Chapitre 1

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La pluie ruisselait sur la vitre de ma voiture lorsque je me garais sur le parking de mon immeuble. La bâtiment, vieux mais en très bon état, s'élevait face à moi de sa hauteur que le ciel gris et orageux rendait presque menaçante. Un éclair déchira le ciel de l'autre côté de l'immeuble vers lequel je marchais activement pour éviter que ma tenue, déjà bien endommagée par la pluie, ne soit définitivement fichue. Si je n'avais pas peur de me torde une cheville, je me serais volontiers mise à courir pour une fois, mais mes talons de dix centimètres me rappelaient à chaque claquement sur le sol mouillé qu'il était préférable de marcher rapidement. Je parcourais les quelques mètres qui séparaient ma petite Clio du grand immeuble en maintenant ma sac à main au dessus de ma tête dans un espoir vain de ne pas avoir à ma laver les cheveux ce soir. En passant la porte à double battant de l'immeuble, je soupirais de soulagement d'être enfin au sec et, après rapide passage par ma boîte aux lettres pour vérifier qu'elle était bien aussi vide que d'habitude, je pris les vieux escaliers en colimaçon jusqu'au troisième étage où se trouvait mon petit appartement.

En passant la porte de mon chez moi, je lançais mes clés dans la coupe à fruit sur la commode placée près de la porte et que j'utilisais pour ranger les petits objets susceptibles d'être perdu sans que je m'en rende compte. Soulagée d'enfin pouvoir enlever mon manteau imbibé d'eau, je le suspendis à mon porte manteau en face de la commode, en compagnie de mon sac à main, qui n'avait visiblement pas apprécié de me servir de parapluie. Soit dit en passant, si la présentatrice météo de ce matin n'avait pas annoncé une journée ensoleillée en omettant les risques d'orages dans la soirée, je ne me serais pas habillée aussi légèrement. Par chance, personne n'avait jugé ma robe courte et mes escarpins inconvenables pour la journée puisque nous avions tous été surpris par l'orage à la sortie des bureaux.

Sans plus de cérémonie, je refermais la porte de mon appartement,laissait mes chaussures en vrac dans l'entrée et me dirigeait vers la salle de bain où je pris la douche, dont j'avais rêvé pendant les vingt minutes de route entre mon travail et mon logement. L'eau,qui était probablement beaucoup plus chaude qu'elle ne l'aurait dû,me réchauffa instantanément et je me détendis enfin après cette journée pourrie. Si j'avais su, ce matin en me levant, ce qui m'attendait aujourd'hui, je ne me serais certainement pas donnée la peine de me lever et d'aller travailler. A cause des travaux pour améliorer la fuite de l'eau sur les routes, la circulation de tous les itinéraires que je pouvais emprunter était considérablement ralentie et j'étais arrivée presque une demie heure en retard.J'avais dû mettre les bouchées doubles pour terminer la pile de travail, qui m'attendait sur mon bureau, avant midi mais j'avais réussi et m'étais dirigée vers la cafétéria soulagée. J'avais bien l'intention de manger jusqu'à ne plus pouvoir me lever de ma chaise pour récupérer les forces que j'avais perdu ce matin en me pressant pour travailler, mais c'était sans compter sur mes pipelettes de collègues qui m'avaient interceptée au milieu de mon muffin qui faisait office de premier dessert de mon repas. J'étais partie dans l'idée de goûter la moitié des desserts proposés aujourd'hui, mais Janice et Camille m'avaient tenue la jambe jusqu'à la fin de ma pause, m'empêchant de me lever pour aller chercher la fin de mon repas, en me racontant tous les potins possibles et imaginables sur chacun des employés de l'entreprise.

J'étais caissière dans un centre commercial et je faisais du bon travail,souriant, gérant la caisse et entretenant de bonnes relations avec les clients. Cela faisait déjà deux ans que j'occupais ce poste et je m'étais vite rendue compte qu'on n'attendait pas seulement de moi que je sois sociable et efficace. Si je voulais rester, il fallait que je laisse traîner mes oreilles au milieu des conversations pour savoir quel type de produit nous manquant pourrait nous rapporter une nouvelle clientèle. J'avais appris à faire sur le tas et cela s'était avéré être très constructif mais clairement stressant.

Le jour où tout a basculé 2 _ Révélée (En Pause)Where stories live. Discover now