Chapitre Dix-sept.

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Harry tendit la main vers la poignée et la tourna lentement, faisant attention à ne pas la réveiller. La pièce était plongée dans le silence, mis à part pour le « bip » léger et constant de la machine à laquelle elle était connectée pour mesurer son pouls. Il ferma la porte qui émit un petit claquement, alluma la lumière qui éclairait une petite lampe à côté de son lit, et avança sur la pointe des pieds jusqu'à la fenêtre, baissant les stores.

Harry se tourna et l'observa encore, seulement cette fois il prêta attention au détail. Ses yeux étaient gonflés et des restes de larmes reposaient sur ses joues pendant qu'elle avait laissé glisser des reflets de sa douleur sur son visage. Sa poitrine s'élevait et redescendait légèrement sous la blouse bleue d'hôpital qu'elle portait, à peine visible; une douce valse pouvait être jouée par le battement de son cœur. De petits tubes et aiguilles étaient plantés dans ses bras; sur la petite poche connectée à un tube transparent était inscrit « morphine ». Sa jambe était toujours la chose qui le perturbait le plus - la quantité de force qu'il fallait pour arracher le tibia du fémur était au-delà de ce qu'il pouvait imaginer. Il n'y avait aucun doute quant au fait qu'elle était encore énervée contre lui, et légitimement, mais elle devait savoir qu'il était là.

Mais à ce moment précis, malgré le fait qu'elle était dans un lit d'hôpital, elle n'avait jamais autant semblé en paix - même le souvenir qu'il avait d'elle en train de dormir à côté de lui dans son lit ne pouvait être comparé au sommeil mélancolique dans lequel elle était présentement. Ses cheveux étaient éparpillés sur son oreiller, ressemblant encore une fois à de petites rivières sinueuses cherchant à se déverser dans des océans. Une partie de lui ne voulait pas la réveiller - il voulait seulement la regarder dormir - mais il savait qu'il fallait le faire. Il y avait tant de choses qu'elle devait savoir et tant de choses qu'il avait à lui dire.

« Carissa? » murmura-t-il en la secouant doucement par l'épaule. « Carissa, réveille-toi. »

Elle fronça les sourcils et plissa ses yeux fermés. Harry la secoua à nouveau. Ses yeux s'ouvrirent lentement, mais il fut surpris quand elle fut frappée par la peur. Elle essaya de s'éloigner de lui mais ne pouvait pas à cause de sa jambe.

« Hé, hé. » susurra-t-il pour essayer de la calmer. « Tout va bien. C'est moi. »

Harry leva les mains dans les airs en signe de capitulation tandis qu'elle se redressa en panique. Harry remarqua les bleus violet foncé sur la douce peau de son cou et tout à coup la furie le submergea. Il ne les voyait pas quand elle était allongée parce que ses cheveux ruisselaient sur les marques, mais à présent elles étaient plus claires que le jour.

« Qui t'a fait ça? » demanda-t-il sur un ton exigeant, élevant la voix plus qu'il ne le voulait.

« Harry... Harry, tu dois partir. »

« Pas tant que tu ne m'auras pas dit... »

« Arrête. » coupa-t-il, fermant les yeux et plaçant la main sur son front. « Je veux juste... Je veux juste que tu partes. »

« Carissa, ce... »

« Va-t'en! » s'écria-t-elle d'une voix enrouée.

Elle se mit à pleurer, et essuya furieusement ses larmes. Harry se tenait là à espérer qu'il puisse la prendre dans ses bras et la réconforter pour qu'elle ne pleure plus, mais il savait que s'il la touchait, elle ne serait que plus contrariée.

« Je ne veux pas de toi ici! »

Elle sanglotait dans ses mains. Il remarqua des bleus sur ses poignets, comme celui qu'il lui avait administré il y a des semaines, et fronça les sourcils. Il devait faire quelque chose - il ne pouvait pas se contenter de la laisser là à pleurer sans essayer d'aider. Harry fit un pas vers elle, mais elle jeta ses poings vers lui pour l'obliger à reculer.

Psycho (Version Française)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant