Chapitre 20 -Morte ou...

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-Vous jouez très bien, me complimente la reine en se décidant à entrer.

-Merci, mais je ne mérite pas tant d'éloge, Majesté, et j'ai entendu dire que vous êtes aussi excellente dans ce domaine.

Je tente de reprendre contenance. Je n'aime pas qu'on m'écoute jouer de la musique, c'est comme si on volait tout ce que je ne peux pas dire et que je mets dans la musique.

La reine sourit en se rappelant sa jeunesse, peut-être. Elle s'assoit sur le canapé et me sourit d'un air rassurant.

-Vous savez donner une consistance à ce que vous jouez, dit-elle, pensive. Beaucoup de gens se disent musiciens, mais ils ne le sont pour rien ni personne.

-Si vous le dites, marmonnais-je en baissant les yeux.

Qu'est-ce que vais bien pouvoir faire, moi avec la reine pendant dix minutes ?

-Je ne vous ai pas encore remercié de nous avoir sauvé, continue-t-elle avec un air impressionné et pur.

Je sais qu'elle ne le dit pas juste par devoir.

-C'est juste l'instinct de survie, je ne l'ai pas fait spécialement pour quelqu'un...

-Mais vous nous avez laissé passer d'abord. C'est admirable.

-Hum... si vous le dites, fis-je peu convaincue.

La reine pose un regard pénétrant sur moi, comme si elle voulait sonder mon âme. Elle a exactement les mêmes yeux que Marcus d'ailleurs.

-Peu importe pour qui vous l'avez fait, vous avez sauvé mes enfants, et pour cela je vous en serai infiniment reconnaissante, déclare-t-elle d'un air sérieux.

-Avez-vous déjà subit une telle attaque, Majesté ? L'interrogeais-je en profitant de la situation.

-Jamais, c'est très préoccupant. J'ai l'impression que la situation nous glisse entre les doigts, tout ce que je me suis évertuée à bâtir depuis mon ascension jusqu'au trône.

La première Sélectionnée arrive et les autres la suivent d'un air timide et bien ébranlé par les récents évènements.

La soirée se déroule sur un ton léger et agréable, et j'oublie presque le baiser échangé avec Laspen. Presque. Aliénor et Elizabeth finissent même par nous rejoindre, et même si personne ne rit vraiment, j'ai comme l'impression qu'on se comprend dans l'horreur de cette journée.

De retour dans ma chambre, je découvre Marcus sur le balcon.

-Mais qu'est-ce qui ne va pas avec toi ? J'ai cru que c'était un croque-mort ! M'écriais-je la surprise passée.

Il se moque évidemment et m'indique de le rejoindre.

-Stasie, il faut que tu quittes la Sélection, finit-il par lâcher.

J'écarquille les yeux sans comprendre.

-Quoi ? D'abord c'est impossible, ce n'est pas moi qui décide et ensuite j'ai besoin de cet argent !

C'est faux, avec ce que j'ai gagné en une semaine, j'aurais peut-être de quoi emmener ma mère chez un psy et de quoi survivre jusqu'à ma majorité. Mais je pressens qu'il va me falloir un maximum d'arguments.

-C'est trop dangereux ici pour toi ! Fait-il avec véhémence.

-Si tu parles des renégats, on s'en est bien sortit aujourd'hui, non ?

-De justesse ! Et puis je ne parlais pas de ça !

Ses yeux d'ordinaires clairs s'assombrissent.

La Sélection : les SuccesseursOpowieści tętniące życiem. Odkryj je teraz