Je savais pas dans quel but il m'avait appelé. J'espérais seulement qu'il ait oublié cette conversation.
Fares: Oublier quoi ?
- Rien.
Fares: Si t'as quelque chose à dire, dis le.
- Le... C'était toi au téléphone la dernière fois.
Ses yeux plantés dans les miens étaient sérieux. J'avais aucune idée de ce qu'il pouvait avoir dans la tête.
Fares: Oui.
Au moins il assume.
- Et tu... Ce que j'ai dis c'est pas...
Finis ta phrase et arrêtes de bégayer.
Fares: J'en parlerais pas si tu veux savoir.
- Oublies ce que j'ai dis s'il te plaît.
J'avais pas prévu d'en parler, encore moins à lui.
C'était déjà dur de l'expliquer à Hichem. Alors Fares...
Fares: T'inquiètes pas pour ça.
J'ai hoché la tête, les yeux fixés aux siens.
Heureusement qu'on était encore derrière le bâtiment. Personne venait par ici en général.
J'avais toujours cette crainte que ce que je lui ai dit se sache. Mais j'essayais de faire taire cette anxiété en me disant que je pouvais lui faire confiance.
Il s'est approché d'un pas vers moi.
Un seul. Mais c'était suffisant pour couper ma respiration.
Il a approché sa main de mon visage pour replacer une mèche de mes cheveux derrière mon oreille.
Comment tu veux réussir à l'oublier quand il fait des choses comme ça ?
Fares: Prends soin de toi Leïla.
J'arrivais pas à détacher mes yeux des siens. Quand il me regardait comme il le faisait, j'avais l'impression que j'avais toute son attention.
Il avait ce truc qui me faisait me sentir spéciale.
Pourquoi il faut toujours qu'il trouve un moyen pour revenir dans ma vie et remettre mon cœur en désordre ?
- Toi aussi.
J'ai senti sa main passer de mon oreille à ma joue.
Il était si proche de moi que j'arrivais à sentir son odeur sans difficulté.
- Je dois y aller...
Il a simplement hoché la tête.
Fares: Oui
Pourtant aucun de nous n'a bougé.
J'avais l'impression de le redécouvrir. Comme si ces huit derniers mois avaient été effacés.
On s'était pas vu pendant trois mois mais c'était comme si ça faisait trois heures.
Il y avait aucune logique. Mais pourtant...
C'était juste moi. C'était juste lui.
C'est comme ça, un point c'est tout.Au fond ma plus grande peur c'était que les moments comme ceux là ne soient spéciaux qu'à mes yeux. Que je me fasse des idées toute seule.
J'avais peur de découvrir qu'en fait j'étais la seule à apprécier autant les moments où il était là.
- Bon... j'y vais alors.
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𝕷𝖊𝖎𝖑𝖆: ℭ'𝔢𝔰𝔱 𝔩𝔢 𝔡𝔢𝔰𝔱𝔦𝔫
Non-FictionSelem aleïkoum. Je m'appelle Leïla, 19 ans, algérienne et je viens de Marseille. C'est mon histoire. Mon passé, mon présent et peut être un futur. Certains se reconnaîtrons peut-être, d'autres trouveront que j'abuse. Au fond je suis juste en train d...