Coup de Foudre

8

J'avais donc bien entendu.

-Je...

Je ne savais pas quoi dire.
Il soupira.

-On ne se voit pas beaucoup ces derniers temps.

-Oui.

-Ça fait quelques temps que je ressens une sorte de frustration....

-Donc on vient de baiser et tu me dis que tu veux en sauter une autre ?

-Pas une autre en particulier.

-Merveilleux !

-Juliette...

-Je t'écoute Lénaïc.

Il soupira une nouvelle fois avant de se passer une main dans les cheveux.
Je le connaissais, il hésitait à s'allumer une troisième clope.

-Je n'ai pas envie de coucher avec quelqu'un d'autre.

-C'est pourtant ce que tu suggères.

-Oui mais....

-Mais ?

-Ne te braque pas, j'essaye de t'expliquer comment je me sens.

Je me mordis la langue pour retenir une autre remarque sarcastique qui aurait ressemblé à "quand il s'agit de cul là tu cherches à communiquer"

Mais la discussion qui s'annonçait était importante pour l'avenir de notre couple. Je pris donc une grande inspiration pour tenter de faire abstraction de l'étau qui m'enserrait le cœur.

-Je t'écoute.

-Je t'aime Juliette. Je t'aime de tout mon cœur et tu le sais.

-Mais ?

-Mais des fois je me demande ce que ça ferait de...

Il s'arrêta pour soupirer une nouvelle fois.

-De coucher avec quelqu'un sans avoir à me demander en permanence comment le moindre effleurement sera prit.

Je changeais de position pour redresser mes genoux contre ma poitrine, comme si ça pouvait me protéger de ce qu'il venait de dire.

-Je t'aime...

-Tu l'as déjà dis. Soufflais-je, le cœur au bord des lèvres. Je croyais que ce ne te posait pas de problème.

En plus d'être pathétique, tu es naïve ma pauvre Juliette.

-Ça ne me pose pas de problème.

-Ne mens pas, pas après ce que tu viens de me dire.

-Il n'y a pas que ça. On ne se voit pas beaucoup. C'était bien quand j'étais dans l'euphorie du début de carrière tout ça, mais là le rythme se stabilise mais pas assez pour que je vienne te voir.

-Tu veux qu'on se sépare.

-Non.

-Mais je ne te suffit pas. Plus.

-Tu me suffiras toujours Juliette, c'est juste que....

-T'en as eu envie ?

-De quoi ?

-Une autre que moi ?

Une idée effroyable me traversa.

-Tu l'as déjà fais ?

-Je ne t'ai pas trompé. Et je ne le ferais pas.

-Mais tu en as eu envie.

-Pas avec quelqu'un en particulier.