L'armée des Hommes rentra finalement à Minas Tirith. La reconstruction des parties touchées par la bataille commença, lentement. Tous purent enterrer leurs morts dignement, et eux aussi, lentement se reconstruire. Celebrian, la jument offerte par Eowyn à Anya était revenue à sa propriétaire initiale, et Anya était résolue à lui laisser. Voyant que la jeune demi-elfe était une vraie tête de mule, Eowyn accepta, reconnaissante, et heureuse de revoir son amie vivante.

Les deux hobbits avaient été installés dans des chambres lumineuses, tout en hauteur de la cité. Gandalf les surveillaient nuit et jour, affirmant que leur état de santé était stable, et qu'ils se réveilleraient d'un jour à l'autre. Le premier à reprendre conscience fut Sam. Malheureusement pour lui, les deux personnes présentes dans sa chambre lors de son réveil furent Anya et le magicien. Persuadé que Gandalf et la jeune femme étaient morts en tombant dans les mines de la Moria, le petit homme avait cru arriver au paradis en revoyant ses deux amis. Pourtant, après moult explications, Sam fut contraint de voir la réalité. Il était bien vivant, dans un monde débarrassé de Sauron, et ce, en grande partie grâce à lui. Anya était folle de joie. Elle l'avait pris dans ses bras tant de fois quelle ne pouvait compter le nombre de ses embrassades. Alors qu'elle le laissait un peu respirer, elle ouvrit la porte de la chambre du hobbit, et hurla au reste de la communauté que ce dernier était réveillé. Bien vite, Merry et Pippin arrivèrent, suivi de près par Gimli, Aragorn et Legolas. L'elfe vint se placer aux cotés de sa compagne, la tenant par la taille. Il lui embrassa tendrement la tempe, et Anya émit un petit rire de bonheur. La scène n'échappa pas au regard de Sam, qui ne comprenait définitivement plus rien à la situation. Il détourna le regard, rougit de gène. Leur relation n'avait, de toute évidence, pas pu rester discrète, et Eowyn affichait des sourires satisfaits à chaque fois qu'elle les voyait. La jeune femme était d'ailleurs plus ravissante de jour en jour, et Anya soupçonnait Faramir d'y être pour quelque chose. En effet, elle avait vu plusieurs fois les deux jeunes gens ensemble, en tête-à-tête. Après tout ce qu'ils avaient vécu, ces deux-là méritaient bien un peu d'amour et de répit.

Quelques jours passèrent, et Anya lisait tranquillement un livre emprunté à la bibliothèque de la cité, pendant que Legolas et Gimli jouaient aux échecs, ou plutôt, pendant que Gimli perdait lamentablement, lorsque l'on entendit des cris et des rires de joies en provenance de la chambre de Frodon. Anya sauta sur ses pieds, attrapa Legolas par la main, et le tira à vive allure vers la porte en bois massif, grande ouverte. La joie était tellement intense, qu'aucun mot n'aurait pu parvenir à la décrire. Seuls les rires égaillaient la pièce alors que la communauté était réunie, enfin. Pourtant, quelqu'un manquait à l'appel. Ils étaient dix, neufs avaient survécu. Le souvenir de Boromir resterait pourtant à jamais gravé dans leurs mémoires.

Puis, vint le jour tant attendu du couronnement d'Aragorn. L'immense cour devant le château était bondée. Aragorn était à genoux, devant Gandalf, qui tenait dans ses mains une magnifique couronne argentée. Les deux hommes se souriaient mutuellement, dans un profond respect.

- Et voici venir les jours du Roi, annonça Gandalf, pour continuer plus bas, qu'ils soient heureux.

Il déposa l'imposante couronne sur la tête d'Aragorn, et celui-ci se releva, sous les tonnerres d'applaudissements de l'assemblée.

- Ce jour n'appartient pas à un seul homme... Commença-t-il. Mais à tous. Reconstruisons ensemble ce monde... Afin de pouvoir partager des temps de paix.

Une légère brise se leva, et l'Arbre Blanc, autrefois mort, déversa ses pétales sur les marches du château, où se tenait Aragorn. La vision était plus que féerique, et arracha une larme à Anya. Tout doucement, Aragorn entama une chanson :

- Et Eärello Endorenna utúlien...       De la Grande Mer en Terre du Milieu je suis venu.
Sinome maruvan,                                    En ce lieu je me fixerai, moi et mes héritiers,
ar Hildinyar tenn' Ambar-metta!       jusqu'à la fin du monde.

Une Biche blanche dans la Forêt NoireDonde viven las historias. Descúbrelo ahora