-Vu ta tête, j'en déduis que ce n'était pas ton idée.

-Ça à l'air tellement facile pour lui.

-Quoi donc ?

-D'oublier qu'il est en couple.

-Pourquoi il oublierait qu'il est en couple ? Je suis pas spécialiste hein mais je connais un peu Len et il ne t'oublierait pas. Vous avez décidé ça quand ?

-En avril.

-Et il a couché avec une centaine de filles ?

-Une.

-Une seule ?

-Ouais. Je sais, je suis bête de m'inquiéter du coup surtout que je suis d'accord.

-T'as pas vraiment l'air d'accord.

-Je le suis. M'entêtais-je.

-Et toi ? Combien ?

-Personne !

-Pourtant vous êtes tous les deux libres.

-T'as déjà couché avec quelqu'un d'autre toi ?

-Oui. Le mois dernier, c'était nul à chier. Mais ne change pas de sujet Juliette.

-J'en serais pas capable.

-Parce que tu l'aimes ?

Je soupirais sans répondre mais elle ne renchérit pas.

-J'en serais pas capable. Répétais-je.

Eugénie avait toujours eu ce regard bienveillant qui poussait à la confession mais elle ne me demanda pas le fameux "pourquoi".

-J'ai déjà parfois du mal à ce qu'il me touche alors rien qu'imaginer qu'un inconnu puisse le faire ça m'horripile.

Elle ne me répondit pas, se contentant de boire pour me laisser le choix entre poursuivre ma confession ou changer de sujet.

-J'ai eu une relation compliqué avant Lénaïc.

-Je me rappelle ce que tu avais dis le jour où les garçons voulaient savoir en quoi on était redevables de nos exs.

-C'était un pervers, manipulateur qui m'a détruit aussi bien physiquement que mentalement. Ça fait huit ans et demi que je suis avec Lénaïc et j'ai encore du mal à oublier ce que cet enfoiré m'a fait. Je comprends qu'il ait besoin d'être avec quelqu'un qui est normal.

-T'es pas anormale.

Sa gorge semblait serrée.

-Il a toujours été patient, gentil, compréhensif.

-Donc tu le laisses coucher avec d'autres pour l'en remercier ?

-C'est sûr que dis comme ça...

-L'histoire de votre coup de foudre est entrée dans la légende. Mais une relation c'est donnant-donnant. T'es pas anormale et tu ne dois rien à Lénaïc.

-Je lui dois tout au contraire.

Ce fut au tour de ma gorge de se serrer.

-Je pensais jamais être capable de faire confiance à nouveau, d'aimer à nouveau. Et tout ça a été possible grâce à lui. Ça fait huit ans qu'il est parfait, même si on s'engueule souvent, mais je suis mitigée. On ne se voit pas beaucoup en ce moment et je suis consciente qu'on a tous les deux des besoins mais j'ai tellement peur de le perdre alors qu'il n'arrête pas de me dire que ça n'arrivera pas. Je croise des tas de beaux mecs qui pourraient potentiellement me plaire, si seulement j'étais pas terrorisée. Mais j'en suis incapable. Je ne peux pas me jeter sur quelqu'un sans encore penser qu'on va peut être me faire du mal. Len sait toujours s'y prendre. Il a été patient, il sait comment faire. J'ai l'impression qu'il n'y a que lui.

Coup de Foudreحيث تعيش القصص. اكتشف الآن