— Fais extrêmement attention à ce type, me dit mon patron et je regarde sa main et son visage, tour à tour. Il est dangereux, commence-t-il mais je le coupe brusquement, n'appréciant pas notre proximité ou ce contact physique anodin.
  — Je comprends, répondis-je, esquissant un sourire poli. Lâchez-moi la main, ajoutais-je, tâchant de garder ma voix neutre et calme.

   Mon patron obéit à ma demande alors que j'exécute l'ordre qu'il m'a octroyé quelques minutes plus tôt. Je sors de la salle, me dirigeant vers la section D, composée des fous les plus mentalement instables.

   Ressemblant ironiquement à une pierre tombale, ce qui, selon moi, était plutôt amusant, la porte d'entrée vers la Section D arborait une pancarte placardée sur la porte, similaire aux avertissements de chasseur qu'on trouvait dans les forêts.

   On pouvait y lire une restriction qui ne permettait qu'aux employés d'y entrer.

   Je passe ma carte magnétique dans la fente, tout en pensant à la réaction étrange du patron.

   Qui était ce type? Et pourquoi faisait-il aussi peur que ça à notre patron, lui à la nature si fière et arrogante?

Je jette un coup d'œil inquisiteur au dossier de mon futur patient, me disant en souriant que j'allais décortiquer tous les détails inscrits sur ses feuilles ce soir, pour comprendre le passé de ce patient et la raison pour laquelle il se trouvait ici.

   Au moment où j'entre cette partie du bâtiment, le fait que je me trouvais bel et bien dans la section D me percute aussi brutalement qu'un accident de voiture.

   Les voix crachant des mots incompréhensibles, les gémissements touchant la gamme entière possible des cordes vocales humaines, le couloir dépourvu d'infirmières à la mine sombre, qu'on pouvait trouver dans les autres secteurs, mais qui n'étaient pas là, évitant méticuleusement cet endroit.


— Rien n'a changé par ici, me dis-je, la porte que j'avais empruntée claquant fortement en arrière de moi, comme si on m'avait enfermé ici.

   Attiré par le bruit de la porte, les patients commencèrent à s'exciter, sautant sur leur chaise, sur laquelle ils étaient enchainée toute la journée à ne rien faire. Ils étaient déclencheurs de nombreuses plaintes et gémissements, témoins des manifestations bruyantes des autres.

   La sécurité était stricte dans cet asile. Il regroupait les personnes les plus dangereuses du pays, tous ayant aboutis ici pour une raison que je tâchais d'éviter d'entendre à chaque fois qu'on m'attribuait un nouveau patient.

   Viol, meurtre, parricide, matricide.

   J'ai vu de tout.

   Ses malfrats venaient ici après s'être fait jugés comme instables mais ils ne le devenaient vraiment que lorsqu'ils réalisaient la façon dont le temps passait si lentement ici, agonisant un peu plus à chaque jour, juste assez pour faire durer leur déclin, un événement planifié depuis leur entrée dans cet asile.

   C'est à ce moment qu'ils devenaient réellement fous.


  Les bruits se multipliaient, me donnant l'impression d'être au beau milieu d'un zoo. C'était comme si j'étais devant une cage de macaques, qui se bataillaient tous pour une banane.

   Tout cela faisait partie de mon nouveau travail et je m'habituais doucement à une cacophonie pareille, quoi qu'elle était amplifiée dans le secteur D.

   Je m'avance, regardant dans le dossier le numéro de chambre.

  — D-2, lis-je à haute voix, me dirigeant vers la chambre en question.

𝐕𝐄𝐍𝐃𝐄𝐓𝐓𝐀 | 𝘱.𝘫𝘮Where stories live. Discover now