Chapitre 32

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Les mains toujours enfouies dans les cheveux de mon frère, je caressai doucement sa nuque au passage, m'amusant de ses frissons.

Il savonnait notre maitre et semblait porter grande attention à la tâche qui lui était confiée.

-On pourra s'occuper de vous comme cela maitre ?

-Mais je n'attends que ça mon tendre.

Heureux, Egio me laissa continuer mon traitement et se lova un peu plus contre le torse affuté du démon après l'avoir rincé.

-Comment sont les enfers ? s'enquit-il à nouveau en fermant les yeux, se laissant bercer par la respiration profonde de Léandre.

-C'est un Eden, qui rassemble toutes les créatures les plus fascinantes qui soient. Même si à mes yeux, vous restez les plus merveilleux êtres que renferment l'univers, ajouta-t-il en nous glissant un clin d'œil complice. On dit que tout ceux qui ont été rejetés par Dieu s'y retrouve et s'y sentent à leur place. Et que pour nous consoler, Satan nous aurait permis de nous lier à d'autres âmes. Il serait ainsi à l'origine des saikens, pour que l'on ne se sentent jamais seul après avoir été bannis de tous.

-J'aime beaucoup Satan.

L'intervention du brun nous fit ricaner.

-Non mon doux, ne dis pas à ton maitre que tu aimes un autre démon sinon il y a de grandes chances qu'il te mange.

-Satan ? demande Egio avec un regard faussement apeuré.

Le sourire carnassier de Léandre répondît bien vite à sa question et cela suffit pour le faire rougir et tarir son flot de paroles.

Les caresses du démon s'étaient faites innocentes durant ses explications et bien vite cela ne me suffit plus. Je désirais bien plus.

Voila des jours que nous étions à ses côtés et qu'il était d'une tendresse sans faille. Notre arrivée dans son domaine approchait et avec ceci la promesse si tentante de nos corps qui ne formeraient plus qu'un.

Mais je n'avais jamais été connu pour ma patience et toute cette tension commençait à me rendre nerveux.

Je ressentais le saiken au fond de moi revendiquer ses droits de compagnon et exiger du démon plus qu'il n'était en train de nous offrir.

Ainsi, sans tergiverser, je grimpai impérieusement sur ses genoux, mettant de côté Egio qui me regardait avec des yeux ronds et plongeai mes mirettes dans celle obsidienne de Léandre.

-Je vous veux.

C'était une simple constatation et ces trois petits mots parurent faire enflammer ce désir trop longtemps refoulé.

Sa bouche entra brutalement en collision avec la mienne et cette fois il ne me ménagea en rien. Il terrassait tout sur son passage. Mes lèvres étaient sienne et il prenait grand soin de les revendiquer fièrement.

Une autre bouche vint hâtivement trouver foyer au creux de mon épaule et je ne pus bientôt plus me concentrer sur ce que je faisais, emporté par les sensations que me procurait le brun.

J'agrippai les mèches que j'avais tantôt câliné et l'attirait à moi, le guidant le long de ma mâchoire, soupirant de plaisir face à ses assauts.

Les mains expertes du démon pétrissaient mes chairs, nous serrant un peu plus contre lui à chaque fois. Je ne contrôlai plus mon souffle, il m'était même impossible de me souvenir de la manière dont j'étais censé continuer à respirer lorsque ces deux hommes que je désirais ardemment s'occupait de moi ainsi.

-Et si nous punissions cet imprudent ?

A travers mes paupières à demi fermées, j'aperçu leur sourire en coin et avalai bruyamment ma salive, peu rassuré.

Saikens On viuen les histories. Descobreix ara