Chapitre 39 : Tu ne m'as pas jugé, je ne te jugerais pas

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Ses paroles brisent peu à peu mes barrières or, je ne peux quant même pas lui dire ceci. 

-Tu ne m'as pas jugé, je ne te jugerais pas. Murmure-t-il. 

Après quelques secondes, je me relèves doucement sachant qu'il me regarde avec une petite lueur d'espoir dans son regard. 

-Je ne peux pas. Dis-je la voix rauque à cause de mes pleurs. 

-Pourquoi ? 

-Si je te dis tous...Tu...Tu m'en voudras...Je...

-Moi aussi je t'ai menti. 

-Pas autant que moi et...

-Mais si ton secret est si important que je le crois, tous ces mensonges sont justifiés. Dit-il en me coupant. 

-Je ne veux pas que tu caches ça aux Maraudeurs. C'est trop gros...

Savoir que je sais l'avenir tragique de tout le monde est déjà assez dure pour moi. Mais toi, Rémus, tu ne le supporteras pas... 

Contre toute attente, je vois une petite grimace se forme sur son visage et un éclat de colère dans son regard. 

-Arrête de me prendre pour une petite chose fragile. Je ne le suis pas. Et oui j'aurais peut-être des difficultés à garder ton secret. Mais je ne te trahirais pas. 

Après la trahison que je viens de découvrir, est-ce que je peux lui faire confiance ? 

Bien sûr que oui idiote. A mon époque, Rémus était une personne que j'admirais profondément et pour qui j'avais un très grand respect. Je ne pouvais pas m'empêcher de l'appeler Professeur lorsque je discutais avec lui malgré les nombreuses fois où il m'a demandé de l'appeler par son prénom

-Je ne veux pas t'imposer ça. Murmurais-je. 

Cette phrase est ma dernière barrière...La dernière avant avant que je lui dises tous. 

-Or moi je veux que tu le fasses. 

-Je veux que tu comprennes dans quoi tu t'engages. Ne prends pas cela à la légère ! Ce que je te diras...Aura de graves conséquences sur ta vie...La changera définitivement...

-Je ne prends pas cette décision à la légère je te l'assures. Ca fais plusieurs jours que j'essaie d'avoir cette conversation avec toi et j'y ai beaucoup réfléchi. 

-Alors assieds toi confortablement car ça va être long. 

Je respire une bon coup avant de commencer. 

-Tout d'abord il faut que tu saches que je ne viens pas de Salem. Que ma tante n'est pas notre professeur de métamorphose et que je ne suis pas de cette époque. Je suis née en 1979.Oui je viens du futur. Dis-je en faisant un sourire sans joie. Je suis une née-moldu , mes parents étaient dentistes...Enfin bref, à onze ans, j'ai reçu une lettre vraiment très étrange disant que j'étais une sorcière et que j'étais admise à Poudlard. Je me souviens qu'au début, je croyais que c'était une farce, mais lorsque j'ai cassé un vase à ma mère juste à cause d'une petite colère, j'ai été forcé d'y croire. Et lorsque Minerva McGonagall est arrivée en cher et en os chez moi, je n'avais plus aucun doute. J'avais lu tous les livres du programme car je ne voulais pas être désavantagée par rapport aux autres élèves qui savaient, eux, dés leurs naissances, qu'ils étaient des sorciers. Pendant le trajet dans le Poudlard Express j'ai rencontré mes meilleures amis, Harry et Ron. Même si ce n'était l'amour fou au début et qu'il a fallu qu'il me sauve d'un troll des montagnes dans les toilettes pour que je les apprécies, c'était une très belle amitié. En faite, dans ma chronologie, Harry était célèbre, très célèbre. C'est le seul être humain qui a su survivre au sortilège de mort lancé par Voldemort. En faite il a ricoché et s'est abattu sur le Lord en personne. Ce qui l'a temporairement privé de son corps, point sur lequel je reviendrais dans très peu de temps, or avant il faut que je t'en dis un peu plus sur Harry. 

Je regarde Rémus pour la première fois depuis le début de ma tirade et vois qu'il est un peu pâle, néanmoins il ne manque pas un seul mot. 

-Rémus, Harry est le fils de Lily et de James. 

Les yeux de Rémus prirent la forme de billes tellement ils étaient ronds. Or il secoua la tête une bonne fois pour reprendre ses esprits et je continue. 

-Harry était le portrait craché de James, sauf pour ses yeux. Il avait les mêmes yeux que Lily. Le fameux soir de la disparition de Tu-sais-qui, Harry n'avait qu'un an. Et il y avait une prophétie qui disait en gros qu'un bébé allait anéantir le lord et à ce moment il y avait deux bébés possibles. Le deuxième était Neville, le fils de Franck et Alice Londubat. Les deux couples et leurs enfants ont été sous le sortilège phidélias. Je ne sais pas qui a été le gardien du secret pour Alice et Franck, mais pour Lily et James ça a été Sirius puis Peter...

-Pourquoi ce changement ? Demanda t-il en me coupant. 

-Je pense que c'est pour éviter les soupçons. Sirius était le choix le plus logique, alors que Peter non. Mais finalement ce fut une énorme erreur.

-Qu'est-ce que tu veux dire par là ? 

Je prends la main de Rémus, sachant que les prochaines phrases qu'il va entendre serait sans doute les plus dures. Je la serre et le regarde dans les yeux et dit. 

-Peter vous a trahit, il était un mangemort...

-Non. Dit-il faiblement...

-Il a livré James et Lily a Voldemort...

-Non...Dit-il plus fort.

-Il s'est enfui mais Sirius l'a rattrapé. Mais ensuite il a fait exploser une rue rempli de moldu et s'est coupé des doigts puis ensuite transformé en rat pour disparaître. Tout ceci à mener à l'arrestation de Sirius et à sa condamnation à Azkaban. 

-Non ! C'est pas vrai Hermione ! Peter ne pourrais jamais ! Jamais faire ça ! 

Je le prends dans mes bras essayant de le calmer or je continue quant même. 

-Voldemort a tué James et Lily. Mais Lily a eu le temps de lancer une protection à Harry très ancienne et très puissante. Elle s'est sacrifiée pour Harry. Et grâce à son sacrifice, Harry a survécu. 

J'entend les sanglots de Rémus. Je le sens pleurer sur moi. Les positions étaient échangées. C'est lui qui pleure sur moi et qui s'accroche à moi. Et c'est moi qui le berce, impuissante face à sa réaction qui était pourtant évidente. Il doit se sentir comme moi, trahit par celui en qui il avait confiance. Mais pourtant sa douleur doit être immense comparé à la mienne. 

Car cette trahison allait lui gâcher la vie. 

Le présent est une chose, le passé en est une autreWhere stories live. Discover now