Partie II

93 8 2
                                    

« Ce jour est doux et le souci frivole : Cueille la rose au bord de ton chemin

Oops! This image does not follow our content guidelines. To continue publishing, please remove it or upload a different image.

« Ce jour est doux et le souci frivole : Cueille la rose au bord de ton chemin. L'oiseau Bonheur s'est posé sur ta main : Caresse-le avant qu'il ne s'envole. Ce jour est doux. .. Que t'importe demain ? »

[Schopenhauer]

Lorsque je sortis des bras de Morphée, la première chose que je vis fut une paire de yeux améthyste m'observant attentivement. Il m'adressa un léger sourire.

" Bien dormi ? "

Il parlait avec un accent élégant, son timbre en venait à me charmer peu à peu. Déconcertée par l'attention qu'il me portait, je n'avais fait qu'acquiescer. Cet homme dont j'étais l'acquisition était à mes côtés, assis sur un fauteuil de velours. Peut-être avait-il veillé sur moi durant mon sommeil, pensa une petite voix insidieuse au fond de mon crâne. Je plongeai mon regard dans le sien, puis frémis. Ses yeux paraissaient différents de ceux qui me jaugeaient lors de ma captivité précédente. 

Cependant. 

Oui, cependant, pour eux je ne représentais rien. Je n'étais qu'un objet et un objet ne ressent pas de sentiments. Je savais que je n'obtiendrais nulle allégeances de la part de ce maître inconnu mais je m'étais laissé emporter...encore et toujours par cette vie tant enviée. J'avais effleuré le canapé de velours du bout des doigts, distraite par le fil de mes pensées. L'homme à mes côtés avait alors tousser pour attirer mon attention, mes joues virèrent cramoisies.

"À partir d'aujourd'hui il faudra que tu t'occupes des basses besognes, que tu prépares les repas, que tu répondes à mes moindres besoins, mes moindres désirs."  

Je courbai le dos en signe de soumission comme on m'avait entraîné à le faire. Mes mains froissèrent le tissu de mon vêtement.

" La volonté de mon maître est absolue."

La pièce resta silencieuse un moment avant qu'une main vienne relever mon menton. Mes yeux s'ouvrirent de stupéfaction. 

" Je vois qu'ils t'ont bien dressé là-bas, mais tu n'as pas besoin de courber l'échine si brutalement, on est entre nous."

Il m'a alors ordonné de me préparer dans le but de cuisiner le déjeuner. Il s'agissait de la première tâche qu'il m'assignait : je n'avais pas le droit à l'erreur. Un frisson me parcourut l'échine. La peur d'un châtiment quelconque m'effrayait toujours autant, ma peau gardait encore en mémoire les coups fantômes la disloquant.

On toqua à la porte, puis celle-ci s'ouvrit sur deux hommes. Le premier, vêtu d'un costume élégant semblait répondre aux attentes du deuxième. Ce dernier attira mon attention. Il avait de la prestance. Ses cheveux blonds étaient similaire à celui que j'avais nommé mon maître. La maturité de son âge lui conférait un air imposant. Il me toisa, la mine sévère avant de détourner son attention vers l'homme à mes côtés.

Bird's lightWhere stories live. Discover now