Éclaircie

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Ils étaient verts. Ce fut la première chose que je remarquai. Non pas son haussement d'épaule avant d'envoler sa veste encore humide pour l'accrocher au porte manteaux ou encore le sourire espiègle qui s'était étiré sur ses lèvres. Non c'était ces yeux. Ses yeux. Le vert qui les traversait et qui d'une drôle de façon me rappelait les miens, comme si je les voyais dans un miroir. Je baissai la tête, quelque peu troublée et sans que je sache pourquoi puis me mordis les joues avant de me secouer les esprits, me trouvant stupide.
Je me demandai un instant comment le docteur Raphaël Balthazar avait réagit quand il avait vu Lise, sa femme, pour la première fois, je lui poserais la question s'il est enclin à en parler.
Il m'avait raconté une fois le moment où il avait su qu'il ne pourrait plus jamais se passer d'elle. J'entends encore le trémolo dans sa voix alors que je m'enfuyais un peu plus dans mon sièges à chaque mots, touchée d'une manière qui m'était inconnue. Son regard s'était perdu dans le vide et il parlait. Il racontait. Il me racontait qu'ils s'étaient rencontrés grâce à des amis en commun à une soirée et que sa manière de danser comme si elle se foutait de tout et de tout le monde l'avait charmée. Que de fil en aiguille ils s'étaient revus plusieurs fois et qu'un soir elle l'avait emmené dans un aquarium fermé, ils avaient nagés, nus, les poissons autour d'eux. C'est là qu'il avait compris que c'était elle et personne d'autre.

Quand je relevai les yeux, la pièce était vide. Le jeune homme avait prit la clé de sa chambre et était monté dedans. Grâce avait certainement été préparé mon chocolat chaud et monsieur Pogo accueillir les autres résidents. Une sensation de solitude me frappa d'un coup et j'aurais aimé que Raphaël soit là, me disant comment agir, que faire. Mais j'étais seule dans le grand hall d'un grand hôtel perdu je ne sais où. Heureusement, mon ventre n'eut pas le temps de se nouer qu'une personne descendis les escaliers. Je la regarda, c'était la jeune femme qui était entrée quand je montais déposer mes bagages dans ma chambre. Elle sourit en me remarquant puis vint prendre place sur le fauteuil à ma droite, diriger en face d'un canapé vide.

- Je peux ? Demanda-t-elle.
- Allez-y. Répondis-je en souriant.

Elle s'assit en faisant craqué ses os avant de s'apprêter à parler, mais elle fut coupé par Grâce qui revenait avec mon chocolat chaud. Elle le déposa sur la table d'appoint à côté de moi puis demanda à l'autre jeune femme si elle désirait quelque chose. Elle commanda la même chose et la réceptionniste repartit avec son bruit de talon habituel.

- Vous semblez bien jeune pour résider ici toute seule, dit-elle avec un sourire amusé sur les lèvres.
- J'ai 17 ans. C'est mon psy qui m'a recommandé l'endroit.
- Vous voyez un psy ?
- On dirait bien, les aléas de la vie.

Je fis un maigre sourire en haussant les épaule. Je n'aurais su dire pourquoi à elle je lui disais la vérité mais elle dégageait une sorte de confiance qui donnait envie de s'attacher à elle.

- Je comprends.

Elle avait lâché ça avec un ton doux, presque maternelle. Elle ne devait pas avoir plus de 30 ans et avait des cheveux mi-longs bruns.

- Vanya Jazz, ajouta-t-elle en me tendant sa main.
- Celia Azraël, répondis-je en la serrant. Vous êtes violoniste, non ?
- Tout juste. Comment l'avez-vous deviné ?
- Et bien vous avez de la corne sur les doigts et puis toute à l'heure vous transportiez un bagage ressemblant à un étui à violon. Simple déduction.
- Vous aimez la musique ?
- Le rock surtout. Mais je trouve la musique classique apaisante.

Nous nous sourîmes mutuellement et le silence revint. Ce n'était pas un silence gênant, c'était un silence apaisant, quand on sait que la discussion est finie mais qu'elle pourra reprendre quand chacun aura finit de se perdre dans ses pensées. Grâce revint avec le deuxième chocolat chaud qu'elle déposa sur la même table que le mien, étant donné qu'elle était placé entre nos deux fauteuils. Vanya en sirota quelques gorgées alors mon regard se posait à nouveau sur les escaliers.
Quelques instant plus tard, une nouvelle personne les descendis. L'homme avec son air d'Antonio Banderas avec des cheveux longs. Toujours avec son air renfrogné de vieux flic grincheux, il prit place à côtés de nous.

Neige Where stories live. Discover now