Le brun émit un glapissement de dépit alors que le démon lui refusait un contact direct.

Léandre pris pitié et lui céda l'accès à ses lippes avec plaisir.

Les voir doucement s'effleurer dans cette caresse buccale me rendit vite frissonnant de désir et je m'extirpai de leur étreinte à regret, ne perdant pas de vue ce que je désirais en arrivant.

L'air frais de la salle d'eau fit doucement redescendre ma température. Je fouillai dans les tiroirs de la commode qui trônait contre le mur à la recherche de ce qui pourrait pimenter le moment qui s'annonçait.

J'avais déjà entendu parler de sorte d'huiles que l'on pouvait verser afin de faire mousser l'eau ou lui donner un parfum agréable. Cela serait parfait pour que nous puissions nous détendre.

« Et plus si maître le veut bien » pensai-je avec une envie difficilement contenue.

Les gémissements qui me parvenaient de la chambre me firent grogner. Mon absence ne semblait pas perturber les deux hommes de mon cœur et cela ne me plaisait pas. J'ouvris précipitamment les quelques flacons qui me faisaient face afin de les sentir et de déterminer si un d'entre eux pourraient faire l'affaire.

Convaincue par l'odeur boisée qui s'échappait d'un petit pot, je le brandis fièrement et m'élançai vers l'énorme cuve qui occupait une partie majeure de la pièce.

Une fois le contenu versé, satisfait de mon œuvre, je m'approchai de l'ouverture et tentai de prendre une pose lascive contre le battant de la porte en me raclant la gorge pour signifier ma présence aux deux tourtereaux.

Le démon me jeta un rapide coup d'œil et se figea, arrachant un grondement de frustration de la part d'Egio qui tentai vainement de s'emparer à nouveau de ses lèvres.

Je le vis distinctement les lui mordre en signe de vengeance, et ris en avisant la mine boudeuse de mon frère. Lui qui avait toujours réussi à m'extorquer tout ce qu'il désirait, il était face à un adversaire de taille contre qui il ne gagnerait pas.

-Attend quelques secondes mon doux, laisse-moi le temps de réaliser la rapidité avec laquelle je vous ai perverti tous les deux, ricana notre maitre en lui ébouriffant affectueusement les boucles.

-Je nous ai préparé un bain, m'enquerrai-je timidement en me redressant.

Il plongea ses prunelles sombres dans les miennes et avança d'un pas de félin dans ma direction, entrainant mon frère à sa suite.

Subjugué par son aura soudainement étouffante, je ne voyais que lui, tous mes sens étaient saturés par sa présence et j'adorais cela.

Sa main empoigna doucement mon menton et me fit relever la tête vers lui, m'emprisonnant dans son regard de prédateur.

-Il serait dommage de ne pas profiter de ce que tu nous as préparé, n'est-ce pas ?

-Oui, je crois, bégayai-je incertain tout à coup.

Je n'étais plus sûr de quoi que ce soit quand il me faisait perdre la tête ainsi. J'étais persuadé que je pouvais aller jusqu'à en oublier mon nom.

Il eut un sourire complaisant et son pouce caressa doucement l'arrondi de ma mâchoire.

-Pauvre créature trop impressionnable, pouffa-t-il avec tendresse.

Il nous fit doucement entrer dans la salle d'eau et entreprit de se défaire des parures qui le couvraient.

« Comme s'il avait besoin de ça pour accaparer l'attention de tout le monde » raillai-je pensivement.

Sa beauté n'avait aucune égale. Il était sans nul doute l'être le plus charismatique qu'il m'avait été donné de rencontrer. Et le fait que je sois sa possession n'entachait en rien mon jugement.

Ledit être charismatique se tourna vers moi, entièrement nue, et me tendis une main tentatrice.
J'avalai bruyamment ma salive. Il le vit mais ne fit aucun commentaire, se contentant de me sourire, révélant une lignée de crocs ivoires.

-Vous ne venez pas ?

Aussitôt, je m'emparai de sa main et me laissai guider dans l'eau brûlante, laissant échapper un sursaut de surprise à son contact, trop habitué aux bains glacés que Madame Theresa ne prenait jamais le temps de chauffer.

Il nous attira contre lui, nos corps épousant le sien à la perfection, chacun prenant appui sur un de ses flancs comme à chaque fois que nous nous blottissions contre lui.

Egio me lança un regard circonspect et pencha doucement sa tête dans ma direction.

-S'il te plaît Adriel, quémanda-t-il avec une moue suppliante.

Comme s'il avait besoin de cela pour me faire flancher.

J'attrapai le bloc de savon qui trônait sur le rebord en pierre et entrepris de le faire mousser entre mes mains.

Les yeux du brun se mirent à briller et il vint se coller contre moi. S'il avait été un chat il aurait grènent ronronné.

Je plongeai mes mains dans ses mèches et débutai un massage, enhardi petits soupirs de bien être qui lui échappaient.

Apparemment le moment de plaisir était remis à plus tard et cela m'allait tout autant. De toute manière je ne pouvais rien lui refuser.

Le maitre nous couvait d'un regard tendre. J'appréciai ces moments avec mon frère. J'aimais beaucoup m'occuper de lui lorsque nous étions au domaine pour enfants. C'était vu d'un mauvais œil, mais j'avais toujours apprécié prendre soin de quelqu'un d'autre que moi, me consacrer à une autre vie que la mienne pour oublier à quel point elle était misérable.

Avec un rire je songeai que j'étais peut-être voué à une vie de servitude auprès de mon maitre finalement, tout ceci n'était que le destin, nous étions prédisposés à nous rencontrer. A l'exception près que ce qui m'attendait était loin d'être misérable.

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