J'ai haïs ma grand-mère. Mon père était un monstrologue de renom et ma mère une grande botaniste. Pour la femme qui m'a élevé, ça voulait dire chasseur et agricultrice. 

J'ai cessé de pleurer. J'ai comprit à ce moment-là que personne ne me comprendrais à la capitale et que personne ne chercherait à m'écouter. Mes plaintes n'allaient toucher personne alors j'ai arrêté de verser des larmes inutilement. J'ai regarder le paysage défiler lentement imprimant dans ma mémoire la forme de ces terres qui m'avaient vu grandir. 

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3 eme jour de la saison des fleurs. Jour depuis le bannissement : cent-trente-six. Temps restant pour rejoindre la frontière nord du pays : deux-cent-vingt-neuf. 

Plus de quatre mois que je marche pour me rendre vers la frontière nord pour rejoindre le frère de ma mère dans le pays de Yaelis. Les termes de mon bannissement son clair. Je n'ai pas le droit de demander de l'aide, je n'ai pas le droit d'entrer en contacte avec qui que ce soit pour n'importe quelle raison, je dois éviter au maximum tout contacte avec d'autres êtres humains. Un bannissement complet de la société. 

Plus de quatre mois que je me nourris de mes maigres provisions, de légumes et de plantes sauvages. Je me nourris aussi d'animaux de temps en temps, mais je n'ai vraiment pas le coeur à ça en ce moment. 

Je viens de parcourir une trentaine de kilomètres depuis ce matin et j'ai un peu mal aux pieds. Ils se sont endurcis ces derniers temps et je tiens plus longtemps sans faire de pause. Je m'assois sur une pierre au bord de la route et bois un peu d'eau. 

Silem, mon ami moineau, n'a pas quitté mon épaule depuis tout ce temps. 

"Comment te sens-tu ? Me demande-t-il. 

- Un peu fatiguée. Parfois j'aimerais avoir des ailes, cela me permettrait d'aller beaucoup plus vite. 

- C'est vrai, mais les humains sont ainsi fait ! Et tu marches de plus en plus vite si tu veux mon avis. 

- Il va falloir se dépêcher si on veut arriver à la forêt de Lordian avant la fin de la saison. Nous venons de quitter la saison froide mais elle va revenir bien assez tôt et c'est le seule endroit ou je trouverais assez de vivre pour continuer mon voyage d'après Sulam.

- C'est vrai que les réserves dans ton sac s'amenuisent et pourtant tu mange à peine plus que moi. Quelle idée de te lancer ce sort pour t'isoler de la société ! Tu ne peux même pas acheter de quoi manger dans les villages ! 

- Que veux-tu. J'aurais dû m'enfuir de cette école il y a bien longtemps ça m'aurait évité des problèmes. 

- Tu as vécu trop peu de bonne choses dans cet endroit par rapport aux mauvaises choses, je te l'accorde, mais où serais-tu allée ? Ta grand-mère t'aurais forcée à repartir par tous les moyens et tu ignorait que tu avais un oncle à l'époque. 

- J'aurais trouvé un petit village très isolé, près de la frontière, et je me serais cachée jusqu'au restant de mes jours, enseignant les plantes et les créatures aux enfants. Même si l'école m'aurait retrouvé bien avant que je n'arrive à destination j'aurais tenté le coup ! 

- Un humain arrive, il est temps de reprendre ton chemin."

Je tourne la tête et vois un homme qui m'observe au loin. Il porte l'uniforme des mages royaux, les plus puissants magiciens au service du roi. Je suis surveillée depuis mon départ de la capitale, j'ignore s'il s'agit d'un ordre du roi ou de sa propre initiative mais mon binôme ne semble pas vouloir me laisser en paix. Même à cette distance je sais que c'est lui qui me suit, nous sommes rapidement devenus inséparables et je le connais autant que lui me connaît. Mon meilleur-ami, l'un des rares qui m'ait jamais cru quand je disais que je n'étais pas magicienne. 

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