— Pourquoi moi faire ça ?

— J'ai vu comment tu le regardais ce matin, sourit Mélandrie.

— Moi pas connaître. Moi méfiant ! Se défendit-il.

— Tu ne me connaissais pas non plus quand tu m'as rencontrée et pourtant tu m'as emmenée chez toi pour me soigner.

— Moi... Moi... balbutia le petit démon en quête d'un argument valable.

— Enfin bref, ne fais pas de bêtise.

À ces mots, la jeune démone repartit en direction des charrettes et du camp que les autres membres de l'expédition avaient commencé à monter. Pour des créatures qui voyaient parfaitement dans le noir, n'avaient pas besoin de dormir et qui se trouvaient dans un environnement où les nuits étaient loin d'être froides, ils n'avaient pas grand-chose à installer.

La plupart en profitaient donc pour se dégourdir un peu les muscles avec quelques exercices physiques tandis que d'autres parlaient entre eux, tout simplement. Après avoir observé le camp sans trouver ce qu'elle cherchait, c'est vers ces personnes que la jeune démone se tourna.

— Excusez-moi, sauriez-vous par hasard où se trouve dame Bahia ?

— Elle doit être dans sa voiture, par ici, indiqua le démon en pointant un rassemblement de charrettes. Je pense que tu n'auras aucun mal à trouver laquelle c'est.

— Merci.

Se rendant à l'endroit indiqué, Mélandrie n'eut en effet aucun mal à trouver celle de Bahia. Un seul de ces moyens de transport était entièrement en bois, pourvu d'une porte pour avoir un habitacle totalement fermé ainsi qu'un garde de chaque côté. Celle-ci était aussi deux fois plus grande que la voiture dans laquelle elle avait voyagé et la hauteur de celle-ci devait permettre de s'y mettre debout sans aucune difficulté pour les démons qui avaient une taille humaine.

Tandis qu'elle s'avançait vers la voiture, les gardes se resserrèrent peu à peu et finirent par bloquer la porte. Tous deux n'avaient pas l'air commode et montraient clairement qu'elle n'était pas la bienvenue. Malgré tout, Mélandrie fit comme si de rien était et s'arrêta juste devant eux, sans montrer une quelconque peur ou hésitation.

— Dame Bahia est là ? J'ai besoin de lui parler.

— Elle ne veut pas être dérangée, répondit sèchement le garde de gauche.

— S'il vous plaît, dites-lui au moins que...

— Retourne d'où tu viens ! cracha immédiatement le second sans lui laisser le temps de finir.

— Je commence à en avoir marre de me faire jeter comme ça par tout le monde, grommela-t-elle en serrant les poings.

Bien qu'elle ne veuille pas se lancer dans une confrontation, ce commentaire et son attitude avec les poings serrés durent donner aux gardes l'impression qu'elle ne venait pas uniquement pour discuter. Ceux-ci adoptèrent alors une posture plus imposante et firent clairement comprendre par ces gestes qu'elle n'était pas la bienvenue.

— Dégage avant qu'on te brise en deux ! grogna le premier.

Tandis qu'elle hésitait entre obéir et partir ou continuer à insister, la porte de la caravane s'ouvrit. Le bruit qu'ils avaient fait devait être parvenu jusqu'à elle.

— Mais qu'est-ce qui se passe ? Mel ? Qu'est-ce que tu fais là ?

— Je voulais vous parler mais...

— Eh bien pourquoi tu n'es pas entrée ?

— C'est ce que j'essayais de faire mais vos gardes...

Mélandrie Tome 2 : Le plan démoniaqueWhere stories live. Discover now