Chapitre VIII

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Cela fait déjà presque une heure que nous sommes tous assis autour d'une énorme table, tous discutant les uns avec les autres.
Moi qui appréhendais un peu ce diner, pensant ne pas me sentir à ma place, je découvre en fait que tout le monde est extrêmement gentil et bienveillant. Ils m'ont accueilli comme leur petite protégée, et pas une seule fois je ne me suis sentie exclue des conversations.

Chris ne m'avait pas menti ; ils sont incroyables.

Avec Anthony en face de moi, Sebastian à sa droite et Robert à sa gauche, Chris à ma droite et Scarlett à ma gauche, je suis plus que bien entourée.

- Mais du coup, tu fais quoi de tes journées ? me demande Anthony.

Ils avaient commencé à parler de mon travail depuis quelques minutes déjà, et je crois que tous sont d'accord pour dire que je suis folle d'avoir fait autant d'années d'étude.

- En réalité, j'analyse les cellules du corps, je recherche des traitements pour certaines maladies, notamment le cancer. Mais inutile de vous dire que c'est extrêmement compliqué, réponds-je en posant ma fourchette dans mon assiette désormais vide.

- Wouah... Mais tu as fait combien d'année d'études ? demande alors Scarlett.

Je compte mentalement.

- Euh, environ huit je crois.

Robert ouvre grand les yeux.

- Mais ! Huit longues années d'études pour au final ne même pas trouver de remède ??

Je sais qu'il ne voulait pas me blesser en disant ça, mais il dégote tout de même d'un regard noir de la part de Sebastian.

- Oui, c'est le but. Ce que je fais me plait vraiment, annoncé-je un peu plus froidement que ce à quoi je m'attendais.

Le brun se confond en excuse et me fait un clin d'œil pour apaiser les tensions.

Le repas continue, et on arrive bientôt au dessert. Ça doit bien faire quatre heures que nous sommes ici désormais, et la fatigue commence à se faire sentir. Je m'efforce de tenir encore quelques heures, afin de ne pas paraître impolie face aux amis de mon frère (qui sont mes amis à moi, également).
Malgré le fait que j'ai dormi presque toute la journée, je suis totalement épuisée. Je vais mettre ça sur le compte du décalage horaire...

- Et tu repars quand ? demande soudainement Sebastian.

Je le regarde en haussant un sourcil. Il a posé cette question comme si elle lui brûlait les lèvres.
Comme s'il était pressé que je m'en aille.
Cette fois-ci, je le prends vraiment mal.

- Bientôt, ne t'inquiète pas, réponds-je sèchement.

Son regard dur change soudainement, laissant place à de la gentillesse et de la douceur extrême.

- Oh, je ne voulais pas te vexer ou paraître impoli ! se reprend-il directement.

- C'est loupé, enchaine Anthony.

Je le sonde quelques secondes, afin de voir s'il est sincère ou non. Mais ses prunelles océans brillent d'inquiétude, alors j'en conclus que ce n'était pas vraiment volontaire.

- Je suis désolé, vraiment, reprend-il. Je voulais juste m'informer, mais j'avoue que j'aurais pu être plus délicat, avoue-t-il.

Alors que j'allais lui répondre que ce n'était pas grave, Mackie me devance.

- C'est clair que tu n'as pas été tendre. C'était exactement comme dire à un gros qu'il a grossi. Pas très futfut quoi.

J'ouvre grand les yeux.

- Tu insinues que je suis grosse ?! demandé-je en le tuant du regard.

J'entends Chris souffler à côté de moi, et Scarlett rigoler discrètement.

- Quoi ? Non ! Ce n'est pas ce que... Je voulais prendre un exemple mais... Roh ! balbutie-t-il.

Sebastian éclate de rire en voyant son ami totalement paniqué. Il rejette la tête en arrière en riant, et laisse découvrir ses dents blanches comme de la neige. Je me surprends d'ailleurs à penser qu'il devrait sourire plus souvent...

- Harley ? m'interroge Anthony.

Je secoue la tête et reporte mon regard vers mon ami.

- Quoi ?

- J'étais en train de te demander si tu étais fâchée contre moi ? hésite-t-il.

Au fond, pas du tout. Tout simplement car je savais très bien qu'il ne voulait rien me dire de méchant. Je rigole, moi aussi.

- Mais bien sûr que non, sombre idiot, réponds-je en rigolant.

L'homme se détend un peu, ce qui fait redoubler mon rire.
Une fois calmée, mon regard croise celui de Seb, qui me regarde intensément. Je ne sais pas depuis combien de temps il me fixe mais ce n'est, d'un, pas très poli, et de deux, totalement flippant.
Mais une fois que mon regard clair se perd dans ses yeux océans, toutes ses paroles de bon sens s'envolent aussitôt.

Mal à l'aise, je souris maladroitement et détourne le regard. Je ne sais jamais comment réagir dans ce genre de situation, et je crois que je n'aurai jamais la réponse à cette interrogation.
Quelques minutes plus tard, la fatigue revient de plus belle et des bouffées de chaleurs me traversent.
Oui oui, comme les femmes enceintes.

- Si vous voulez bien m'excuser, je vais faire un petit tour afin de m'aérer, déclaré-je à mes amis.

Tous acquiescent et je me lève, chancelante, à la recherche de la sortie de ce fichu restaurant.

Je sors rapidement et prends une grande bouffée d'air frais, ce qui me fait un bien fou instantanément.

Je m'adosse à la rambarde de l'entrée et lève la tête vers le ciel. Des milliards d'étoilent sont visibles ce soir, et elles brillent comme elles ne l'ont jamais fait. Un ciel étoilé et aussi dégagé en ville fortement polluée, ce n'est pas commun.
Je prends donc le temps nécessaire pour imprimer le plus d'image possible dans mon cerveau, sachant pertinemment que ça ne se reproduira pas de sitôt (surtout dans mon petit appart sans jardin).
Je cligne des yeux et tourne la tête, essayant de trouver la Grande Ours. Une fois celle-ci trouvée, je me mets en quête de la constellation de Cassiopée puis celle du Dragon, me remémorant ainsi le compte mythologique que mon papa me contait si souvent le soir.
J'ai toujours aimé regarder les étoiles, en me demandant combien étaient-elles, très exactement.
Mon frère m'accompagnait souvent au Natural Bridges National Monument, afin de les observer.

Il m'a même promis qu'un jour, je pourrai donner mon nom à une étoile.

Depuis ce jour, je n'attends que ça ; voir mon prénom parmi les constellations.

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Sauve-moi [Sebastian Stan]Where stories live. Discover now