Elle prend ma tête dans ses mains et embrasse mon front. Puis on se regarde, elle caresse ma tête en me fixant, elle a un visage magnifique.
Elle: déposes moi, je dois terminer ma cuisine.
- Non.
Je la fais tourner avec moi et elle se met à crier pour que je la dépose.
Je la dépose et l'aide à faire des frites . Elle a fait un dîner succulent, prenant soin de décorer la cour avec des pétales de rose et des bougies. Elle tenait à ce que ce soit romantique, j'ai adoré.
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Dans la peau de Tissa.
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On a fait un dîner romantique chez nous dans la cour. Je voulais montrer à Momo que je digère mieux ma déception depuis que le test a été négatif, il s'inquiétait tellement pour moi. Je sais qu'il me soutient, sans lui je serais certainement entrain de culpabiliser encore mais je suis passée au-dessus de ça grâce à lui et j'ai décidé de faire face. J'ai pris rendez vous avec un spécialiste et il s'est avéré que je peux tomber enceinte mais alors pourquoi il n'y a rien dans mon ventre? Aucune idée. Patience m'a dit le docteur, ok je patiente. Mais jusqu'à quand? J'ai trop hâte d'être maman.
Papa je t'aime ...
Le lendemain je suis partie voir mon pére, il me manque beaucoup, ça fait longtemps qu'on ne s'est pas vu à cause de son travail prenant. Il était seul avec les bonnes, maman était au boulot. On bavarde au salon.
Moi: Pourquoi t'es pas au boulot?
Lui: J'ai pris un congé. J'en ai jamais pris mais là j'ai vraiment besoin d'être loin des malades.
Moi: C'est bien il faut te reposer parfois.
Il a le regard dans le vide.
Moi: Pa' çava?
Lui: euh... Non, pas vraiment.
Moi: Qu'est ce qu'il y a?
Il regarde ses mains.
Lui: Ce sont mes mains qui ont un problème.
Moi: Comment ça?
Lui: Pourquoi je n'ai pas réussi à le sauver?
Moi: Sauver qui?
Lui: Ce patient, un jeune homme. J'aurais dû fermer sa blessure plus vite, il aurait perdu moins de sang, il serait toujours en vie. Pourquoi je n'ai pas réussi? Pourquoi je l'ai laissé mourir?
Je mets un peu de temps pour répondre, histoire de le laisser se défouler et aussi de le comprendre. Ce n'est pas facile d'être médecin.
Moi: Papa, ce n'est pas de ta faute.
Lui: Tu crois? Dit-il en me regardant, plus de 20ans que j'exerce et je ne peux même pas sauver une vie.
Moi: Tu n'es pas responsable de la vie des hommes, tu es juste un medecin.
Lui: C'est justement pour ça que je suis responsable.
Moi: Mais c'est pas à toi de décider s'ils doivent vivre ou mourir Papa, tu n'es pas Dieu.
Il baisse le regard je n'ai jamais vu mon père dans un tel état, on a jamais eu à parler comme ça, on a jamais parler d'autre chose que de mes études, les études toujours les études. Et en ce moment j'aurais aimé le prendre dans mes bras, me sentir en sécurité dans ses bras, le rassurer qu'il n'est pas un mauvais médecin, savoir ce que ça fait d'être dans les bras de son père. Au Sénégal et peut-être un peu partout en Afrique, les parents n'ont pas pour habitude de dire ''Je t'aime'' à leurs enfants, au nom de quoi? Pourquoi ne pas se dire ''Je t'aime'' avant que ça ne soit trop tard? On se prouve de l'amour certes mais le fait de le dire c'est autre chose c'est comme si les mots refusaient de sortir ou que c'est une honte ou de la faiblesse, je ne sais pas. La plupart des enfants ont une barrière entre eux et leurs pères et parfois même il y'a cette même frontière entre eux et leur mère, ce qui ne devrait pas être le cas. Ce n'est pas pour généraliser parce qu'il y'a des parents formidables comme ma grand-mère ou ma mère mais je trouve juste que les parents n'ont pas de proximité avec leurs enfants et ce n'est pas juste, on me repproche parfois d'être une ''toubab'' mais je suis juste quelqu'un qui aime se sentir aimée par ses parents, c'est tout. Des larmes coulent involontairement de mes yeux quand je pense qu'on ne s'est jamais vraiment parlé, il me regarde l'air surpris. Je me léve pour partir, il attrape ma main.
Lui: Fo dieum? ''Où vas tu''
Moi: (je renifle).
Il se léve à son tour.
Lui: Pourquoi tu pleures Tissa?
Moi: ''Dara'' Pa' (c'est rien)
Lui: Non dis moi.
Moi: Tu n'es pas Dieu Papa et je ne veux pas te voir comme ça dis je en larme, ça me rend triste parce que, parce que je...je... je...
J'aurais aimé lui dire que je l'aime mais je me demandais comment il allait prendre ça. Ce n'est pas facile, je n'ai pas l'habitude, on a jamais été aussi proche, mais je le dis quand-même .
Moi: Je t'aime Papa dis-je doucement en lui tournant le dos pour rentrer.
Je me demandais même s'il a pu m'entendre
Lui: Je t'aime aussi dit-il alors que j'étais à la porte.
Je reste longtemps à la porte avant de me retourner pour le prendre dans mes bras. Il ne répond pas à mon étreinte, ce n'est pas grave, il est peut être surpris mais ça me fait du bien, doucement il répond à mon étreinte.
Lui: je ne suis pas Dieu, je suis juste un médecin et un Papa chanceux.
Je me sens tellement bien que je n'arrêtais pas de sourire dans le taxi, arrivée chez moi aussi je n'ai pas arrêté de sourire.
Astou: Tu es contente aujourd'hui.
Moi: Oui trop, tu cuisines quoi?
Astou: Yassa.
Moi: Hmmm j'adore, je vais prendre une douche je reviens.
Dans la salle de bain je remarque que j'avais oublié mon portable à côté de la baignoire. Je touche à peine que je me rends compte que ce n'est pas le mien mais celui de Momo, il a dû le confondre avec le mien comme on le fait souvent vue qu'on a les mêmes. Je décide de l'éteindre pour ne pas recevoir ses centaines d'appels par jours, c'est en ce moment qu'un sms arrive, je le lis mais j'ai un peu trop de mal à saisir. Ah non pas encore.
Le sms disait :
''C'est Nafi, on est cousin toi et moi. Je ne vois pas pourquoi on ne devrait pas être ami''
Nafi?
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#RebbeiL. Chère lectrice, Merci pour ta lecture et ton vote. N'oublis pas de dire je t'aime au gens qui te sont chérs ...
06/02/2015 - 13h:09
Chapitre 29
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