Les lettres d'un genre

Jour 7: Un indicible battement

Jour 7 : Un Indicible Battement

               Ce matin j'ai reçu un message qui me mit en joie, il disait cela: « Salutation étrangère, je suis le capitaine d'un navire sur lequel vous avez déjà mis les pieds et sachez qu'il repart bientôt, serez-vous de la partie ? » C'était elle, elle avait pris le courage de m'envoyer un message sur mon compte instagram, et je crois que c'était une proposition de sortie. Que pouvais-je dire à cela ? Avais-je réellement la possibilité de dire non ? Je crains que non. Alors je lui répondis de toute mon âme et j'écrivis « Et bah pourquoi pas ^^ » Suivi d'un « C'est où et quand ? » Pour terminer enfin par « Et sinon comment tu vas toi ce matin ? ». La réponse ne se fit pas attendre, elle me répondit à l'instant même où je posais mon téléphone, elle me dit à peu de chose près qu'elle était heureuse que j'accepte et qu'elle allait m'attendre là où l'on s'était quitté la dernière fois et qu'elle m'attendrait dans une 30aine de minute. QUOI ?!? Dans 30 minutes, mais jamais je ne serai prête dans si peu de temps, je ne suis même pas changer ! Bon je me reprends en main et c'est parti ! Je me brosse les dents en même temps que j'enfile mon fameux pantalon cargo, il faut être assez habile pour effectuer ce genre de mouvement je dois bien l'avouer. Je mets ensuite ma superbe chemise toute neuves que j'ai reçu il y a moins d'un moi et je pars avec mon sac et mon outfit trop stylé pour rencontrer la jeune fille qui m'attends.... J'arrive à notre point de rencontre, en retard évidemment, en me voyant arriver au loin elle me fit de grands signes. Je ne savais pas ce que nous allions faire de cette journée qui commence tôt , à peine 10h...
             A peine arriver qu'elle me demande si elle peut me faire un câlin, elle avait l'air si chou en me demandant cela... Qui serais-je pour refuser une telle demande ? Je n'eus pas le temps de finir mon hochement de tête qu'elle fonça bras ouvert sur moi et qu'elle me serra tendrement. Surprise par la vitesse de l'acte, je fus un peu désarçonnée, mais aussitôt la surprise passée, je m'empressai à la serrée de la même manière que ce qu'elle faisait. Cet instant me semblait figé dans le temps, comme si il durait une éternité, c'était doux, chaleureux et rempli d'une autre chose que je ne saurai expliquer. C'est pour cette raison que j'aime câliner mes amis, c'est à chaque fois un moment fort en émotion qui ne veut pas s'effacer de ma mémoire. Mais ça y est ce moment de tendresse ce termine et je sens lentement la pression de ses bras diminuer... Cette éternité était bien courte au final... Je repris conscience du monde alentour par sa voix qui me demandait comment j'allais et où voulais-je aller. Je ne savais pas quoi répondre alors après avoir une longue disfluence verbale fait de « euhh » je lui dis « Et bien je sais pas trop, t'as pas des trucs à faire toi, moi je suis juste là pour passer du temps avec toi » Elle rit un peu et me réponds
-Et bien allons en ville on trouvera bien de quoi s'occuper avant d'aller manger ! J'en profiterai peut être pour acheter 2 ou 3 bricoles !
-Super et bien allons-y ! Lui répondis-je enjoué. Mais on va manger ensemble, tu sais que j'ai des gouts de luxe et qu'il te faudra trouver le meilleur du meilleur pour satisfaire mon palais ? Enchérie-je alors.
-Mais voyons, me rétorqua-t-elle avec aplomb, tu sais bien que je suis blindé de pognon !!! C'est chose aisé pour moi de te trouver ce que tu demandes. Mais à la place que dirais tu si je t'offre ce que tu voulais vraiment ? »
Mais que voulais-je vraiment ? Qu'entendais t'elle par-là ? Je n'eus pas le temps de continuer ma réflexion qu'elle me prit par la main et qu'elle commença à marcher vers le centre-ville et elle dit tout haut : « Allez !! Je ne te fais pas attendre plus, on y va !!! » Quelque secondes passèrent avant qu'elle ne me demande une question assez particulière pour éviter de laisser un blanc dans la discussion, elle demanda : « Dis-moi, selon toi, est ce qu'il y a quelque chose au monde qui compte plus que l'amour ? » Elle me prit de cours alors je dis : « Je ne sais pas, tu veux que je te fasse une intro, un développement et tout ? Parce que, attention je ne suis pas mauvaise en philo !
