Comète

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Je tournais la tête vers lui pour lui sourire mais il semblait un peu perturbé.

Il s'attendait à ce que je n'aille pas jusqu'au bout ?

Le doute n'était-il pas normal à quelques instant de s'engager pour la vie ?

Cependant, je lus dans ses yeux quelque chose qui me percuta.

"ne te mens pas à toi même"

-Papa...

-Je pourrais citer du Molière pour palier la disparition de la mariée.

-Merci.

-Vas, avant que quelqu'un ne trouve le temps trop long.

Je le pris dans mes bras.

-Merci papa. Merci. Dis juste que...

-Je vais trouver, ne t'inquiète pas.

Je l'embrassais avant de me tourner vers la deuxième porte.

Et si il n'était plus là ?

Je passerais pour une vraie conne.

N'en étais-je pas déjà une en désertant mon mariage ?

Après avoir poussé la porte, je me rendis d'abord compte qu'il pleuvait.
Je fis quelques pas sur le perron avant de rejeter ma tête en arrière pour sentir l'effet rafraîchissant des gouttes sur mon visage qui bouillonnait.
Un soupir immense m'échappa et même un petit sourire qui disparu quand je redirigeais mon regard sur le parvis.

Il était là.

Adossé à sa voiture.

Son regard se posa sur moi mais il ne sembla pas me reconnaître.

Mes jambes retrouvèrent alors leur utilité et je m'élançais.
Je ne pensais plus qu'à une chose : fuir avant qu'Andréas ne puisse me rattraper. Fuir avant de provoquer une immense scène digne des plus grands mélodrame.

-Démarre ! Criais-je une première fois.

Ses yeux s'écarquillèrent.

-Démarre ! Vite !

Il se décolla de la voiture pour en faire le tour et grimper sur le siège conducteur.

Je courais toujours, priant pour ni glisser, ni tomber.
Je le mériterais, mon karma me le ferait payer tôt ou tard de toute manière, autant que ce soit maintenant.

Il avait mit le contact et mes mains tremblantes cherchaient la poignée de la portière arrière.
Je me jetais sur la banquette arrière avant de ramasser la tonne de tulle et de dentelle dans la voiture pour pouvoir refermer la portière.

-Démarre !

Il s'élança alors que j'étais allongée à l'arrière, noyée dans mes jupons.

-Oh mon dieu ! Qu'est-ce que je fais ? Oh mon dieu.

-Tu veux que je te ramène ?

-Surtout pas !

Ça y était.
L'arrêt cardiaque était pour maintenant.

Mais non, c'est là que le karma arriva.

Mourir sur place aurait été bien trop simple.

J'allais vivre bien longtemps pour pouvoir me souvenir chaque jour de ce que j'avais fais.

Ballotée à droite à gauche, la culpabilité se mit à me ronger et mes larmes à couler.

-On peut toujours...