— De toute façon, je n'ai rien prévu. Sarah est chez sa mère avec les filles, et toi et moi, on a du temps à rattraper.

— Tu as raison ! Soirée pizza ça te dit ?

— Carrément mon vieux !

Les deux amis se hâtent de tout ranger et discutent pendant des heures. Norman raconte qu'après le décès de sa mère, sa femme l'a quitté pour un autre homme et qu'elle a demandé le divorce peu de temps après. Quentin, lui, raconte que grâce à sa promotion, il est plus présent pour sa femme et ses filles.

— Tu te souviens qu'a vingt ans, on était pressé de partir d'ici.

— Oui, toi pour conquérir le monde de l'édition et moi pour Sillonner le monde à travers l'armée.

Les deux hommes se mettent à rire et se serrent dans les bras l'un de l'autre.

— Tu éprouves des regrets ? Poursuit Norman.

— Non. J'ai vécu ce que j'avais à vivre, mais je suis content d'être revenu m'installer ici il y a quelques années. Je ne m'imagine pas élever mes filles ailleurs. Et toi ?

— Je regrette d'avoir cru en ce que j'écrivais, mais je ne m'apitoie pas sur mon sort. J'ai achevé un chapitre et je vais en ouvrir un autre.

— Tu parles de ton mariage ou de ton futur roman ?

— Un peu des deux à vrai dire...Mais ma priorité pour l'instant est mon projet professionnel.

— Tu m'en dis plus ?

— Je vais me lancer dans un récit fantastique, mais je ne l'ai dit encore à personne. J'ai peur que Max panique !

— Je comprends mieux les provisions, tu vas te terrer ici jusqu'à ce que l'inspiration vienne, déclare Quentin, en riant.

— C'est à peu près ça, mais pas avant d'aller à la fête foraine. J'ai vu qu'elle était là, ce matin en arrivant.

— Nos plus beaux souvenirs ! Demain soir ?

— Parfait ! Emmène Sarah et les filles, cela fait longtemps que je ne les ai pas vu. Je vais pouvoir gâter les petites et rattraper le temps perdu.

— Tu vas faire des heureuses !

Le lendemain soir arrive vite, Norman n'a pas écrit une seule ligne. En est-il seulement capable ? Il s'interdit de gâcher cette soirée et retrouve ses amis à la fête foraine. Il oublie rapidement ses problèmes en voyant les filles de son ami. Madeline et Claire ont bien grandi depuis la dernière fois, elles sont âgées de cinq et sept ans et sont aussi rousse que leur père.

— Salut les filles !

— Bonjour tonton Norman, s'écrient-elles en cœur.

— Vous m'avez tellement manqué ! Murmure-t-il, ému.

Les filles se jettent dans ses bras, et cela lui fait le plus grand bien. Sarah s'approche également et le serre contre elle.

— Quel plaisir de te voir ! S'exclame Sarah, avec un grand sourire.

— À moi aussi ! Tu ne peux pas imaginer !

Norman tient parole. Il fait passer une soirée magique aux fillettes. Il les emmène sur la grande roue, le train fantôme, et leur offre une barbe à papa. Tandis que Quentin tire à la carabine pour gagner une peluche géante à ses filles, Norman aperçoit un stand d'objet ésotérique. Il s'y rend en compagnie de Sarah.

— Que dirais-tu d'un porte-bonheur pour t'aider à te lancer dans ta nouvelle aventure ? Talisman, amulette ? En tant que fervente admiratrice, je te l'offre ! Déclare Sarah.

Recueil de nouvellesWhere stories live. Discover now