— Vous...

Dorian secoua un doigt pour interdire l'homme à prendre la parole. Ce dernier blêmit mais se tut.

— Vous n'avez pas à avoir honte. En temps normal votre gagne-pain ne m'intéresserait pas. Seulement voilà. Vous faites parties des bourreaux qui ont torturé mon innocente petite brebis.

Aussitôt, l'un d'eux tenta de planter son couteau dans la gorge de Dorian.

— Maudit Psychique ! hurla-t-il en même temps.

Dorian ne bougea pas d'un pouce, le couteau se stoppa avant de l'atteindre. Se tournant vers l'assaillant, le couteau lui trancha la gorge de façon net, suivant le regard du Psychique, avant de laisser Dorian le guider jusqu'à la tête du barman qui venait de sortir un fusil.

L'un des deux restant avait aussi sortit une arme à feu, un plus petit calibre. Il tira et Dorian s'empara de l'arme après avoir esquivé le tir, vidant le reste du chargeur dans la tête de celui-ci jusqu'à ce qu'il ne reste plus rien pour le reconnaitre. Puis il posa l'arme sur la table, faisant face au dernier qui tremblait. L'odeur nouvelle laissa supposer qu'il venait d'uriner. La terreur lui avait fait perdre le contrôle de sa vessie.

— Je... Je suis désolé, sanglotait-il. Nous avons seulement des ordres et...

La peur ne venait pas seulement de Dorian en tant qu'habile guerrier. Elle venait de sa réputation. Le Diable avec un sourire ne retrouvait pas son image angélique pour autant.

— Tout va bien Tony, je t'assure. Tiens, prend mon verre. Je te l'offre, lui tendit-il le whisky.

Dorian sortit une cigarette du paquet dans sa poche.

— Vois-tu, Tony, mon addiction à la nicotine est assez récente. Et étant donné mon âge véritable, qui n'est pas celui livré sur ma carte d'identité, je peux t'assurer que c'est vraiment récent. Sais-tu quand exactement j'ai commencé ?

Il secoua négativement de la tête.

— Le contraire m'aurait étonné.

Il leva un doigt qui s'enflamma pour allumer la cigarette. Il aspira, le goût de la toxicité emplissant ses poumons tandis que la cendre retombait.

— En vérité, les psychologues appelleraient cela un déplacement. La cigarette est seulement là pour remplacer une autre addiction. Dès que celle-ci n'est pas près de moi, je détruis mes poumons avec ce truc. Oh, bien sûr je n'en mourrai pas puisque je suis un « Maudit Psychique ».

Il observa sa cigarette avec un intérêt stupide. Mais Dorian aimait jouer. En particulier lorsqu'il était énervé.

— Elle m'aide à me détendre, mais ce n'est pas comme ma vraie addiction. Veux-tu connaitre le nom de cette obsession ?

— Je... Je suppose.

Il écrasa alors sa cigarette contre la table, son expression redevenant sérieuse et surtout furieuse.

— Elle s'appelle Layla. Toi et tes petits copains vous l'avez torturé dans une prison tenue secrète par l'USRP afin d'y accueillir des Psychiques. Tu l'as découpé, encore et encore. Sans doute a-t-elle crié ? Layla ne supporte pas la douleur, déjà à l'époque elle l'avait en horreur. Et bien sûr, ça t'as simplement fait jouir. Toi et tes amis, vous vous êtes simplement branlés devant sa souffrance et ses supplications. Peut-être même qu'en tant que gardien, tu n'as pas simplement tabassé et craché gratuitement sur elle, l'insultant sans raison, peut-être que tu as également assisté les scientifiques dans leurs expériences tordues.

Tony pleurait, comprenant avec désespoir ce que la suite lui réservait. Mais le fait d'être encore en vie le laissait stupidement croire qu'il existait encore une chance pour lui d'échapper à son destin. L'instinct de survie n'était pas fait pour être rationnel.

Les Psychiques - Laisse-moi partirWhere stories live. Discover now