CHAP 1 L'étoile du bonheur : Ou pas.

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Hannah


Aujourd'hui, je suis surexcitée.

En dehors du fait que j'ai enfin le droit de gouter à la première case de mon calendrier de l'avent, je peux enfin commencer à préparer le sapin et toutes les décorations qui s'en suivent. La famille de Yakin n'a jamais été très attachée aux traditions festives comme Noël. A l'inverse, j'ai plein de souvenirs avec mon frère Nhico qui me reviennent en tête à chaque fois que j'entends le mot Noël. Nombreuses sont les fois où nous nous disputions ensemble pour savoir qui allait monter sur le tabouret de la cuisine pour accrocher la dernière étoile en haut du sapin.

Yakin rencontre pour la première fois l'intégralité de ma famille ce soir. Avec ma famille, nous fétons un « AVANT NOËL » une occasion pour nous de nous préparer avant le jour J. Au programme, petits fours, foie gras et tous ces plats aussi gras que bon. Je compte lui faire découvrir que chez nous, il n'y a pas de la place pour l'ennui. En attendant qu'il revienne de la salle de sport avec un de ses amis, je prends mon courage à deux mains pour faire un peu de ménage et jeter les décorations dont je ne vais pas me resservir cette année. Mon cœur se brise un peu plus à chaque fois que je dois trier quelque chose mais je sais que c'est pour la bonne cause. Pour le moment, seule la grande étoile est intacte et va me resservir pour ce nouveau Noël.

Un peu plus tard, mon chéri est enfin de retour. Difficile de le manquer avec ses soupirs d'hyène de l'autre côté de la maison.

-Salut bébé.

Je l'embrasse rapidement sur les lèvres avant de repartir tête baissée dans mon tri d'hiver. Visiblement, Yakin n'est pas de cet avis. Je sens ses mains entourer ma taille puis sa barbe venir chatouiller la peau fine de mon cou.

-Tu peux faire ça plus tard ? me chuchote t'il dans le creux de mon oreille.

Même si je suis tentée, je sais que j'ai encore énormément de choses à préparer avant l'arrivée de tous nos invités de ce soir. Yakin serait une distraction de plus que je ne peux pas me permettre.

-Mon cœur...

Je repousse ses mains et lui fais face. Surpris par mon refus, il semble attendre des explications :

-...J'ai trop de préparatifs, il faut que je reste concentrée pour ne rien oublier.

Je dépose un chaste baiser sur ses lèvres et le contourne pour récupérer une guirlande jaune fluo dont la plupart des froufrous se sont barrés.

-Et ? On en a pas pour longtemps Han. On peut aller vite.

Difficile de résister au sourire coquin qu'il me lance. Encore plus difficile de résister à l'assaut de ses doigts qui commencent déjà à passer sous l'élastique de mon pantalon de jogging.

-Yakin...

Je tente de le prévenir, en vain. Mon homme est déjà torse nu et prêt à s'envoyer en l'air en plein milieu du salon. Je prends quand même le temps de noter qu'il s'est douché à la salle de sport. L'odeur du gel douche n'est vraiment pas la même que celle de sa transpiration.

Même si je l'aime de tout mon cœur, il sent le putois dès qu'il pratique du sport !

Désormais en culotte, je l'aide à se débarrasser de son boxer et passe une main sur ses fesses rebondies. Yakin n'est pas taillé comme dans les magazines mais j'aime ses rondeurs. Je me sens en sécurité avec lui. Nos langues continuent de se dévorer, rendant notre échange de plus en plus torride. Il me plaque violemment contre la cheminée. Je lâche un gémissement très vite suivi par un autre dès lors que ses paumes de mains viennent attraper mes seins en coupe.

-T'aimes ça ?

Je me tortille sous ses coups de langue et acquiesce lorsqu'il répète ce qu'il vient de dire. Je suis totalement à sa merci et je sais qu'il aime avoir le contrôle durant nos rapports. Yakin me fait tomber sur le dossier du canapé. Mes mains viennent récupérer sa virilité tandis que je ne le quitte plus des yeux pour lui donner le plaisir qu'il me demande tant. Mon copain gémit, jure puis ferme un instant les yeux avant de les rouvrir pour m'observer. Seuls les bruits de succion viennent emplir le silence de la pièce.

-Viens sur moi.

Dans l'excitation, Yakin tombe en arrière sur le canapé. Et puis c'est le drame. Je n'ai pas le temps de le prévenir qu'il lâche un grognement de douleur. Je me précipite à ses cotés pour l'aider.

-C'est quoi ce bordel ? Je saigne putain !

Ma main devant la bouche, je regarde à tour de rôle le visage rouge de colère de mon copain puis l'immense étoile totalement brisée qu'il vient de se retirer de la partie basse de son anatomie. Si au départ, l'envie de rire m'est directement venue, je me ravise en constatant avec horreur qu'un gros morceau de l'étoile est encore enfoncée dans la peau de ses... couilles.

-Il faut qu'on aille à l'hôpital pour qu'ils te l'enlèvent !

A ma remarque, Yakin me hurle dessus :

-Ça va pas ! Je ne vais pas aller la bas avec une étoile dans la bite !

Notre discussion semble être tout droit sortie d'un bouquin VDM. A qui ça arrive ce genre de choses ?

-On a pas d'autres choix. Moi je n'arriverais pas à tout t'enlever et ça risque de s'infecter.

Après mainte et mainte résignations, Yakin finit par accepter d'aller aux urgences. Le trajet en voiture n'a jamais été aussi bizarre. Conduire avec mon mec à poil à coté de moi ayant pour seul couverture un torchon pour soutenir ses testicules, n'a jamais fait parti du programme.

Inutile de préciser à quels points les infirmiers ont été surpris de notre venue. J'ai beaucoup rougis lorsque l'infirmière en charge de Yakin lui a demandé ce qu'il s'était passé dans les moindre détails. Cet abruti lui a même dit qu'il venait de vivre une super pipe avant le drame !

Je ne sais pas combien de temps exactement je reste dans la salle d'attente. Ce qui est sur, c'est que lorsque nous sortons enfin, il fait nuit dehors.

-J'ai envoyé un message à mon frère pour qu'il vienne accueillir les invités à la maison. Tu connais beaucoup de gens, toi, qui arrivent en retard à leur propre chez eux ?

Yakin ne me répond pas et se contente de monter sur le siège, vêtu d'une blouse que la clinique lui a donné le temps que ça cicatrise.

A notre retour, dès que l'on pousse la porte, nous sommes plongés dans le noir puis une musique de Noël retenti en même temps que les lumières se rallument. Devant nous, toute ma famille a les bras levés et crie « Joyeux Avant Noël ! ».


Ça ne sert à rien d'expliquer le malaise pour la première rencontre entre Yakin et ma famille.

Ni même le malaise que nous avons de nouveau ressenti en constatant la présence, tout en haut d'un sapin non décoré, de l'étoile qui nous a fait vivre un enfer durant ces quelques heures.

Ce qui est certain, c'est que je ne risque pas de l'oublier.

Et Joyeux Noël.

Ice and Fire CHRISTMAS EDITIONOù les histoires vivent. Découvrez maintenant