Lettre à mon aimé

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Puisque je ne suis pas douée avec les mots lorsque j'essaie de te parler, il se peut que j'en vole quelques uns à Monsieur Darcy (Orgueils & Préjugés au cas où t'es pas la ref). « J'écris sans la moindre intention de te chagriner ou de m'humilier moi-même, en m'arrêtant à des désirs, qui pour notre bonheur mutuel, ne sauraient être trop tôt oubliés ; et la peine que cette lettre coûte à tracer et à parcourir, aurait été épargnée, si ma réputation n'exigeait qu'elle fût écrite et lue. Il faut donc que tu pardonnes la liberté avec laquelle je demande ton attention ; ton cœur, je le sais, me l'accordera qu'à regret, mais je l'attends de ta justice... »

Je sais pas vraiment par où je dois commencer. Je fais ça pour la deuxième fois, et les deux fois étaient pour la même personne, puis il a de grande chance pour que je m'emmêle les pinceaux. Tout d'abord, je tiens à m'excuser un milliard de fois auprès de toi, pour toutes les semaines passés, je t'ai mené la vie dure alors que tu as toi-même tes propres problèmes. Le hic, c'est que j'allais tellement mal moi-même que je refusais de l'admettre. J'essayais tant bien qu'mal de me persuader que j'allais bien et que je n'avais pas fait de rechute. En réalité, j'ai compris que ça allait pas quand tu m'as dit qu'on arrêtait tout et que tu étais à Nancy. Je sais que ce n'est pas une excuse. Ça excuse rien du tout, je le sais bien. A ce moment-là, quand j'ai compris que je m'en sortirais pas seule car j'avais trop attendue, tout ce que je voulais c'était t'avoir auprès de moi, que tu me prennes dans tes bras et que tu me dises que tout irait bien. Une nouvelle fois, je m'excuse d'avoir eu cette pensée, c'était tellement égoïste de ma part. Je m'en veux tellement pour tout. J'ai passé une semaine horrible, je n'avais plus goût à rien, je ne daignais même plus me lever le matin, ni pour faire le ménage ou la cuisine. Je pensais que j'étais dans un tel état parce que tu n'allais plus faire partie de ma vie, mais encore une fois je me trompais. La cause était bien plus ancienne, bien plus encré en moi. Puis.. Tu es réapparu, l'espace d'un instant, d'une nuit. Au début, je pensais que tu allais récupéré tes affaires et sans même me jeter un regard, partir. Or, tu t'es assis, tu m'as parlé, tu m'as fais pleuré puis tu es resté... A cause de ce putain de couvre-feu, certes. Encore une fois, putain, je m'excuse. J'ai forcé pour qu'on couche ensemble, tu me disais non et j'ai tellement insisté, mais je le voulais tellement, j'en avais tellement envie. Je voulais te montrer que sur ce plan-là, j'étais irremplaçable, et que peut-être, tu changerais d'avis. Mais plus la nuit avançait, plus je comprenais que tu n'avais plus envie de moi et que j'avais beau tout donné, c'était belle et bien fini. Puis, tu as fini par partir, j'avais beau te supplier, tu étais décidé... Oh, j'ai tellement pleuré ce jour-là... Malheureusement, c'est ce jour où mes idées noires sont apparus. Je ne t'accuse pas à tord. Ce n'est pas toi, ce n'est pas ta faute. C'est de ma faute. Je ne suis crue plus fort que je ne le suis en réalité. J'encaissais, j'encaissais... Puis, j'en ai eu marre d'encaisser. Ses dernières semaines, j'étais devenue une personne mauvaise, égoïste et négative. Alors, je comprends que pour ton bien à toi, tu es voulu t'en éloigner. Te parler comme je l'ai fais n'aurait jamais dû arriver, je le regrette tellement, et je suis vraiment désolée. Oh Kiliam... Comme je regrette si tu savais !

Mais, tu sais, je pense que lorsqu'on ne va pas bien et qu'on refuse de le voir, on rentre dans un déni profond. Et, j'ai tellement fait pour les personnes que j'aime, j'ai tellement donné et rien eu en retour, non pas que je demande quoique ce soit, que ça m'a consumé de l'intérieur. Et, je pensais pouvoir m'en sortir toute seule, je me pensais plus forte. Je ne voulais pas d'aide, je ne voulais plus me battre pour quoi ou qui que ce soit. Une nouvelle fois, je ne dis pas ça pour faire mon intéressante, ou tourner autour de ma personne, ou pour que tu me prennes en pitié, ou même pour que tu reviennes. Je veux simplement que tu comprennes que la fille à qui tu avais affaire depuis quelques semaines, ce n'était plus moi. Tous ses pétages de plomb, ses crises, montrait à quel point je n'allais pas bien et que je n'étais plus moi-même. C'est entièrement de ma faute si ça n'a pas marché entre nous, les fois où tu voulais essayer. Ce n'était pas le bon moment, ou alors tu as raison, peut-être que je ne serai jamais assez bien pour toi. En tout cas, je ne veux pas que tu restes sur cette image négative de moi. J'ai bien vu dans la nuit de notre dernière nuit ensemble, que la façon dont tu me regardais avait changé. J'ai pris du recul sur tout ça, et j'y ai vu du dégoût, et que tu voulais être partout ailleurs tant que ce n'était pas avec moi.

Je regrette tellement tout ça, j'espère que tu comprendras le message que je souhaite te faire passer et les mots que contiennent cette lettre. Si je pouvais tout effacer pour revenir en arrière, crois-moi que je le ferai. Si je pouvais revenir à cette époque où on s'amusait dans ma voiture en fin de close... Comme on s'amusait ! C'était plus simple entre nous et c'est ça que j'aimais en toi. Tu ne me jurais pas fidélité, mais je pouvais voir dans tes yeux que tu me désirais moi, et personnes d'autres.

En tout cas, j'espère qu'un jour, on pourra construire une amitié, sur des bases solides malgré nos périples. J'espère que tu finiras par aller mieux pour ton père. J'espère que tu arriveras à réaliser ton rêve, mais si tu y crois, il n'y pas de raison pour que ce ne soit pas le cas. Et enfin, j'espère que tu trouveras quelqu'un à aimer avec autant de puissance et de passion que je t'ai aimé.

Recueil de NouvellesWhere stories live. Discover now