Chapitre 37: Réconciliations

Începe de la început
                                    

- Répète ça? s'écrit Alex avec une pointe d'indignation dans la voix.

- Je... je ne savais pas. Enfin, ce qui est passé est passé. On ne peut rien y changer.

- Ouais, lâche-t-il sèchement avant de détourner le regard.

Il y a toujours un froid entre Alex et moi. Tout à l'heure, lorsque nous fuyions d'Alteran, nous ne pouvions pas vraiment nous y attarder: c'était une question de vie ou de mort. Mais à présent que l'adrénaline est tombée et que nous recommençons à agir normalement, je sens plus que jamais à quel point il est distant et contrarié. Il évite mon regard et s'assure que je ne l'approche pas trop. J'ai tenté au moins trois fois d'engager la conversation avec lui depuis que nous sommes sortis de la cité, mais chaque fois, il réussit à la clore très rapidement.

J'ai vraiment de la difficulté à me faire à l'idée qu'Alex tente de se distancer un peu de moi parce qu'il m'en veut toujours. Ça me déchire et fait naître en moi un horrible sentiment de culpabilité.

Je sais que nous nous approchons de chez Daniel lorsque les jolies habitations en pierre qui longeaient la rue laissent place à de vieux appartements de briques rouges.

- C'est ici, déclaré-je lorsque nous arrivons dans le quartier défavorisé.

Le jour, l'endroit peut avoir un certain charme, avec les vieilles bâtisses et les plantes grimpantes; mais la nuit, c'est carrément flippant. Les lampadaires qui se dressent fragilement au-dessus de nos têtes émettent un inquiétant grincement au moindre coup de vent. L'éclairage froid et saccadé qu'ils produisent sur le trottoir me donne l'impression que le monde marche au ralenti.

Je prends une grande inspiration. Ce n'est pas le moment d'abandonner. Je dois coûte que coûte parler à Daniel.

Je repère son appartement à l'autre extrémité de la longue rue.

- C'est celui-là, annoncé-je en pointant la porte menant à l'appartement de mon oncle.

- Veux-tu que nous t'accompagnions? me demande Jacob, inquiet.

Je secoue la tête.

- Non, ça va aller, assuré-je. Seulement, heu... (Je sens le rouge me monter aux joues.) Alex, ça t'embêterait de venir avec moi?

Je veux qu'il vienne. Il sera obligé de me parler et ça me donnera l'occasion de m'excuser.

Alex semble d'abord plutôt surpris, mais sa stupéfaction laisse rapidement place à de l'embarras. Il baisse la tête pour fixer le bout de ses pieds, une expression neutre au visage. Je le connais suffisamment pour savoir que, lorsqu'il emprunte cette posture, c'est parce qu'il est mal à l'aise.

Après quelques instants passés dans un lourd silence, il relève brièvement la tête pour lâcher un petit:

- Si tu y tiens... Ok.

Je ne peux m'empêcher de soupirer de soulagement.

- Super, commenté-je en un souffle. Dans ce cas, allons-y. (Je me tourne vers les autres.) Qu'allez-vous faire, pendant ce temps-là?

- S'amuser comme des petits fous, répond sarcastiquement Amé.

Je m'attendais à un éclat de rire de la part de Fabien suite à la remarque d'Amé, mais je constate que celui-ci demeure de marbre et se contente de regarder fixement Alex. J'ai envie de le gifler à la figure: a-t-il besoin d'être toujours aussi possessif? Je vais seulementme balader un peu avec Alex! Je le fusille du regard sans qu'il ne s'en aperçoive.

- Alors... On y va? me demande Alex en réajustant son manteau sur ses épaules.

- Oui, réponds-je rapidement avant de m'adresser aux autres. Nous serons revenus le plus vite possible.

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