-Je suis morte de fatigue. Bonne nuit.

Lénaïc récupéra ma valise des mains de mon agent avant de me suivre jusque dans l'immense chambre qui m'avait été réservée.

-Tu sais que tu peux enlever tes lunettes maintenant qu'on est que tous les deux. Lâcha Len après avoir posé nos affaires.

-Non je suis hideuse.

-Arrête.

-J'ai encore mal aux yeux d'avoir pleuré, je dois ressembler à rien.

Il s'avança pour lever lentement ses mains à hauteur de mon visage pour les porter sur les branches des lunettes avant de me les retirer en douceur. Son regard se fixa sur mes yeux et ne s'en détourna pas alors même que je devais avoir une tête à faire peur.

-Comment tu te sens ?

Ma lèvre inférieure se mit à trembler alors que j'haussais les épaules.

-Tu peux me le dire.

-Mal.

Et je sentis mes yeux se remplir à nouveau de larmes.

-Je suis là maintenant.

Il murmurait et se pencha à nouveau vers mon visage pour embrasser d'abord mes paupières closes, puis mes joues baignées de larmes.

-Je suis avec toi Juliette.

-Merci. Reniflais-je.

-C'est le moins que je puisse faire.

Il reprit sa pluie de baisers avant de la poursuivre dans mon cou puis de revenir à mes lèvres.

-Tu m'as vraiment manqué.

-Toi aussi.

-Tu veux prendre une douche ?

J'hochais la tête et il me lâcha après un dernier baiser sur mon front.

-Vas y d'abord.

J'aurais aimé lui demander de venir avec moi.
J'avais envie de lui demander de venir avec moi.
Mais j'en étais incapable, les poils sur mes bras se hérissèrent rien qu'à l'idée de ses mains sur mon corps.

-Merci.

Il s'efforça de me rendre mon sourire forcé et je l'abandonnais dans la chambre.

Encore une fois, devait-il de dire, il se mettait entre nous et nous privait de la joie de se retrouver et du cadre idyllique de cette chambre d'hôtel.

Après une douche rapide, à température normale, je m'enroulais dans un peignoir et me séchais les cheveux avant de regagner la chambre.

-C'est bon t'as fini ?

-Oui.

Il passa à côté de moi en faisant attention à ne pas me toucher.

-Len...

Je suis désolée d'encore te faire vivre ça.

-Oui ?

-Je suis contente que tu sois là.

-Je suis content d'être là. M'assura t-il avant de disparaître dans la salle de bain.

J'avais l'impression qu'on était de retour à la case départ.

Il n'avait fallu que cinq minutes en sa compagnie pour écrouler huit ans de guérison.

Un énième soupir m'échappa et je me dirigeais vers le lit.
Mon cœur se serra en tirant le coin droit de la couette : ma taie d'oreiller en satin était déjà en place.
Il y avait pensé.
En plus d'être traumatisée, j'étais mannequin et n'arrêtait jamais de le harceler avec les soins que je devais faire sans arrêt pour mon visage, mon corps ou encore mes cheveux. Pour ne pas casser mes cheveux et les préserver des ravages de la laque et tout autre produit, je trainais avec moi une taie d'oreiller en satin que Len avait consciencieusement enfilé sur mon oreiller.

Coup de FoudreWhere stories live. Discover now