Si je reste...

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Histoire : Si je reste...

Chapitre : 11

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Je ne lui ai rien dit à son arrivée. J'ai préféré attendre qu'il me pose des questions. Pourtant j'ai exposé tout mes cadeaux sur la coiffeuse, c'était bien visible. Sois il est aveugle, sois il ne veut pas voir. Il n'a fait aucun commentaire. Il est resté froid tout le reste du temps même quand j'ai été dans ses bras.

- C'est juste le travail et les enfants dit-il quand je lui demande ce qui se passe.

Retenez bien, quand il dit les enfants il s'agit de son frère et de ses deux sœurs Téréna et Yandé qui est la plus jeune et qui a 20 ans. Il ose les appeler les enfants, mon Dieu.

Dès que j'ai prononcé le nom de son père, il m'a arrêté.

- Poulméra s'il te plaît ce n'est pas le moment aujourd'hui, je suis assez stressé comme ça, n'en rajoute pas. Rassure toi je dirais à mon père de ne plus t'appeler, j'en ai plus que marre là.

Okkkkkay! Oui ce n'était vraiment pas le moment.

Il s'est ensuite plaint que je faisais des dépenses inutiles alors que lui croulait sous les factures. Quand il dit dépenses inutiles, il fait référence aux parfums sur la coiffeuse, au iPhone dans ma main et au perruques exposés sur la table.

Monsieur sait pourtant très bien que mon salaire ne me permet pas de tels achats mais ne veut pas me laisser m'expliquer. Je l'ai laissé se déverser et je suis allée fouiller Instagram à la recherche d'une belle tenue que je pourrais m'offrir avec l'argent du vieux.

J'avais maintenant compris que mon mari était non seulement aveugle mais aussi sourd. Il n'écoute pas et ne regarde pas ou plutôt ne veut faire ni l'un ni l'autre.

Je n'aime pas qu'on se prenne la tête, je n'aime pas le voir replié sur lui-même, j'aimerai qu'il s'appuie sur moi.

Nous sommes quand-même mariés, liés à vie pour le meilleur et pour le pire.

Mais Mignane est un homme très fier, il ne compte sur personne et ne se plaint jamais, même devant moi. Il dit toujours :

- Ce n'est rien .

Alors qu'il est à l'agonie.

Dans ces cas moi je joue au devinette et j'essaie de l'aider comme je peux. Quand sa maman était malade, j'ai passé tout mon temps libre avec elle à l'hôpital. Avec ses ordonnances et analyses, tout mon salaire y est passé. Je savais que l'argent de mon mari uniquement ne pourrait pas suffir et il ne m'aurait pas demandé un franc.

C'est toujours comme ça avec lui. C'est un défaut que je n'ai pas pu ôter de lui.

C'est ce qui explique qu'il a un père riche mais ne veut rien recevoir de lui.

Bon je me console en me disant que ce que je reçois de son père était en quelques sortes destinés, donnés, à lui indirectement.

Histoire de me donner une bonne conscience.

En parlant du vieux, bon il n'a pas l'air très vieux mais c'est tout de même le père de mon mari. Je me disais justement que je ne l'ai pas remercié pour ses cadeaux.

En même temps je me demande si ce ne serait pas de trop, mais fin' c'est juste pour être polie à mon avis.

Je doutais... Pendant ce temps mon esprit me cherchait des raisons de l'appeler. Et donc à la place j'ai préféré envoyer un message dans lequel j'ai écrit ceci :