Khalti: Continue.

Elle a dit ça dans le plus grand des calme, contrairement à Syham qui ne savait plus où se mettre

Syham: Euh... L'effet de la morphine se dissipera d'ici quelques heures. Si on ajoute ça à sa faiblesse physique, il mettra un certain temps à se réveiller.

Khali Ahmed: Il se réveillera quand alors ?

Ilyes: Quand il aura reprit des forces.

Khali Ahmed: Si t'en sais autant t'as qu'à devenir docteur.

Khalti Soukaina: Tais toi Ahmed.

S'il en sait autant c'est parce qu'il a souvent fréquenté les hôpitaux. Des diagnostics, on en a entendu depuis notre enfance. À force on finit par savoir les décrypter.

Yemma: On peut le voir ?

Syham: Oui, c'est la chambre vingt six du quatrième étage, couloir C. Essayez de rentrer par petits groupes s'il vous plaît. 2 ou 3 si possible.

Notre groupe s'est dirigé vers sa chambre. On a laissé ma mère et ma sœur rentrer en premier, puis nos tantes. Nos oncles et ainsi de suite. Tout le monde a fini par le voir.

Et ça a ensuite été mon tour.

Il avait plusieurs entailles sur le visage. Certaines superficielles, d'autres accompagnées de petits pansements. Il avait également quelques bleus, et des bandages un peu partout.

Il avait un masque à oxygène et était relié à des machines.

Ilyes: Tu viens ?

C'est lorsqu'il a prononcé cette phrase que je me suis rendue compte que j'ai arrêté d'avancer. J'étais debout à l'entrée de la pièce, les yeux rivés sur le corps abîmé de Kaïs.

Je me suis avancée près du lit où il reposait et me suis assise sur une chaise. Les traits de son visage étaient détendus. Il semblait dormir. Il avait l'air calme, presque serein.


Est-ce que moi aussi je ressemblais à ça ? Le visage dénué d'émotion mais l'esprit tourmenté ?

C'est horrible.

- Il mérite pas cette vie.

J'avais l'espoir qu'il ouvre les yeux et qu'il se moque de moi en m'avouant que c'était une blague depuis le début. Que tout le monde était dans le coup. Que tout allait bien, qu'il sera toujours avec moi et qu'il était pas, je cite, "un vieux zemel d'Instagram pour aller à l'hôpital".

Sa main était plus froide que d'habitude.

Du plus loin que je me souvienne, il s'était toujours montré fort. Il s'est jamais plaint et s'est toujours battu pour nous. Alors le voir allongé sur ce lit, inconscient et branché à ces machines m'a laissé en état de choc.

Il aurait pû y rester. Il aurait pû perdre la vie.

Vingt six ans. Il avait vingt six ans. Et en vingt six ans sur cette terre, il n'avait côtoyé que la violence, les hôpitaux, l'alcool, la drogue et la mort.

𝕷𝖊𝖎𝖑𝖆: ℭ'𝔢𝔰𝔱 𝔩𝔢 𝔡𝔢𝔰𝔱𝔦𝔫Where stories live. Discover now