Le Défi D'Halloween

Chapitre Trois

Le sanatorium est un immense bâtiment avec une architecture imposante de style gothique. Les briques rouges et les arcades blanches de l'entrée ont clairement perdu de leur beauté à cause du temps. Gaëlle pénètre cette énorme bâtisse grâce à une fenêtre qui a sûrement été brisée soit par les intempéries météorologiques, soit par de précédents explorateurs un peu trop curieux et plutôt irrespectueux. C'est dommage de dégrader un endroit renfermant autant de secrets durant un urbex. Elle monte prudemment sur l'appui de fenêtre, tout en évitant de se couper avec le verre éparpillé, et entre dans ce vaste édifice.

Une fois à l'intérieur, Gaëlle ressent un frisson qui lui traverse le corps, ses poils se redressent les uns après les autres. Il est vrai qu'il y a un courant d'air frais automnal dehors mais la jeune femme ressent plutôt le sentiment d'être observée, elle est assez mal à l'aise. Elle prend une grande inspiration afin de lui donner un peu de courage et décide de commencer l'exploration de ce gigantesque sanatorium. La jeune femme essaye de se familiariser avec le bâtiment dans le but de calmer sa peur. Malgré l'architecture qui en vaut vraiment le détour, l'endroit n'a été que très peu visité à cause des rumeurs mais. Seuls quelques courageux ont osé pénétrer ces lieux.

Au rez-de-chaussée, elle remarque que le lieu a été fortement délabré par d'anciens explorateurs, notamment à cause des tags sur les murs et du matériel détruit. C'est dommage que certains aient fait un tel carnage dans un si bel endroit. Ce qui saute aux yeux, c'est qu'il n'y a que les pièces du bas et proches des issues qui ont été dégradées. Gaëlle déambule de façon nonchalante dans les pièces, toujours accompagnée de sa petite lampe de poche. Le stress de la jeune femme redescend petit à petit, au fur et à mesure qu'elle découvre et s'approprie l'endroit.

Durant son exploration, elle a même trouvé un petit jeu afin de passer le temps, elle s'amuse à trouver l'ancienne utilité des pièces qu'elle visite. Par exemple, ce coin lui fait penser à la pièce commune vu la grandeur de la pièce. Il y a quelques tables renversées avec quelques chaises cassées à gauche à droite. Dans le fond, un petit piano est placé sur une estrade en bois. En appuyant sur certaines touches, la jeune femme constate qu'il est complètement désaccordé. Dommage, elle n'aurait pas hésité à jouer un petit air des quelques cours qu'elle a faits étant plus jeune. Elle laisse libre cours à son imagination et se plonge complètement dans l'ambiance du vingtième siècle.

Les jambes de Gaëlle l'emmènent vers ce qu'elle imagine être les locaux administratifs. Il y a encore quelques bureaux en bois et une bibliothèque qui contient des fardes ensevelies sous la poussière. La curiosité la pousse à lire le contenu de celles-ci. Certaines pages ont été déchirées, d'autres l'écriture est malheureusement illisible ou effacée mais sur certaines feuilles, Gaëlle arrive à décrypter ce qui y est inscrit. Elle constate assez vite que ces classeurs contiennent le registre des anciens patients du sanatorium.

Soudain, le bruit d'un ballon qui rebondit quelques étages plus haut brise la sérénité dont faisait preuve la jeune femme. L'angoisse remonte en elle et l'irrationalité prend le dessus.

« Et si c'était un groupe d'enfants qui essaye de me faire peur ? Et si c'était des SDF agressifs ? Des drogués sont-ils en train de se piquer à l'étage ? Est-ce un fantôme ? Je vais mourir. » Dramatise-t-elle.

Gaëlle prend un épais bâton pointu qui trainait par terre et avance prudemment, guidée par le bruit de cette balle qui résonne dans les longs couloirs vides du sanatorium. Le chahut la guide lentement vers le troisième étage, elle emprunte les vieux escaliers en bois, priant pour que ceux-ci ne lâchent pas vu le craquement qui s'échappe des planches à chaque pas. Arrivée à l'endroit où ce bruit l'a emmené, la jeune femme ne trouve absolument rien. Pas de ballon, ni de squats et encore moins de fantômes. Devant elle, il y a simplement des chambres, toutes plus vides les unes que les autres. Elle essaye de se raisonner en se convainquant qu'elle a complètement imaginé ce bruit mais elle reste tout de même aux aguets.