éclipse | obx.1

chapitre 19. (confessions)

Et Angel Leighton était ce soleil, malgré ses cheveux couleur nuit. Si la lune avait besoin de son soleil, ce dernier était auto-suffisant, alors dépendre de quelqu'un était nouveau pour la jeune fille. Partout où elle allait, elle illuminait les gens qu'elle entourait, rayonnant quand un astre que personne ne pouvait éteindre. Même lorsque la plus longue des nuits durait, le soleil finissait toujours par se lever, repoussant alors les terribles prédateurs de la nuit, qui étaient bien plus dangereux en pleine journée.

Les deux astres étaient ensuite rentrés en collision, mais ils ne s'étaient pas détruits, du moins pas encore. Ils avaient simplement laissé l'univers les superposer sous forme d'éclipse car, lorsque le soleil et la lune tombèrent amoureux, le monde avait besoin d'eux, mais séparément. L'univers, dans toute sa bonté, autorisa néanmoins un soir, mais pas chaque année, où les deux amants pouvaient se retrouver et ne former qu'un pendant quelques minutes, jusqu'à la prochaine rencontre, où ils allaient à chaque fois profiter de leur temps pour s'enlacer, et oublier l'ouragan qui faisait rage au plus profond d'eux.

Mais pour l'instant, ils étaient en temps d'éclipse, permettant au blond d'observer le doux visage de sa brune se détendre au fur et à mesure des respirations qu'elle prenait. Elle semblait si reposée, tellement calme qu'il avait l'impression que le monde était enfin en paix, que tous les problèmes que les gens pouvaient rencontrer étaient désormais suspendus dans le temps. Cela faisait maintenant deux jours qu'ils n'étaient pas sortis dehors, qu'ils étaient restés dans la chambre de la jeune fille toute la journée, car cette dernière ne voulait pas laisser son blond reposer un pied dans sa maison. Mais il fallait bien qu'il y reparte un jour ou l'autre.

Il s'interdisait cependant de penser à son géniteur: tout ce qu'il avait, le vieil homme l'a toujours gâché, alors il n'allait certainement pas accepter son esprit divaguer vers la partie négative de sa vie quand il avait l'impression d'avoir Aphrodite à ses côtés, dans ce lit. La déesse de l'amour, de la beauté ou peu lui importait, ce qu'il comptait, c'était sa présence qui l'hypnotisait.

Cela faisait tellement longtemps qu'il la regardait qu'il était presque sûr que, s'il fermait ses yeux, il verrait encore son image, car elle était désormais encrée dans ses iris bleues. "C'est bizarre d'observer les gens comme ça JJ."  murmura-t-elle la voix enrouée.

- "J'y peux rien si même le matin tu m'hypnotises."

- "Depuis quand t'es devenu si niais?" se moqua en ouvrant les yeux. Elle bougea de sa place précédente pour grimper sur le torse du blond. Elle posa ses mains sous son menton avant de murmurer, "Hey."

- "Hey." sourit-il en enlaçant sa taille de ses bras. "Aujourd'hui on traine avec les Pogues, ça te dit?"

Elle hocha timidement la tête avant de se repositionner sur lui. Ils entendirent quelqu'un frapper à la porte de sa chambre avant que la porte ne s'ouvre, ne les faisant que paniquer de qui pourrait bien être derrière la fine paroi. "Pas de panique c'est moi." rassura Sofia lorsque sa tête dépassa l'embrasure de la porte. Les deux jeunes adolescents soufflèrent de soulagement. "Je me suis dis que je vous ramènerais le petit-déjeuner."

- "Vous vous êtes bien dit." sourit le blond sous la jeune fille.

Sofia ressentir son cœur se serrer de bonheur lorsqu'elle vit l'expression rayonnante de sa fille. Toute sa vie, elle avait attendu ce jour ou quelqu'un d'autre qu'elle-même la rendrait heureuse. Elle n'insultait pas sa confiance, loin de là, mais l'amour qu'une autre personne pouvait apporter était tellement différent de celui qu'on s'offrait à soi-même, et elle le savait.