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Histoire : Si je reste...
Chapitre : 10.

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Pour ne pas que ça aille plus loin j'en ai aussitôt parlé à Mignane.

- Je pense que ton père a des vues sur moi.

- Tu peux être plus claire ? dit-il en mettant son sous-vêtement.

- Tu n'as pas remarqué comment il me regardait au restaurant ? Il me scrutait minutieusement. Mignane ton vieux me fait peur.

- Où est-ce que tu veux en venir justement Poulméra ? Sois directe.

- Je ... Je te jure qu'il me regardait bizarrement.

- Bizarrement c'est à dire ? C'est pas parce qu'il t'a regardé qu'il a des idées tordues à ton encontre. C'est la première fois qu'il te voit, tu voudrais peut-être qu'il regarde les carreaux c'est ça ?

- Je n'ai pas dit ça. Je n'ai juste pas aimé la façon dont il me regardait. Il est louche, en plus il m'a donné son numéro de téléphone à ton insu bébé. Tu trouves ça réglo ? Dès que tu t'es avancé pour arrêter un taxi, il m'a glissé son numéro dans les mains.

- Tu ne voudrais peut-être pas avoir son numéro ? Je te rappelle que c'est toi qui voulais qu'on y aille, que je sympathise avec lui. Si tu veux que je coupe les ponts avec lui, donne moi une bonne raison de le faire mais n'invente pas d'histoire s'il te plaît.

Ça montrait clairement sa position. Il ne me croit pas et ne me croira que quand il verra une preuve palpable.

Je ne suis pas entrain de lui chercher une excuse mais je pense que sa réaction est compréhensible. Il vient de connaître son père et s'accroche à lui car c'est le seul parent qui lui reste et un idéal qu'il a toujours cherché dans tout les hommes d'âges mûres qu'il a rencontré.

J'espère moi aussi que je me trompe sur son père.

Je ne sais pas si j'ai parlé trop tôt. Peut-être aussi que je me fais juste des idées.

C'est ce que j'ai continué de penser jusqu'à ce que je reçoive un message du numéro personnel de Monsieur le ministre s'il vous plaît.

- Bonjour la charmante.

Je ne réponds même pas et le transfère directement à mon mari en capture d'écran, avec un commentaire.

''Regarde ce que ton père vient de m'envoyer''

Il me répond : Où est le problème Poulméra ? Il m'a appelé, il t'a demandé, je lui ai donné ton numéro. Je tiens à ce que vous vous connaissiez.

Mais il est sérieux le mec ? C'est donc lui qui lui a donné mon numéro ?

Ça ne le dérange pas que son père m'appelle ''la charmante''? Il trouve ça limite normal. Et bien dis-donc !

J'ai l'impression que j'en fais tout un plat alors que ce n'est peut-être pas si grave. Je ne sais même pas quoi penser de tout ça.

Je finis par répondre au message du vieux : Bonjour.

Il m'appelle aussitôt d'un numéro privé avec des salutations interminables auxquelles je répondai rapidement.

- Dis Poulméra, Mignane ne veut pas recevoir les cadeaux que je lui fais, il...

- Mignane est fier et l'a toujours été, c'est comme ça avec lui. Il peut mourir de faim et ne pas tendre la main. Moi en ce qui me concerne je n'aimerai pas me mêler de vos histoires père-fils.

- C'est justement à propos de nos histoires père-fils. Tu es comme ma fille maintenant, tu fais partie de la famille Poulméra alors n'hésite pas à me parler. Je ferai n'importe quoi pour vous, je veux juste me rattraper.

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J'avais en tête tout les problèmes financiers que nous avions Mignane et moi mais je n'osais les prononcer. Mignane ne me le pardonnerait pas et de toute façon Yalla bahna, Dieu est grand.

- C'est gentil de votre part. Il faut insister auprès de Mignane, il finira par céder un jour j'espère.

- Et toi, tu finiras par céder un jour ?

- Céder ? À quoi?

- À recevoir mes cadeaux ?

- Des cadeaux ?

- Oui juste pour toi. Des cheveux naturels, des parfums, de l'argent.

Holala... Mon coeur fait boom boom.

J'avais le sourire étiré de Dakar à Saint-Louis.

Je me mordillais le pouce pour ne pas crier

Je ne peux pas accepter ça non!

Seigneur ne me laissez pas succomber à la tentation s'il vous plaît.

- Non je ne peux pas accepter ça. Je suis désolée.

- Mais pourquoi ?

- Mignane ne va pas apprécier.

- Il n'est pas obligé de savoir. C'est juste pour toi.

C'est pas... Mais mentir à mon mari. Je ne peux pas.

Non c'est pas ma tasse de thé.

Prise de panique je décide de raccrocher.

J'avoue j'étais tentée. Mon amour pour les choses mondaines finira par me tuer.

Qu'est-ce qui m'a pris?

Durant toute la journée, je n'ai pas pu avoir une minute pour moi. Je me remémore la bêtise que j'ai failli faire en plus à l'insu de mon mari.

Je suis institutrice dans un jardin d'enfants mais tout comme moi aujourd'hui les enfants sont restés sages cette journée. Ont-ils senti ma mauvaise humeur ?

Je suis rentrée préparer le dîner avec cette même humeur quand mon téléphone a sonné. Je décroche.

- Vous êtes bien madame Seck...

Il décline mon identité.

- Oui c'est moi.

- J'ai une livraison pour vous.

- De la part de qui.

- Anonyme madame. Vous pouvez me confirmer votre adresse s'il vous plaît

- Oui...

Une heure plus tard j'avais un parterre de cadeaux à mes pieds. La liste reste d'être longue et par là je savais très bien d'où pouvaient venir tous ces achats. Ça doit être forcément mon beau père.

Je sors rattraper le livreur.

- Reprenez ces cadeaux et ramenez les d'où vous les avez pris.

- Je ne peux pas Madame, je suis désolée. Je suis juste un livreur. Appelez l'agence où celui où celle qui vous a fait ces cadeaux.

J'étais sonnée.

Je me suis mise à ouvrir les paquets.

Un iPhone.

Des parfums. Je dis bien des parfums de marques que je ne connais même pas.

Des perruques.

Et une liasse de billets violets.

Je suis à la fois surprise et soulagée.
Dans ma tête, je me disais des choses certes mais la plus importante était de me demander ce que j'allais devoir dire à mon mari.

#RebbeiL
26 Mars 2019 - 11:26

Si je reste...Where stories live. Discover now