-Et bien j'aurais bien aimé que tu fasses ça mais bon si tu veux aller droit au but je ne vais pas me plaindre, me dit-elle en souriant.
-Alors, un peu gênée de dire la vérité, je ne sais pas si il existe quelque chose de plus important que l'amour, mais déjà si l'amour c'est juste deux personnes qui s'aime alors oui il y a plus important, genre la paix dans le monde. Mais si on se dit que c'est l'amour de son prochain peu importe qui il est comme valeur universelle et bah là c'est un peu plus technique si tu vois ce que je veux dire.
-Bah ouais c'est super clair et en plus tu ne mentais pas quand tu disais que t'étais bonne en philo !
-Et toi t'en penses quoi ?
-Si j'avais la réponse, je n'aurais pas posé la question ! Demande-moi plutôt quelque chose que je pourrais savoir mais que tu ne sais pas, c'est plus intéressant non ?
Je ne savais pas quoi ressentir, son ton presque hautin m'énervait un peu mais j'avais l'occasion de lui demander quelque chose d'intime alors je m'y élançai :
-Tu m'as toujours pas dit ton nom au fait alors dis-moi pourquoi cache tu ce secret ? Ne veux-tu pas que je t'appelle dans la rue ? Ou alors est tu un monstre dont on ne doit pas prononcer le nom ?
-Ahaha, elle ria, tu veux vraiment savoir ? Et bien en fait c'est juste que je trouve mon prénom un peu nul et je l'aime pas trop alors...
Sa voix ne se fit plus trop entendre elle était génée, je l'encourageais alors pour qu'elle me le révèle et elle me dit :
-Mon vrai nom c'est Zénaïde...
Je me mit à rire nerveusement et elle me lança un regard légèrement larmoyant ainsi qu'un : -Rigole pas, c'est pas drôle !
Je ne l'avais jamais vu aussi fragile, on aurait dit un oisillon tombé du nid, tout ça pour un simple nom, c'était si mignon... Je m'arrête doucement de rire et lui dit :
-Mais il est très bien ton nom, en tout cas moi je le trouve très stylé, on dirait celui d'une guerrière légendaire. C'est parfait pour toi !
Son sourire revint un petit peu et de fil en aiguille la conversation reprit de plus belle et son sourire avec.
              Après quelque minute de marche devant moi, nous nous arrêtions devant un magasin de vêtement et elle m'amena avec elle faire des essais de modes. Elle prenait n'importe quoi, tout ce qui lui passait sous la main pouvait servir pour ses futurs essayages. Après un tour rapide dans le magasin, d'une petite demi-heure, on se dirigea vers les cabines d'essayage. Quel ne fut pas ma surprise lorsqu'elle sortit avec une ubuesque tenue, qui lui allait étonnamment bien. Je riais un peu, mais elle aussi, on passait un doux moment, je lui dis ce que je pensais de sa tenue, elle rit. Elle essaya autre chose, et cela recommença, pendant un petit moment. A la fin elle décida de ne rien prendre d'autre qu'un bonnet, soit disant qu'elle n'en avait pas. Une heure seulement pour un bonnet, cela fait beaucoup mais bon c'était un bon moment. On sort du magasin et on se dirige vers le restaurant qu'elle m'a promis ; ce n'était pas très loin mais assez pour qu'on puisse parler un peu de nos vies respective. J'appris qu'elle était orpheline recueilli par sa mère, très jeune à l'époque. On ne savait pas ce qu'était devenu ses parents biologiques mais on pense qu'ils l'ont abandonnée. Elle ne vécue pas très longtemps à l'orphelinat, assez peu longtemps pour ne pas se rappeler d'une autre famille que celle qu'elle a aujourd'hui. Moi je lui appris que ma mère n'était pas très approbatrice de mes orientations amoureuses, et je crains qu'elle ne l'accepte jamais... Mais bon nous arrivions au restaurant, c'était un petit restaurant chinois dans un coin de rue, je ne l'avais jamais vu au part avant mais une fois dedans, j'avais l'eau à la bouche. Je lui dis de choisir mon repas, après tout c'est elle qui sait ce que je veux. On discute de tout et de rien en attendant que les plats arrivent et que ne fus ma surprise lors