Le périple

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Désolé pour les fautes d'othographes, j'ai des «fits» d'écriture des fois et je n'ai pas le temps de corriger sinon je perds mes idées.

À un moment indéterminé dans l'infinité du temps

Il faisait nuit, le ciel était aussi profond que le fond du puits à eau bâtit à l'arrière de l'unique maison à des kilomètres à la ronde. Dans cette noirceur inquiétante progressait un garçon, visiblement beaucoup trop à l'aise dans cet environnement pour son âge. Il portait en bandoulière un sac de peau tannée et marchait aussi délicatement qu'il est possible de le faire lors d'une nuit sans lune. Son sac, imposant, ne semblait aucunement le gêner. Il se contentait d'avancer vers la forêt, à moindre distance de sa modeste demeure. Sa détermination était impressionnante. La forêt qui s'étendait à l'infini devant lui était d'une densité telle que même l'explorateur le plus aguerri qui s'y aventurerait aurait doublement de chance de s'y perdre pour l'éternité que d'en trouver un jour la sortie.

Sur le point de s'engouffrer dans l'étendu de verdure, il jeta un dernier regard à sa maison, sans pour autant n'égarer ne serait-ce qu'une once de sa détermination. Ici commençait un nouveau périple qui le mènerait à une introspection qu'aucun enfant normal ne se serait livré, pas même en ayant la lame de la faucheuse au-devant de leur gorge.

Épargnons-nous les jours pénibles de notre protagoniste à tenter de survivre dans le périple qu'il s'est lui-même infligé et commençons directement au moment décisif.

C'était à l'aube du cinquième jour, alors que les oiseaux sinistres de la nuit laissaient place à ceux arborant un plumage digne du Dieu du soleil que l'enfant s'éveilla en sursaut, ses narines ayant été prise d'assaut par une senteur poignante venant, en apparence, de nulle part. Dorénavant bien réveiller par sa curiosité monstrueuse, il se vêtit de sa vieille cape rapiécée maintes et maintes fois, remit en bandoulière son sac, lui servant aussi d'oreiller et entreprit de trouver la source de l'odeur qui lui agressait les sens. Les yeux pétillants de vitalité, heureux de trouver une si bonne distraction lors de son voyage, il chercha des heures durant, jusqu'à ce que le soleil soit à son zénith. Alors seulement il s'accorda une pause pour dénicher quelques baies et champignons comestibles, ravissant ses papilles.

Au soir, ayant fait preuve d'une persévérance hors du commun, il se décida à repartir malgré son échec. Peut-être n'était-ce que l'odeur d'un arbre en floraison après tout. En regardant autour de lui afin de s'assurer que ses bagages étaient complets, une lueur argentée entre le feuillage de deux arbres charnus raviva sa curiosité. Prudemment, à la manière des animaux sauvages, il se glissa avec adresse vers la source lumineuse. L'odeur qu'il respirait depuis le matin était si forte qu'il se demandait s'il n'allait pas défaillir avant d'avoir la réponse si désirée. Une fois bien installé dans le creux d'un buisson, à l'abris des regards mais suffisamment proche pour ne rien manquer de la scène, il laissa libre cours à son imagination et des hypothèses toutes plus farfelues les unes que les autres faisaient leur apparition dans son esprit fertile. 

Aussi rapidement que l'odeur l'avait réveillé le matin même, elle le fit soudainement s'assoupir avant même qu'il n'ait le temps de réaliser ce qui lui arrivait. Une forme humaine se matérialisa alors dans le halo éblouissant, un grand énergumène affichant un sourire satisfait sur un visage vieillissant venait d'apparaître. Ce nouveau venu s'agenouilla devant le jeune homme, posa une main sur son front et se chuchota quelques phrases à lui- même. Il replaça avec douceur le corps maigre de celui qu'il avait observé agir toute la journée durant et s'installa en tailleur sur un gros rocher en attente de son réveil. Près de lui se trouvait une grosse jarre de terre cuite, empli de liquide, tenant en équilibre presque magiquement.

Nostalgique de sa jeunesse, il enviait le sommeil paisible du garçon, paisible à souhait. Il était si absorbé par ses réflections qu'il ne vit pas avant un long moment les deux prunelles bleu ciel qui le regardait avec une attention mêlée d'un soupçon de questionnement. Lorsque l'aventurier remarqua que le vieillard l'avait vu, ses yeux prirent une teinte encore plus vibrante que celle qu'ils arboraient quotidiennement. Il se redressa vigoureusement et engagea la conversation. En l'entendant, l'homme se remit à sourire, de l'un de ces sourires si sincère que l'on sourit à notre tour en apercevant, sans pour autant avoir de raison. L'enfant faisait si bien usage de son don de parole qu'il répondait aux questions qu'il posait avant même de laisser une chance à son auditeur de répondre.

Quelques moments après le début de ce manège, le débit impressionnant de paroles diminua pour laisser place à une certaine peur. Après tout, le fugueur n'avait guère rencontré plus de personne qu'il est possible d'en compter sur les doigts d'une main. Il se mit debout et s'efforça de bien paraître malgré ses vêtements sales et déchirés. Plus posément qu'auparavant, il se remit à parler, mais n'obtint aucune réponse. Frustré mais ne voulant pas le laisser voir, il tourna le dos au muet après l'avoir salué et partit d'un bon pas en direction de sa destination.

N'ayant pas encore marché un kilomètre, il sentit le besoin irrépressible de faire marche arrière. Un enfant obéit souvent à son instinct, et cette fois n'y fit pas exception. En courant, il revint sur ses pas pour trouver le vieil homme étendu au sol, visiblement mal en point. Sans plus prendre le temps de réfléchir, il prit entre ses mains le visage de son compagnon d'un instant et pria les dieux de l'aider à le réanimer. À son plus grand étonnement, il vit les paupières du malade se soulever avec difficulté. Heureux comme jamais auparavant, il laissa échapper une larme de joie qui s'échoua au sol. Levant la tête vers le ciel, il s'apprêtait à remercier les dieux de l'avoir aidé à réaliser cet exploit quand une voix, enrouée et grave, retentit étonnement puissamment dans la forêt.

Toute sa concentration n'alla alors plus qu'à l'individu étendu sur le sol et il écouta avec déférence le court monologue qui lui alla droit au cœur. La respiration hachée par la puissance des paroles dont le vieil homme usait pour lui enseigner la leçon la plus importante de sa vie.

Chaque être de cette Terre mériterait cet enseignement, et pourtant, vous n'en ferez pas partie. Sacré et réservé aux plus téméraires des enfants curieux, ce discours connu des plus anciens savants de ce monde n'est que très peu partagé. Pour préserver le mystère et une certaine exclusivité, beaucoup de ces savants se gardent bien de le transmettre à un successeur. De cette manière, ce récit s'achève, sur une touche de frustration qui je l'espère, vous poussera à exploiter votre curiosité.

Le péripleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant