Chapitre 2

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  Aurora se réveilla avec le bruit de la pluie et du vent. La tempête annoncée la veille battait son plein dehors et l'eau coulait à flot dans les gouttières du toit et sur les pavés de la rue. La jeune dragonne se leva et s'habilla rapidement, prenant soin de cacher son médaillon sous ses vêtements. Elle sortit en hâte de sa chambre, prit le temps de se laver le visage sans jeter un œil dans le miroir et descendit dans la salle principale.

Ses grands parents étaient déjà affairés à éponger le sol, trempé suite aux quelques fuites dans le plafond. Aurora embrassa son grand père en guise de bonjour et passa en cuisine chercher un seau.
-<<Regardez qui voilà !>>
Une voix tonitruante porta cette phrase aux oreilles de la jeune femme et un sourire illumina son visage.
-<<Bonjour Ouma.>>
La cuisinière, Augusta de son vrai nom, laissa son ouvrage pour aller claquer une bise assourdissante sur la joue de sa fille adorée. Forte et toute en muscle, elle était l'exact opposé de son mari. Très grande, elle surplombait la plupart des hommes et savait faire respecter ses règles. La seule personne à y échapper était Aurora.
-<<Viens ma luciole, je t'ai préparé ton déjeuner.>>
Elle guida Aurora jusqu'à la table où trônait une assiette remplie d'œufs au plat et de bacon, un verre de jus et une tartine de beurre. Le petit déjeuner préféré de sa fille. Ravie, celle ci enlaça sa grand mère et s'attabla en la remerciant. Elle entreprit d'avaler son repas sous le regard attentif d'Augusta.

Une dizaine de minutes plus tard, à peine l'assiette vide, Augusta attrapa la vaisselle et la plongea dans l'évier. Elle caressa doucement la joue de sa fille, caché sous une mèche bouclée rousse. Elle regrettait que sa luciole n'assume pas ses cicatrices, pour la plupart des dragons garous, elles représentaient la force et la bravoure mais Aurora semblait en avoir honte. Augusta soupira, secouant doucement la tête.
-<<Bon, va aider ton grand père, il va avoir du mal à s'occuper de toute cette eau tout seul.
-Oui Ouma, merci pour les œufs.>>
Aurora enlaça rapidement l'immense femme avant de rejoindre Rodôn, toujours affairé dans la grande salle.

Attrapant un seau au passage, elle entra dans la salle humide et le posa sous une fuite d'eau. Il n'y avait que 3 fuites mais avec la quantité d'eau que les nuages déversaient sur le monde la salle allait indubitablement finir inondée si on ne s'en occupait pas. Rodôn épongeait déjà l'eau qui avait débordé des quelques seaux placés la veille. Aurora entreprit de changer les seaux et de vider ceux qui étaient pleins par la fenêtre. Dehors les rues étaient vides et le ciel noir. On ne verrait pas le soleil ce jour là. Soudain, alors qu'elle vidait son dernier seau, un homme couvert d'une cape sombre couru jusqu'à l'auberge et poussa la lourde porte, essoufflé.

Aurora finit en vitesse sa tâche puis ferma la fenêtre pour accueillir le nouveau venu. Elle avait reconnu l'homme, un messager parcourant les routes pour distribuer des offres de missions pour les mercenaires, dont Aurora faisait partie. Elle savait qu'il devait venir aujourd'hui mais ne l'attendait pas aussi tôt.
-<<Hermès ! Comment vas-tu ?>>
Le dénommé Hermés referma la porte et souleva sa capuche, secouant ses mèches blondes trempées.
-<<Salut Aurora, je suis trempé et frigorifié, z'avez pas de quoi me réchauffer ?
-Si bien sûr, installe toi.>>
Elle lui indiqua une table dans un coin sec, près de l'âtre et de sa chaleur, et fila en cuisine chercher de quoi nourrir le visiteur tout en prévenant Augusta de sa présence au passage.

   Après un repas bien mérité, Hermès commença à accrocher des feuilles sur le tableau d'affichage au fond de la salle. Chacune de ces feuilles portait la description d'une requête émise par les habitants des alentours. Le travail d'Hermès était de distribuer ces affiches, celui d'Aurora était d'y répondre. Elle s'approcha du tableau et observa ce qui y était affiché. Il y en avait beaucoup plus que d'habitude. Comme s'il avait lu dans ses pensées, le messager répondit aux inquiétudes de la jeune femme.
-<<L'hiver arrive et les prédateurs se rapprochent des routes et des villages. Leurs habitants engagent des mercenaires pour sécuriser les alentours et se débarrasser de la faune.
-Je vois.>>
Elle se plongea alors dans la lecture des différentes demandes. Escortes de marchandises, chasse aux loups, surveillance du garde manger, la diversité ne manquait pas. Pressée de reprendre son travail et de bouger, elle entreprit de choisir une tâche qu'elle pourrait effectuer seule.

Quand vient l'auroreWhere stories live. Discover now