Wheelin! (recueil d'os VSO - ALIEX)

Aurore ~ Aliex

6h13.

La lumière bleutée de l'écran tenait encore Vincent réveillé, alors que son dos glissait d'heure en heure sur sa chaise de bureau.
Derrière lui, assis sur son lit, Rémi grattait les cordes de sa guitare depuis tellement longtemps, que la peau de ses doigts n'allait sûrement pas tarder à s'effriter.

Les rires nerveux de fatigue s'étaient apaisés, et il ne restait plus que des paupières menaçants de se fermer, et les deux hommes enchaînaient les bâillements.

Sylvain, chanceux, dormait profondément déjà, quelques portes plus loin, des boules Quies bien enfoncées dans les oreilles.
Chanceux car lui, n'était pas bloqué sur une putain d'instru qui maintenait ses camarades debout. La feuille blanche de la bonne note les avait poussée à rester éveillés, mais plus pour très longtemps.

Rémi, dans un nouveau grand bâillement, posa la guitare au sol, et s'allongea confortablement sous les couvertures.

« Eh! C'est mon lit ça. »

– Plus maintenant.

Il regarda les épaules de Vincent s'affaissaient à la surprise de sa réponse.

– On va voir ça.

En vérité, et il avait du mal lui-même à se l'avouer complètement, il adorait passer des heures avec Vincent à composer, ou à écrire des couplets complètement cons. Son sourire quand le bouclé dénichait une punchline valait peut-être la plupart des drogues du monde.

Vincent sauvegarda le fichier, et se leva, lui faisant face.

– Va dans ta chambre.

– Toi, va dans ma chambre.

– Je suis fatigué Pex !

– Moi aussi. Je bougerais pas. En plus t'as les meilleures couvertures.

L'espoir secret que Vincent dorme auprès de lui commençait à apparaître dans l'esprit de Rémi, et ce-dernier eut quelques secondes d'arrêt lorsque le châtain enleva son t-shirt pour rentrer dans le lit à ses côtés.

Perdu dans les draps, à la lumière de l'aurore, le dos nu de Vincent ne lui avait jamais semblé si beau, si doux.

– Tu peux te mettre à l'aise si tu veux Rémi.

– Quoi ?

– Tes vêtements gugusses.

Dans un froissement de tissus, le bouclé se redressa, retirant t-shirt et jean, les jetant par terre au pied du lit, avant de se rallonger.
Le dos de Vincent s'était rapproché de lui, indéniablement, et la tentation de sillonner les muscles de son dos d'un doigt ne se faisait que plus forte.

Ses battements erratiques étaient dissimulés derrière sa respiration légère, et il pouvait entendre au souffle de Vincent que celui-ci ne dormait pas encore non plus.

– Finalement ça me dérange pas.

Avait-il vraiment parlé ? Ou son imagination lui jouait-elle des tours ?

– De quoi tu parles ?

Vincent se retourna, les deux hommes se faisant face, Rémi s'aperçût qu'ils étaient beaucoup plus proches que ce qu'il ne croyait.

– Qu'on dorme ensemble.

– On n'a pas encore dormi ensemble, on s'est juste couché à côté de l'autre.

Le châtain posa une main pile à l'endroit où le cœur du bouclé s'accélérait, et le poussa doucement pour l'amener à s'allonger sur le dos, faisant se tordre de plaisir l'estomac de Rémi.