Lucas me fait tourner la tête et essuie mes joues. Je pleure. J'ai mal. D'un seul coup, tout se contracte en moi et je sens une énorme contraction. Je n'en ai jamais de si fortes et je pleure de plus belle.

- Léo, ça va aller. On va à l'hôpital d'accord ? Je me dépêche.

Puis il quitte le véhicule et je ne comprends pas. Pourquoi il s'en va ? Pourquoi me laisse-t-il seule ? J'ai besoin de lui !

- Non, reste !

Je regarde tout autour de moi et vois mon frère discuter avec une femme et un homme. Une autre contraction me fait paniquer. J'ai tellement mal ! J'ouvre la fenêtre.

- Lucas ! m'écrié-je.

- J'arrive.

Il reprend sa place quelques secondes plus tard et démarre rapidement.

- J'ai mal, Lucas... J'ai tellement mal, je t'en prie dépêche-toi...

- On y va. Je me dépêche. Tout va bien se passer d'accord.

- Non ça ne va pas ! crié-je. Je ne le sens pas dans mon ventre, Lucas ! Mon fils, il ne bouge plus, il est peut-être...

- On va à l'hôpital, ma puce, me coupe-t-il doucement. Ton fils va bien.

- Mais je le sens plus bouger ! Il bouge tout le temps et...

Une troisième contraction me fait hurler à la fois de douleur et de peur. Je ne sais pas si mon bébé va bien, je ne peux pas me calmer.

Lucas me parle, essaie de me rassurer mais rien ne va. Je me fiche de ce qu'il me dit, je ne pense qu'à mon bébé et à ma douleur.

- Faut que j'appelle Alexis, me rappelé-je soudainement. Si je perds le bébé et qu'il n'est pas là...

- On arrive, regarde. L'hôpital est juste là. Ça va aller.

- Arrête de dire que ça va aller ! Tu ne sais pas et moi non plus alors arrête ! Arrête de parler, arrête de vouloir me rassurer parce que je vais péter un plomb. Gare toi, vite.

Je deviens hystérique.

Il entre sur le parking et se gare au plus près de l'entrée des urgences pendant que je pleure encore et encore. Il m'aide à sortir de la voiture et c'est avec une énième contraction que nous passons la porte. Je suis prise en charge immédiatement mais ça ne m'empêche pas d'angoisser davantage. J'ai tellement peur.

Alexis

Lorsque j'arrive à l'hôpital, je suis en panique. J'aborde brusquement une infirmière afin de savoir où est la femme que j'aime. Elle me fait patienter durant quelques minutes interminables et je finis par avoir l'information tant attendue. Je me précipite vers l'ascenseur, cours dans les couloirs et débarque en trombe dans la chambre. Léonie est allongée dans un lit, les mains posées sur son gros ventre rond. Elle est réveillée et me sourit, alors que je me mets à pleurer.

- Tout va bien, dit-elle simplement.

Il ne m'en faut pas plus pour m'avancer vers elle et la prendre dans mes bras. Je sanglote comme un enfant, à la fois soulagé de la voir réveillée, mais aussi apeuré de la voir dans ce lit d'hôpital. Elle est dans un hôpital à cause d'un accident de voiture alors rien ne va.

Léo glisse ses mains dans mes cheveux et me répète encore et encore que tout va bien, que notre fils est toujours bien au chaud dans son ventre et qu'il est en parfaite santé. J'entends ses mots et j'écoute sa voix durant de très longues minutes. Ça me rassure et me calme un peu.

Lorsque je me sépare d'elle, je m'essuie le visage, puis le sien qui est tout autant maculé de larmes. Elle attrape ensuite ma main et la pose sur son ventre nu. Je sens et je vois le mouvement de notre enfant. Il est toujours là. Et Léo aussi. Il ne m'ont pas abandonné eux aussi.

Le braceletWhere stories live. Discover now