de la dégustation, le plat était excellent, c'était vraiment quelque chose que je n'avais que rarement ressenti. Le plat était si bon que je ne parlais presque plus pendant le repas, elle non plus, seul sortait des gémissements de plaisir presque inaudible. Après ce délicieux moment passé, la conversation repris, on parlait de nos passions respectives et elle me raconta sa passion pour l'horticulture, je ne savais même pas ce que c'était mais je crois que c'est en rapport avec les plantes (j'avoue, je n'ai pas tout retenu). On passa le reste de la journée ensemble à se balader dans la ville et à se compter nos péripéties de vie. Je l'ai vu trébucher sur son propre pied, c'était drôle je n'avais plus vu ça depuis fort longtemps ! On parla beaucoup ce jour-là et j'en appris beaucoup sur elle, sa vie n'avait pas l'air très simple mais elle gardait le sourire, c'est beau à voir ce genre de personne. Et puis on a parlé de ce qu'on voulait comme tatouages et piercing et ça c'était vraiment intéressant ! On est retournée à notre point de rencontre qui sera officiellement notre point de séparation aussi. Ce point qui est à la fois le début et la fin de notre journée, c'est beau non ? Comme si cette séparation n'était là que pour signifier la fin d'une chose et le début d'une autre... Comme si le monde m'envoyait des signes vous ne pensez pas ? En tout cas moi je crois bien que j'espérai que ce soit le cas... Arrivés à ce lieux, on décida d'un accord mutuel de se serrer l'une dans les bras de l'autre, et de se dire « à bientôt » mais elle rajouta : « la prochaine fois, je t'inviterai à la maison ». Quel audace, comme si j'allais accepter de me déplacer dans la demeure d'une quasi-inconnue ! Alors je bombai le torse, inspira profondément et excisas un sourire en baisant légèrement la tête et je dis : « ahah, on verra ». Quoi, moi j'ai dit ça ?!? Je ne me reconnaissais plus, c'est sortie tout seul je ne maîtrisais plus rien du tout, qu'est-ce qu'il s'est passée ? Je ne sais pas, et je n'ai pas envie de savoir mais la prochaine fois, c'est sûr, je me contrôlerai mieux !
            On rentra alors après un dernier au revoir, chacune de notre côté en regardant de temps en temps derrière nous pour je ne sais quelle raison... C'était une belle journée... Une fois rentrée, ma mère me sermonna, comme d'habitude, il faut dire qu'elle n'aime pas trop que je sorte toute une journée en la prévenant au dernier moment. Mais que voulez-vous que j'y fasse ? Moi aussi j'ai été prévenu au dernier moment ! De toute façon, je n'essaie même plus d'argumenter, c'est peine perdu avec elle, cela ne devient qu'un mauvais moment à passer. Une fois le sermon passé, je rentre dans ma chambre et me posse devant l'ordinateur pour me détendre. Je joue à deux trois jeux vidéo et je vais regarder ma boite mail dans l'espoir de voir apparaître un mail de ma professeure de philosophie. Malheureusement, rien de tout cela, juste quelque spam et autre alertes inintéressante, je retourne donc jouer pour oublier cette peine. Quelque temps après avoir lancé le jeu, ma mère m'appelle pour manger, toujours le bon timing... Bon, j'arrête de me plaindre ! Elle fait déjà à manger pour tout le monde et c'est déjà plutôt sympa je trouve. Le repas ce passe bien, c'est moins bon que ce que j'avais mangé à midi mais c'était quand même agréable à manger. Les discussions sont calmes et on passe un moment convivial ce qui est assez rare pour être remarqué. La soirée continue de plus belle lorsque, après le repas, j'appelle mes amis et je leurs raconte ma journée. On rit tous ensemble de ce que j'ai vécu et l'on passe une belle soirée. Je pars me coucher plus tôt que d'habitude ce soir-là, j'avais eu une journée éreintante mais pleine en émotion. Je m'endormis assez vite et la nuit fut calme et douce, rempli de beaux rêves dont je n'ai plus le moindre souvenir...