Chapitre 1: le meurtre de Bettanie Vane

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Bettanie Vane fut découverte le lendemain matin. Lorsque sa collègue, la chimiste Ivana, vint pour la remplacer après son service de nuit. Ce qu'elle découvrit lui glaça le sang, la força à s'assoir quelques instants au sol, avant de trouver la force nécessaire pour agir. Elle appela les urgences, la voix tremblante, les yeux brouillés par les larmes. Son interlocuteur lui demanda d'expliquer l'urgence mais elle en fut incapable, les seuls mots qu'elle était capable de prononcer étaient "s'il vous plaît, venez, s'il vous plaît". Dans l'attente des secours, elle priait à Bettanie de se réveiller, sans jamais la toucher. D'une part, elle était tenue à l'écart par le dégoût de toucher un corps mort, mais aussi, elle tentait de se rappeler que son ADN ne devait pas finir sur le corps de la victime.

Heureusement pour Ivana, la police et les secours arrivèrent. Elle fut emmenée à l'extérieur, par un policier qui l'enroula d'une couverture argentée avant de la faire asseoir sur un banc.

Les journalistes débarquèrent au même instant, ils avaient entendu les sirènes. Dans une petite ville comme Darins, ce n'était pas le genre de bruit que l'on ignorait, il se passait rarement quelque chose d'intéressant.

Les policiers agirent de leur mieux pour ne pas que les journalistes aient accès à l'information, mais cette dernière fuita, bien évidemment. Ils essayèrent de taire les détails, mais de toute manière il n'avait pas grand chose à dire. Une laborantine avait été découverte morte, probablement assassinée. Le meurtre était signée "Hypnose", avec un "e", sans doute une femme, à l'aide d'une substance rouge sang. (il était encore trop tôt pour que les analyses indiquent qu'il s'agissait en réalité de rouge à lèvre.).

La victime fut emportée sur un brancardier marquant le début de l'avènement de la peur. Hypnose ne s'arrêtait pas de si tôt.

La petite ville se réveilla avec cette nouvelle. Les smartphones se mirent à vibrer, les quotidiens arrivèrent sur le seuil des portes, et à la télévision, les journalistes relataient l'événement.

Dans sa chambre, Cooper Jones était l'un des premiers à découvrir ce qu'il venait de se passer. Son alarme sonnait six heures et avec elle tous les journaux auxquels il était abonné. Enfin, se dit-il, un fait divers à se mettre sous la dent.

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Julia Alléman détestait le lycée. Ironique puisqu'elle était également l'une des meilleurs élèves que Broadland ait connue. Elle voulait apprendre, aimait cela, certes, mais pas dans de telles conditions. Se mêler aux adolescents de son âge était le pire supplice qu'on pouvait lui infliger. Elle ne les comprenait pas, ne pouvait pas les supporter et le sentiment était globalement réciproque. Elle n'appréciait pas le support d'apprentissage et avait de grandes difficultés à sculpter sa pensée selon le modèle d'exigence scolaire.

Julia traînait les pieds de huit heures du matin jusqu'à seize heures, lorsque son calvaire prenait fin. À seize heures, elle pouvait enfin rentrer chez elle, étudier intensément, et se préparer pour une autre journée en enfer.

Ce matin-là n'était pas bien différent. Les couloirs du lycée de la paisible ville californienne, étaient plongés dans un silence qu'elle appréciait plus que tout. À huit heures du matin, peu d'élèves étaient présents, ils préféraient tous arriver cinq secondes avant que la sonnette ne retentisse. Julia profitait du quart d'heure disponible pour consulter des livres à la bibliothèque ou photocopier des documents importants, écouteurs dans les oreilles.

Hypnose (the wattys 2021)Where stories live. Discover now