— non je ne m'assiérais pas ! M'écriai je. Vous m'avez menti ! Toute ma vie je pensais que mon père nous avait abandonné alors que c'était faux ! Comment vous avez pu me faire ça ?

— May, il est toxique, dit mon grand-père. On a fait ça pour te protéger. S'il te plaît calme toi.

— arrête de me dire que je dois me calmer ! Je comprends que vous vouliez me protéger quand j'étais petite mais me mentir sur le fait qu'il ne nous a jamais aimé, ça j'accepte pas. Toute mon enfance j'ai souffert de l'absence de mon père. Tous les enfants en avaient un sauf moi ! Je les jalousais en me disant qu'eux au moins ils avaient de la chance de profiter de leur père alors que le mien devait me détester.

— mais nous étions là, dit tristement ma grand-mère.

Je souffle. Elle ne comprend pas.

— oui vous étiez là et je vous remercierai jamais assez pour tout ce que vous avez fait pour moi mais me mentir droit les yeux, j'peux pas. Hier encore quand je t'ai demandé si tu avais des infos le concernant, tu m'as menti sans aucun scrupule !

Je passe rageusement mes mains dans mes cheveux. Cette situation me fatigue. J'ai les nerfs à vif. J'ai envie de tout casser ! Comment les seules personnes que je considérais le plus ont pu me décevoir aussi fort ? Je me sens tellement trahie !

— mais il est malade May ! S'exclame mon grand-père.

— on ne voulait pas que tu ailles à sa rencontre, alors je t'ai encore caché la vérité. Je pensais que tu abandonnerais, explique ma grand-mère.

« Cacher la vérité » ? Si c'est comme ça qu'elle voit les choses...

— j'ai bientôt vingt ans, c'est à moi d'en décider, répliquai je froidement.

Voyant qu'ils ne trouvent rien à dire, je reprends les lettres et monte. Dans l'escalier je croise Adèle. Elle me regarde surprise. Elle doit sans doute avoir remarqué que je suis très énervée. Et puis elle a probablement entendu nos cris.

— qu'est-ce qui se passe May ?

— ils m'ont menti. J'ai trouvé toutes ces lettres dans le bureau de papy, je lui montre les feuilles. Depuis le début j'aurai pu avoir une piste pour retrouver mon père, t'imagines ! Si je n'aurai pas chercher, j'aurai continué à vivre dans le déni !

Adèle, bouche bée, ne sait pas quoi répondre.

— j'arrive pas à le croire, souffle-t-elle. Ils doivent avoir une bonne raison, peut-être qu'ils-

— non Adèle, la coupai je. Même s'ils ont voulu me protéger ils n'avaient pas le droit de m'empêcher de faire mes propres choix.

Après quelques secondes de silence, je reprends la parole.

— je me casse, dis je. Je rentre à Paris !

— quoi ?! Attends May on est sensé rentré dans trois jours.

— désolé Adèle mais j'en ai rien à faire. Je me sens oppressée, je ne peux pas rester ici.

Je continue ma montée pour accéder à ma chambre mais je sens qu'elle me suit. Je tire ma valise et remets mes affaires dedans.

— ok je comprends ta décision. Tu veux qu'on parte ce soir ?

— « qu'on » ? Demandai je. Adèle reste. Profite de tes vacances avec Doums. C'est pas tous les jours que tu vois tes parents.

Que des mots d'amour » NekfeuDonde viven las historias. Descúbrelo ahora