Stress Post-traumatique [ Marquez Brothers]

6.

Marc Marquez

Valentino me pousse alors qu'on se balade dans le jardin de chez mes parents. Les fleurs et les arbustes sont magnifique et c'est la première fois depuis longtemps que je peux en profiter. L'italien marche lentement pour que je profite de chaque centimètre du jardin. Le silence fait du bien mais je sais qu'il ne durera pas. Il doit sans doute se demander pourquoi j'ai autant craché sur le dos d'Alex. Du moins, il doit se demander pourquoi je ne me suis pas juste tu. J'aurais pu. J'aurais peut être dû. Mais je suis paralysé, je n'ai aucun souvenir et d'après ce qu'on m'a dit, c'est à cause d'Alex. Donc je ne peux pas juste accepter. Je ne peux pas juste le voir se tenir debout devant moi. Ça m'est insupportable.

"Vous avez tous les deux...

- ne fais pas ça, Val... Ne prends pas sa défense.

- Je dis juste qu'il a été secoué aussi. Il est traumatisé et tout le monde lui tourne le dos. Il a juste besoin de son grand frère.

- Et moi, j'ai besoin de mes jambes !"

Le silence retombe entre nous alors que l'italien souffle. Alex n'est pas seul. Il a Luca. Il a ses fans qui le soutiennent. Il a notre père. Il ira très bien tout seul. On continue à se promener et Valentino fini par se mettre devant moi. Je sais que je ne vais pas avoir le choix de l'écouter, il va pas me lâcher avec, sinon.

"Alex est traumatisé. Réellement. Je n'essaye pas de prendre sa défense mais.... Tes parents lui en veulent. Tu lui en veut. Les 3 quarts de ses fans lui crachent dessus. Les tiens en profite pour l'enfoncer. Il est seul contre tous. Il n'a que Luca avec lui officiellement et ça va le peser.

- Il a détruit ma fin de carrière ! Val tu ne peux pas le demander de juste lui pardonner.

- Ce n'est pas ce que je te demande. Je te demande de lui parler. Comme un adulte. Essayer de comprendre ce qu'il se passe dans sa tête. Dans son cœur. Je croyais que vous partagiez tout ? La douleur, vos blessures, ça devrait être partagé aussi.

- Qu'il...

- Pas comme ça, Marc ! Tu le sais ! Essaye. Juste... Essaye. S'il te plaît."

Je souffle mais hoche la tête. Je sais très bien qu'il ne va pas me lâcher sinon et qu'il insistera pour me pousser à au moins parler avec mon cadet. Il commence à me pousser vers la maison et je sais que c'est maintenant qu'il veut que je le fasse. Il fait chier !

Quand on arrive dans la chambre de mon cadet, celui ci est dos à la porte, en train de regarder dans le jardin. Luca me lance un regard et me sourit faiblement. Il se lève et rejoint son propre frère avant de sortir de la chambre.

"Je suis là seulement parce que Vale voulait que je te parle."

Je le vois se tendre. Je vois ses épaules s'affaiser. J'ouvre la porte et remarque que les italiens sont partis. Je la referme.

"J'ai aucune envie de te parler. Qu'on soit clair. Mais regarde moi, au moins. Tourne toi et regarde moi droit dans les yeux."

Il se tourne et nos regards se croisent. Les cernes qu'il a prouve qu'il dort peu. Parfait. Son regard mélange des dizaines de sentiments. Peur. Angoisse. Tristesse. Culpabilité. Fatigue. Haine.

" Je te déteste. Tu as brisé ma vie, Alex. J'espère que tu te déteste aussi. Que tu n'arrives plus à te regarder dans un miroir. Et quand je serais apte à aller devant les journalistes, ne sois pas étonné si je t'enfonce. Je ne t'aiderais pas à te sortir de la merde dans laquelle tu t'es mis cette fois. C'est tout l'inverse de ce que Vale voulait que je te dise, mais c'est comme ça. Je te déteste. D'une haine sans nom. Pourquoi t'as fait ça ? Qu'est ce qui t'a pris ! Qu'est ce qu'il s'est passé ? "

Il me fixe sans parler, le regard à moitié dans le vide. Je m'approche et il détourne la tête pour ne pas avoir à me regarder.

" Explique moi, putain ! "

Il reste silencieux, le regard fixé sur un mur.

" Les parents te détestent. Je te déteste. Alors qu'est ce que tu fais encore sous ce toit, Alex ? "

Je vois sa lèvre trembler et les larmes dans son regard. Je recule et sors de sa chambre.

" Tu devrais te barrer. Si t'as un tant soi peu de respect pour moi : casse toi. "

Je sors en claquant la porte du mieux que je peux malgré que je sois en fauteuil roulant. Valentino et Luca arrivent au bout du couloir.

"On a pas réussi à parler. Désolé, Vale. Luca, ton pote t'attend.

- Il a décroché un mot, au moins ?"

Je fixe le plus jeune et secoue la tête. Il souffle et retourne dans la chambre de son meilleur ami.

"Ton frère n'a qu'à peine parler depuis sa sortie du coma. Vraiment très peu. Beaucoup trop peu."

Je hausse les épaules et me dirige vers ma chambre. Vale me suit et m'aide. Ce mec est parfait.