiais-je mal à l'aise. Tenez, tentais-je en lui écrasant la gourde contre la poitrine.

Je me retournai vivement, levant les yeux au ciel en souhaitant que mon petit frère me pardonne.

- Qu'est-ce que vous vouliez ? Me demanda-t-il impassible alors que je franchissais la porte.

- Non, laissez tomber. Je ne voudrais pas vous embêter, fis-je en me retournant.

- Vous ne m'embêtez pas, affirma-t-il.

Un instant, je crus que mon cœur allait se décrocher de ma poitrine. Il s'était rapproché de moi. Il était beaucoup plus grand que je ne l'avais imaginé. J'avais croisé beaucoup de joueurs de volley, et malgré son corps assez fin, il faisait partie des plus puissants. Il écrasait tout par sa présence. Je comprenais maintenant les autres filles.

- C'est juste que... Je crois qu'un garçon embête mon petit frère. Et je voulais vous demander si je pouvais rester cette après-midi. Au moins, vérifier si c'est vrai, et être là s'il a besoin.

J'étais persuadée, au vu de son expression, qu'il allait dire non. Il avait froncé les sourcils, mécontent. Je soufflai résignée, prête à entendre que j'étais trop protectrice et que mon frère devrait apprendre à se défendre tout seul. Je ne lui en aurais pas voulu, il aurait eu raison.

- D'accord, vous pouvez rester aujourd'hui.

Je relevais les yeux vers lui, la bouche ouverte. Je n'étais pas sûre d'avoir bien entendu.

- Si on peut se tutoyer, c'est d'accord, fit-il avec un grand sourire aux lèvres.

Je reculais légèrement. Il était vraiment sérieux ? Je venais de croiser sa petite-amie en train de le quitter. Je serrais alors les poings et levais le doigt vers lui, lui montrant que j'étais énervée.

- Je veux bien te tutoyer, car on a le même âge, mais c'est tout !

Il parut alors surpris.

- Tu n'es pas étudiante ?

- Non, je suis en terminale, comme toi.

- Oh... Tu me connais alors ? fit-il en souriant en coin, fier.

Je me mis à grogner contre lui avant de repartir en direction du terrain, les pieds tapant durement contre le sol. J'entendis son rire dans le couloir, m'énervant encore plus.


Au-dessus des nuagesWhere stories live. Discover now