- Elle est haïssable, vraiment, je ne sais pas comment tu peux la supporter. Rien que le son de sa voix m'irrite, elle est égocentrique et manipulatrice comme pas possible, sérieusement elle se comporte comme Marie-Antoinette...

Price ne pu s'empêcher de rire face à la comparaison que son ancienne amante faisait de la française.

- Je ne l'écoute pas souvent parler à vrai dire, elle est jolie et elle n'est pas désagréable dans mon lit, c'est tout ce qu'il me fallait... En plus elle me traite comme une reine chaque fois que l'on se voit toutes les deux, c'est agréable. Même si c'est une snob hautaine et détestable au possible. Je sais qu'elle attend plus de moi, elle n'était pas enchantée de sentir ton parfum sur moi tout à l'heure. Je pense qu'elle est assez jalouse et possessive, ça m'embête un peu pour être honnête.

Ce fût au tour de la russe de rouler des yeux, frappant énergiquement sur sa cuisse, attérée.

- Pourquoi faut-il que tu fasses toujours les pires choix en terme de relation?

- Tu étais un de mes choix Elena, lâcha la brune avec un sourire en coin.

- Et bien, tu vois ce que je dis? Toujours.

Le léger rictus sur les lèvres de sa chef ne pouvait cacher son amusement à la réplique.

- Tu insinues que Carmen a fait un mauvaix choix?

- N'amène pas ma femme dans ce débat, râla l'agent aux cheveux sombres.

- Tu l'as amenée au moment où tu t'es évoquée comme un mauvais choix... Et si tu veux légitimement l'appeler ta femme, prends ton courage à deux mains et fais enfin ta demande.

La russe expira lourdement au coup bas de la brune avant de baisser les yeux sur son bureau timidement.

- Je ne peux pas lui demander tant que je ne suis pas sûre de sa réponse. Ce n'est pas une décision qui se prend à la légère, elle n'est peut être pas le genre de personne à vouloir s'engager de cette manière après seulement cinq ans...

Regina lâcha un rire qui fit relever les yeux à l'autre femme, lui lançant un regard noir afin de la faire cesser ses moqueries.

- Elena, ça fait un an que tu as acheté cette foutue bague, il serait temps de lui passer au doigt. Carmen est parfaitement du genre à vouloir un appartement à vous deux, un mariage, passer sa vie aux côtés de la femme qu'elle aime....

- Certes mais peut être pas avec moi.

- Tu te fiches de moi Moscovitch? Elle te regarde avec les yeux en cœur depuis le début, elle a toujours l'air complètement amoureuse quand elle parle de toi. Fais ta demande.

Le soupir provenant de la russe coupa définitivement court à la discussion, et si ce ne fût pas compréhensible la réplique qui suivit s'en chargea très bien. Elena n'avait pas évoqué cette conversation et elles ne l'auraient pas aujourd'hui.

- Quoi qu'il en soit Regina, laisse-moi travailler! Ta partenaire t'attends pour aller jusqu'au centre médico-légal, épargne là de ta mauvaise humeur pour le reste de la matinée s'il te plaît, elle vient juste d'arriver.

- Bien, chef.

La brune insista sur le "chef" avant de sortir du bureau de sa supérieure l'air entendu, aucune des deux femmes n'avaient envie de se disputer avec l'autre pour ce genre d'absurdité. Price remarqua donc la jeune femme qui l'attendait dans le couloir, ayant sûrement remarqué qu'elle était entrée dans le bureau d'Elena. La lumière lui permettait de mieux distinguer son ancienne stagiaire et amante qui n'avait pas énormément changé si ce n'est quelques tatouages qui s'étaient ajoutés à ceux qui maculaient ses bras. Sa silhouette était bien plus musclée par les entraînement auxquels la blonde avait du se heurter pour entrer au FSB. Son regard n'était plus tout à fait le même, plus froid qu'auparavant mais gardant cette étincelle d'impétuosité qui l'avait charmé autrefois. L'impulsivité de son étudiante l'avait charmée bien avant de l'effrayer, on pouvait facilement deviner à quel point le séjour en Russie de la femme l'avait changé. Tout comme Regina peu de temps après son retour de l'ex URSS, la blonde portait dans l'expression de son visage les marques de certains traumatismes qui ne se résolvent qu'avec le temps, profondément ancrés sous votre peau. L'orpheline avait déjà vécu bien assez la misère pour s'y résoudre à y retourner, mais parfois les choix ne sont pas aussi simple qu'ils en ont l'air.

Chasse à coeurs, à corps et à criTahanan ng mga kuwento. Tumuklas ngayon