Chapitre 3

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J'étais assise sur le vieux canapé du salon, les jambes regroupées sur ma poitrine, à attendre mon père.

On était samedi soir, l'école l'avait appelé pour le prévenir que vendredi après-midi j'avais eu un comportement inacceptable et que j'étais sortie de l'établissement au lieu d'aller voir le proviseur. J'allais me faire défoncer...

Les minutes passèrent, les heures même, et mon père n'était toujours pas rentré.

Je n'avais pas changé de position depuis des lustres et mes jambes en étaient toutes engourdies. J'entendais mon père entré dans la maison. Le bruit des clefs sur le petit meuble où l'on déposait le courrier, les bruit des chaussures qui tombaient sur le sol, celui de sa veste qu'il accrochait au porte-manteau, qui tombait puis qu'il ramassait pour la raccrocher et le bruit des ses pas qui se dirigeaient vers le salon.

Il s'assit à côté de moi, lentement, sans parler. Je ne disais rien moi non plus. Je savais qu'il était déçu.

Papa - Pourquoi Zoeylla ?

Moi - Papa je suis désolée... Mais t'aurais vu comment la prof me traitait ! J'suis pas un animal non plus !

Il inspira longuement avant de me répondre.

Papa - Ce n'est pas une raison. Le proviseur m'a appelé pour me dire que tu avais quatre heures de retenues au lieu de deux.

Il tourna la tête vers moi, me regarda avec tristesse, puis finit ce qu'il voulait dire.

Papa - Tu me déçois Zoeylla... Tu me déçois.

Il se leva et s'en alla dans la cuisine.

Je détestais quand je décevais à ce point mon père. Je montai dans ma chambre, histoire de décompresser.

Je me jetais sur mon lit, sur le dos. Je mis mes écouteurs et écoutais ma musique.

Le son relaxant de ma playlist favorite m'emmenait dans les bras de Morphée quelques heures.

***

Je me réveillai tout doucement en ramenant mes mains vers mon visage pour me frotter les yeux. Je me rendis compte que j'avais dormi depuis dix-neuf heures hier soir.

J'enlevai mes écouteurs et me redressai. Il était six heures vingt... On est dimanche et je suis pas foutue de dormir le matin...

En silence, je marchais jusqu'à la salle de bain avec ma tenue de sport dans les bras. J'avais décidé que j'allais courir. Une fois douchée, coiffée, et prête à partir, j'écrivais un mot à mon père dans la cuisine comme quoi j'allais courir une heure ou deux.

Je pris une pomme vite fait, mis mes baskets et sortis de chez moi.

Comme d'habitude j'allais vers Venice Beach. Le soleil était à peine en train de se lever, et si je me dépêchais je serais à temps pour le voir se lever sur la plage.

En dix minutes j'étais déjà rendue sur le remblais. Je calmais petit à petit ma course avant de m'arrêter totalement sur un banc. Le son des vagues qui s'échouaient sur le sable arrivait jusqu'à mes oreilles comme une berceuse chantée par une mère à son enfant.

C'était bien la première fois que je courais aussi tôt. J'observais l'océan pacifique, les palmiers et les rares coureurs qui passaient de temps à autre.

Je sentis une pression sur le banc qui m'avertissait que quelqu'un s'était assis à côté de moi.

Je ne pris pas la peine de me tourner, j'avais vu de coin de l'œil que c'était Ross.

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