Chapitre 2

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Mon réveil, que j'avais apparemment oublié de désactivé la veille, me réveilla comme à son habitude à 7 heures. En ouvrant les yeux, j'avisais ce qui se trouvait autour de moi. Je me rappelais alors soudainement des événements de cette nuit et me redressais en sursaut. J'observais d'abord longuement mes mains sous tous les angles, puis vérifiais que chaque partie de mon corps était bien à sa place et en un seul morceau, en plaquant mes mains un peu partout sur moi. Lorsque je réalisais que j'avais été frappée par la foudre et que j'avais failli mourir, je déglutis difficilement. La journée de la veille était décidément la pire journée de ma vie.Je me tournais vers la porte-fenêtre et constatais avec soulagement que le ciel n'arborait plus qu'un grand soleil. Je me levais donc du sol où j'étais toujours assise pour aller petit-déjeuner le plus calmement possible, en me demandant comment j'avais pu survivre à ça.

Après m'être convenablement servie un chocolat chaud et avoir ouvert mon paquet de brioches à moitié entamé, je remarquais que quelque chose clochait. Un silence inhabituel régnait dans l'appartement. Je rebranchais alors tous ce que j'avais débranché et le ronronnement des appareils me rassura étrangement, mais mon malaise était toujours là, comme si on m'épiait. La sensation était franchement désagréable et je me mis à gigoter nerveusement devant mon petit déjeuner en essayant de me persuader que ce n'était que mon imagination qui me jouait des tours. Cependant en levant mes yeux de ma tasse, j'écarquillais les yeux de surprise devant la présence évidente d'une femme aux formes généreuses, vêtue d'une longue robe d'un blanc immaculé qui traînait au sol, lui donnant un aspect irréel. J'aurai très certainement dû être terrorisée de trouver une inconnue au milieu de ma cuisine sans savoir comment elle avait bien pu entrer sans que je m'en rende compte, mais quelque chose dans son attitude et son regard me rassura inexplicablement. Il y avait quelque chose en elle qui me donnait l'impression qu'elle n'était pas vraiment là mais, surtout, qu'elle ne me ferait rien.

C'est pourquoi, lorsqu'elle tendit sa main presque aussi blanche que sa robe vers mon visage pour l'effleurer sans vraiment le toucher, je me laissais faire. Cette inconnue me couvait d'un regard si pur que j'avais du mal à réaliser ce que je voyais effectivement. Mais un voile de tristesse se posa sur son regard, faisant naître un sourire contrit sur ses lèvres pâles. Je fermais les yeux afin de prendre le temps d'assimiler le moment surréaliste qui était en train de se dérouler dans ma cuisine, mais, quand je les rouvris, il n'y avait plus personne face à moi.

Dans l'incompréhension la plus totale, je terminais mon petit-déjeuner, l'appétit un peu coupé. La journée s'annonçait étrange... Mais je ne m'en formalisais pas et me préparais à sortir. Maintenant je devais me concentrer sur ma recherche de boulot, j'avais de l'argent de côté pour un moment mais si, je pouvais trouver rapidement, je pourrais en garder pour les situations d'urgence. En retrouvant ma petite Clio rendue propre par la pluie de la nuit, je décidais finalement de marcher. Je ne voulais pas la conduire alors qu'elle était mouillée, pour une fois qu'elle était propre, j'avais bien l'intention qu'elle le reste un moment. Je quittais donc la parking de mon immeuble et m'engageait dans la rue en réfléchissant au différentes entreprises que je devrais contacter. Il y en avait plusieurs en ville qui travaillaient dans mon secteur, mais j'avais déjà essayé avant de trouver mon dernier emploi et les réponses avaient été négatives et définitives.J'aurais volontiers chercher dans les villes à côté mais je savais d'expérience que j'essuierai un refus aussi... Il fallait donc que j'envisage de trouver un boulot d'appoint en attendant de trouver quelque chose ici ou même de déménager.

Je soupirais à cette idée, me rappelant que je n'avais vécu qu'ici depuis que j'avais quitté la maison de mes parents. Je n'habitais pas vraiment loin de chez eux, deux heures à peine, mais l'idée de revenir vivre dans ma maison d'enfance ne m'enchantait pas vraiment.J'aimais rendre visite à mes parents mais, maintenant que j'étais adulte, j'avais pris mes habitudes en vivant seule et l'idée de devoir y renoncer ne me plaisait définitivement pas. Je me plaisais dans ma solitude citadine et je ne voulais pas reprendre contact avec mes anciennes connaissances, que je recroiserais forcément en revenant dans mon village.

Le jour où tout a basculé 2 _ Révélée (En Pause)Where stories live. Discover now