-Fallais pas que tu ranges je l'aurais fais. Je me souvenais plus que t'arrivais aujourd'hui en fait, j'aurais fais un coup de ménage sinon.

Il se passa la main dans ses boucles encore mouillées en soupirant.
Il avait prit un sacré coup de vieux.

Ses yeux n'avaient jamais été aussi cernés et sa voix aussi rauque, ce qui s'expliquait par la quantité astronomique de mégots que j'avais trouvé.

C'était lui le plus sage de la bande et je le trouvais défoncé et déchiré. Les gars avaient dû laisser de la cons avant de partir et il ne s'était pas fait prier pour faire disparaître les preuves.

-Tu veux prendre une douche ?

-Ouais.

-Fais comme chez toi gros, il y a tout ce qui faut.

En sortant, je le trouvais encore en train de regrouper des feuilles volantes.

-T'écris toujours dans un carnet d'habitude. Lui fis-je remarquer.

Il avait horreur des feuilles volantes parce qu'il risquait de perdre une page d'une chanson et ça le faisait enrager.

-Il était plein.

J'haussais un sourcil comme pour dire : et t'as pas trouvé un endroit dans tout New York pour en acheter un neuf ?

-Elle m'en offrait dès que j'en avais besoin.

Ah.

L'inorganisation subite était donc liée à Eugénie.

Logique.

-Tu veux boire un truc ?

-Toi tu devrais boire un coup d'eau.

-Je suis pas si déchiré que ça.

-T'es loin d'être sobre.

-C'était pire hier.

-Pourquoi ?

-Parce que j'arrivais pas à arrêter de réfléchir.

-T'as faim ?

Si je le lançais dans le côté sentimental à peine arrivé, ces semaines allaient être interminables.

-Je sais pas.

-T'aurais envie de manger quoi ?

-Je sais pas.

-Un truc gras, t'as que la peau sur les os.

-C'est pas vrai.

Après un tour à Tesco et dans un fast food, on s'échoua dans le canapé pour manger nos burgers avec une bière.

-T'as des pistes sérieuses ?

-Je sais pas.

Il soupira.

-Je suis complètement largué. Je pensais arriver à commencer à vivre avec mais en fait non.

-Ça va venir.

-Ça fait 6 mois.

-Votre relation à duré 4 ans.

-Donc je vais chialer comme un con pendant 4 ans ?

-J'ai pas dis ça.

-Je croyais que le plus difficile était passé mais c'est de la torture de résister à l'envie de lui envoyer un message ou de prendre un avion pour Paris.

-Tu ne veux pas rentrer tant que tu ne te sentiras pas mieux ?

-Si je rentre maintenant, je vais chez elle et je la supplie d'oublier tout ce que je lui ai dis et de me reprendre.

Coup de FoudreWhere stories live. Discover now