C'est animé de ces sentiments mêlés qu'en franchissant la porte du magasin, Diallo se convainc que dans cinq minutes l'affaire sera réglée, qu'il sera en possession de son téléphone et qu'ainsi les soldes s'offriront également à lui !

Pour le moment, reste à gérer cette intrusion, à trouver la bonne accroche. Il retourne quelques phrases dans sa tête : « Alors comment ça va depuis hier soir ? Bien rentrée ?... Pour en venir à « Au fait, t'aurais pas mon portable avec toi ? ». Et l'envie ne lui manque pas d'ajouter « Petite voleuse ! ». Remontant à nouveau le fil de la soirée, Diallo reste persuadé de la culpabilité de Solène.

Premières impressions favorables. Oui, pour le moment, il est ravi, du mois ses yeux. Il ne voit que des filles dans la boutique. D'ordinaire, il n'aurait jamais mis les pieds dans ce type de lieu. Dans ce cadre il a le sentiment de détonner. L'entrée, petite, cache en fait un grand espace. Plus qu'un magasin, un véritable concept, un concept-store comme l'on-dit, qui mêle mode et design, sans oublier l'électronique et la culture. Offre minimaliste et parfaitement disposée. Un véritable repère pour gens branchés !

« C'est un super plan drague ici ! Faut que tu m'amènes quand tu fais les magasins.

— Fais-toi embaucher ! Et, pour le moment laisse-moi faire, lui balance Sophie. »

S'ils jettent tous deux des regards à la volée pour trouver Solène en déambulant entre les rayons, Sophie demeure aux avant-postes.

« Tu la vois ? lui demande Sophie.

— Euh... non. »

Diallo a du mal, en fait, à se remémorer la soirée : il réalise qu'il n'a plus une image précise de cette fille. Des odeurs, agréables, une poitrine... Mais le visage ? C'est flou... Il faisait nuit, les mélanges accumulés tout au long de la soirée, et ils se sont retrouvés dans une chambre où il faisait sombre.

Ce pourrait être la vendeuse métisse en face qui le fixe d'un léger sourire et qui laisse entrevoir des dents qui croquent le bonheur. Diallo soutient le regard. Elle s'approche, et elle sourit davantage.

« Alors, c'est elle ? demande Sophie.

— Je ne pense pas, non, ce n'est pas ses dents... dit Diallo.

— Elle arrive, murmure Sophie. Comment ça ses dents ?

— Je sais qui j'ai emballé et ce ne sont pas ses dents ! finit par lâcher Diallo alors que la vendeuse est presque à leur niveau.

— Je peux vous aider ? demande-t-elle en laissant paraître toute l'envergure de son sourire. »

Elle dandine un peu et garde son air enchanté. Diallo et Sophie sont gênés. Cette fille n'est pas Solène, face à face, Diallo en est désormais certain ; il va donc falloir procéder différemment. Comment ? Sophie, pour se donner de la contenance, saisit un vêtement à portée de main.

« Oh, c'est une très belle pièce que vous avez choisie. Ça vous irait très bien.

La voix de cette vendeuse siffle entre ses dents.

— C'est un jeune créateur anglais. Et je trouve que c'est très glamour :

Elle ne laisse pas le temps à Sophie de répondre. Cette dernière a envie de prendre la parole et de lui expliquer le malentendu.

— Moi j'adore, sur une fille comme vous ça fera très...

— Très..., tente de compléter Diallo.

— Il faut que je me souvienne du nom de ce créateur... C'est une collègue qui m'a dit ce matin qu'il était superbe. »

Voyant Diallo quelque peu déstabilisé, Sophie reprend la parole :

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⏰ Last updated: Apr 10, 2021 ⏰

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De Six A NeufWhere stories live. Discover now