Chapitre 13 : "Reconstruire notre amitié"

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Harry's POV

Lorsque Louis avait franchi le pas de la porte, après l’arrivée de mes parents, je ne l’avais pas quitté une seconde du regard. J’avais l’impression de connaître un différent Louis de celui qui me martyrisait au lycée. C’est comme si je redécouvrais le Louis que j’avais tant tenté d’oublier pour ne pas souffrir une nouvelle fois. Il venait de me conduire à l’hôpital alors qu’il aurait tout simplement pu me laisser crever sur place et je sais qu’il y a des semaines de ça, il l’aurait fait. Il m’aurait laissé moisir sur le sol en prenant un malin plaisir à m’observer souffrir, mais depuis quelques temps, il n’était plus agressif, il essayait tant bien que mal de se rattraper de tout le mal qu’il avait pu me causer. Et je ne savais absolument pas comment réagir à ses changements d’attitude.

Lorsque mes parents étaient arrivés, ils étaient restés à mon chevet à me regarder comme si j’étais déjà mort. Ce genre de regard qui me donne envie de les gifler. Parce qu’ils ne sont jamais foutu de réagir autrement. Ma mère n’est pas foutue de faire autre chose que pleurer et mon père… Et bien lui il ne sait rien faire d’autre que me regarder, les sourcils froncés, l’air pensif. Ils avaient finis par quitter ma chambre en me promettant de revenir le lendemain et j’étais sûr d’une chose, je n’avais aucune envie de les revoir demain.

J’ouvrais finalement les yeux, après une nuit douloureuse où je n’ai pas arrêté de sangloter. En même temps, mes côtes étaient vraiment en mauvaise état ce qui ne me permettait pas de faire un geste sans étouffer ma douleur contre ma paume de main. Je me redressais dans le lit pour adopter une meilleure position mais je poussais un gémissement de douleur, les larmes perlant déjà aux coins de mes yeux. J’entendis toquer à la porte et je répondis faiblement « Entrez. » La personne ne tarda pas à pousser la porte et alors que je m’attendais à voir ma mère venir me serrer dans les bras en recommençant à pleurer, je tombais sur Louis. Il m’offrait un grand sourire et s’approchait de mon lit d’hôpital.

-Bien dormi ?

-Ça aurait pu être mieux.

Il s’installa sur la chaise et il me regarda un instant alors que je détournais déjà mon regard vers l’extérieur.

-Je ne te remercierai jamais assez Louis.

-Pas de quoi.

La discussion s’avérait ennuyeuse et je dois avouer que je n’étais pas d’humeur à papoter après la nuit que j’avais passé mais il attira mon attention :

-Niall est venu chez moi hier. Il avait l’air d’avoir vraiment peur de moi. Il m’a demandé où t’étais et j’ai répondu « Dans un lit d’hôpital ». Il m’a dit qu’il passerai te voir aujourd’hui. Et j’imagine que tu t’attendais à voir quelqu’un d’autre que moi. Peut-être Niall après tout.

-En réalité, je m’attendais à voir mes parents.

-Oh oui, j’ai remarqué que ta mère n’a pas changé hier. Elle est toujours aussi inquiète à propos de toi. Une vraie maman poule !

Il lâcha un petit rire tandis que je faisais de même et ça me faisais vraiment bizarre de l’entendre rire de nouveau. Je le vis détailler mes fossettes et je ne pus m’empêcher de détourner une nouvelle fois le regard.

-J’ai appris que ton père était allé chez les Malik ce matin, avoua-t-il après quelques minutes.

-Vraiment ? Et qu’est ce qu’il leur a dit ?

-Les Malik  déménagent. Zayn a causé trop de problèmes à leur famille. Mais j’imagine que tout sera plus calme et même si c’est un bon ami, ça me fait du bien ; il ne te fera plus de mal.

Je restais un instant à le scruter, essayant tant bien que mal de le cerner, de comprendre pourquoi il agissait ainsi. Voulait-il regagner ma confiance ? Était-il sincère ou cherchait-il juste à me faire souffrir davantage ? Mais j’avais beau plonger mon regard dans le sien, Louis paraissait toujours aussi sincère et c’est ce qui me déstabilisait le plus. Après un moment, je quittais son regard pour fixer mes doigts que j’entortillais en cherchant une manière douce de lui demander pourquoi il agissait ainsi. Je finissais par briser le silence sans pour autant le regarder :

-Pourquoi agis-tu comme ça avec moi Louis ? Pourquoi est-ce que maintenant tu me sauve des griffes de Zayn puis tu me conduis à l’hôpital alors qu’il y a des semaines de ça, c’était toi la cause de mes hématomes.

-J’imagine que j’essaie simplement de reconstruire notre amitié mais de ne jamais la détruire cette fois-ci.

-Mais… Tu m’as fais beaucoup de mal et je ne sais pas si je pourrais un jour te pardonner. Parce que tu m’as vraiment fait vivre l’Enfer.

-Je le sais et j’aimerais revenir en arrière et effacer tout ce que j’ai fais mais Niall m’a fait prendre conscience de quelque chose. Tu es quelqu’un de formidable Harry. Les gens qui te pourrissent au lycée ne connaissent rien de toi sauf le fait que tu t’es touché sur des photos de moi quand on était gamins et d’ailleurs, je ne sais toujours pas si c’est vrai mais je m’en fous. Ce que je veux dire c’est que Niall t’a redonné le sourire et…

Il se stoppa et glissa ses doigts sur mes joues, à l’endroit où se formaient mes fossettes puis il continua, le regard fixé sur ma peau :

-Et j’aime voir tes fossettes et tes yeux verts s’illuminer. Et je me dis qu’avant c’était moi qui déclenchais tout ce bonheur en toi. Je ne veux pas détruire ton amitié avec Niall, je veux juste redevenir ami avec toi en effaçant le passé.

Je ne le quittais pas du regard. Il était affreusement mignon.

-Je comprends mais il va me falloir du temps pour te pardonner.

Ma main vint doucement agripper la sienne pour la reposer sur son genou. Il esquissa un faible sourire et hocha brièvement la tête puis il détailla quelques secondes mon visage avant d’ajouter :

-J’ai l’impression que tout commence à disparaître. Je veux dire, tu n’as presque plus ton œil au beur noir et tes bleus ont guéris. Ta lèvre aussi.

-Ça me rassure, je ne passerais pas pour un dingue lorsque je remettrais un pied au lycée.

Et je le vis sourire. Je dois avouer une chose, Louis est incroyablement beau lorsqu’il sourit… Mes pensées furent interrompues lorsque quelqu’un frappa une nouvelle fois à la porte. Louis se leva pour aller ouvrir et Niall entra lentement dans la chambre, le regard perdu sur mon visage puis sur mon corps dans cette tenue d’hôpital verte. Il s’approcha sans même faire attention à Louis et une fois à hauteur de mon visage, il parla :

-Harry, dans quel état tu es…

-Oui je sais, c’est vraiment pas beau à voir. Mais ça aurait pu être pire si Louis n’était pas venu à ma rescousse. D’ailleurs…

Je relevais mon regard vers Louis mais il avait déjà décampé. Il devait sûrement savoir qu’un peu de temps avec Niall me ferait beaucoup de bien et il n’avait pas tord puisque je me mettais à tout lui expliquer en détails. Puis nous finissions par rigoler comme des amis sur tout et n’importe quoi, si bien que j’oubliais ce que je voulais demander à Louis : Est-ce que Liam était venu m’aider lui aussi ?

Childhood Memories (larry stylinson)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant